Après avoir vécu une tragédie personnelle, le jeune prodige de kung-fu Li Fong est arraché à sa famille à Pékin et contraint de s’installer à New York avec sa mère. Il tente de tirer un trait sur son passé tout en cherchant à s’intégrer dans son nouveau lycée. Et même s’il ne cherche pas la bagarre, il semble constamment s’attirer des ennuis. Lorsqu’un ami dont il vient de faire la connaissance sollicite son aide, Li accepte de participer à une compétition de karaté, mais il comprend qu’il ne peut pas seulement compter sur son talent. Son professeur de kung-fu, M. Han, engage alors le premier Karaté Kid, Daniel LaRusso, en renfort. Li découvre un nouveau style de combat réunissant leurs deux approches dont il se servira pour l’affrontement ultime…
Ah reprendre les licences qui ont connu un grand succès dans le passé, particulièrement dans les années 80, quel nouvel eldorado pour les studios, toujours en manque d’inspirations. Ce fut le cas avec les dinosaures de Spielberg, les créatures extra-terrestres de Ridley Scott (qui ne cessent de revenir sus toutes les formes possible), ou encore les monstres prédateurs qui se battent contres des musclés en tout genre. Avec « Karaté Kid », nous sommes dans une espèce de Madeleine de Proust, qui rappelle à ceux de la génération des années 80 (Les cinquantenaires notamment !) qui ont découvert l’histoire du Jeune Daniel Larusso, harcelé et maltraité, par des camarades de lycée et qui va apprendre le karaté grâce à Monsieur Miyagi, un vieil homme solitaire. En 1984, le film est un carton qu’il sera suivi deux ans plus tard, d’un deuxième opus, lui-même suivi d’une troisième en 1989.
Plusieurs essais furent alors réalisés avec moins de succès, comme « Miss Karaté Kid » (1994) ou le reboot « Karaté Kid » de Harald Zwart en 2010, avec Jackie Chan à la place de Pat Morita et Jaden Smith à la place de Ralph Macchio. Ce dernier fut rentable pour le studio, mais le manque d’idée et les avis mitigés n’ont pas permis de trouver une bonne idée et d’assurer un véritable avenir à la franchise, même s’il fut le plus grand succès de la licence. Mais un évènement inattendu va relancer la franchise, une série d’abord née sur Youtube, puis sur Netflix : « Cobra Kai », qui joue clairement sur la nostalgie en faisant revenir les personnages des trois premiers films. Et même si la qualité est assez inégale, nous nous laissons prendre aux aventures de Daniel Larusso, toujours joué par Ralph Macchio (Outsiders) et Johnny Lawrence, reprit par William Zabka (Les Racines de l’espoir).
Alors est-ce que l’arrivée d’une nouvelle aventure de l’apprenti et de son maitre est une bonne nouvelle en soi ? Oui et non ! Oui parce que le charme opère toujours autant, que l’on passe un agréable moment devant ce film qui joue clairement la carte des valeurs et des bons sentiments. Et non, parce que, comme beaucoup de licences basées sur la nostalgie, le film joue clairement la sécurité en prenant les mêmes codes de narrations, les mêmes recettes et cela casse forcément la dynamique du suspens et nous fait perdre de l’attention. Pour aller un peu plus loin, « Karaté Kid », c’est un gamin qui déménage d’un lieu où il se sentait bien, pour un autre où il ne connait personne. Il va rencontrer une jeune fille, mais cette dernière a un ex petit ami jaloux et violent qui va s’en prendre a lui. Maltraité et pourchassé, il va faire la rencontre d’un vieux sage qui va lui apprendre la karaté mais surtout la philosophie positive du Karaté. Ensuite tout se règle sur un tatami et le jeune obtient sa revanche et le cœur de la jeune fille par-dessus le marché.
Avec « Karaté Kid : Legends », les scénaristes Rob Lieber (Pierre Lapin) et Anthony Tambakis (Jane Got a Gun) tentent d’amener une nouvelle dynamique en écrivant, dans la première partie, un scénario inversé où le jeune apprend au plus vieux, puis revient rapidement, dans les rangs avec une deuxième partie ou le sage Jackie Chan accompagné de Ralph Macchio, devenu sage également, vont aidé, le jeune Li a vaincre son opposant sur le Tatami en maitrisant mieux la philosophie du karaté et surtout en perfectionnant sa technique d’une prise qui n’est pas sans rappeler celle du Héron dans le tout premier volet de la saga. Et c’est dommage, car le sujet peut emmener vers d’autres direction, la série, même avec ses défauts a su le démontrer. Du coup, il y a une certaine frustration et une véritable déception de ne pas être plus surpris.
Mais malgré tout, et c’est peut-être ce qui est le plus énervant, le charme opère. La mise en scène de Jonathan Entwistle (I AM Not Okay With This), fonctionne en épousant tous les codes de la saga et en y rajoutant une dynamique nouvelle, mettant en avant les capacités physiques de son jeune acteur Ben Wang (Marche ou Crève). Et même si l’on sait déjà la fin de l’histoire la manière dont le réalisateur tient son intrigue parvient encore à nous cueillir. Et alors, comme plaisir coupable, nous ressortons de la salle un sourire aux lèvres en se disant que l’on a pas vu un chef d’œuvre, mais que l’on a vu un film suffisamment plaisant pour nous satisfaire et c’est exactement ce que l’on était venu chercher