Les Dieux sont en colère contre Arthur?! Après la destruction de Kaamelott, son refus obstiné de tuer Lancelot précipite le Royaume de Logres à sa perte. Il réunit ses Chevaliers, novices téméraires et vétérans désabusés, autour de la Nouvelle Table Ronde et les envoie prouver leur valeur aux quatre coins du Monde, des Marais Orcaniens aux terres glacées du Dragon Opalescent.
Ca y est, les fans vont enfin pouvoir souffler, Alexandre Astier sort « Kaamelott : Deuxième volet Part.1 », second long métrage, de ce qui semble être prévu pour être une trilogie, de sa série emblématique. Bien sûr, si les fans étaient certains que l’auteur de leur série préférée ne les trahirait pas, Astier avait quand même précisé durant la promotion du premier film, alors qu’il devait déjà sortir, que ce film n’était pas fait seulement pour les fans mais pour tout le monde et avant tout pour son auteur. Toujours seul à la manœuvre, Alexandre Astier répond immédiatement à la question que tout le monde se pose : Non il ne s’est pas laissé enivrer par la notoriété de la série, ni par le succès du premier opus et encore moins par la pression des fans qui trépignaient depuis quatre ans déjà.
Mais donc qu’en est il de ce second long métrage, tant attendu, on pourrait même dire, premier évènement cinématographique de cette fin d’année ? Et bien, comme pour le premier opus, le réalisateur nous livre ici un film qui se séquence de façon récurrente entre le principe de la série avec ses « Cuts » où les personnages se livrent à des joutes verbales et des moments de grands cinéma épiques. Alexandre Astier aime mélanger les genres, et il le prouve une nouvelle fois avec un Arthur toujours obstiné à ne pas répondre à la demande des dieux et à ne pas assumer le rôle de roi et de héros, comme le considèrent tous les autres. Le réalisateur et scénariste, sait alterner l’humour cher à la série et la gravité de son personnage toujours aussi torturé par la charge qui lui incombe. Dès les premières minutes il nous plonge dans un univers radicalement différent du premier opus, avec une magie très présente et une quête entre le bien et le mal qui devrait être le fil conducteur. Alors bien sûr, tout n’est pas parfait, à commencer par l’aspecte décousue de l’intrigue qui nous amène à suivre les quêtes des différents équipages, ainsi que celle d’Arthur, mais comme le titre l’indique, il s’agit d’une première partie, nous supposons donc que le réalisateur à une idée bien précise de la façon dont va s’imbriquer. Mais ce qui parait clair pour lui ne l’est pas forcément pour les spectateurs qi s’amusent de revoir leurs personnages, mais ne parviennent à voir ce, vers quoi le réalisateur veut les emmener.
Côté mise en scène, Astier fait dans l’inventif, dans la précision, il s’amuse des perspectives, étale des références assumées ou non, et surtout sait utiliser les effets spéciaux pour nous en mettre plein les yeux avec beaucoup de talent. Mais surtout le réalisateur s’amuse, utilise la caméra avec une précision d’orfèvre qui n’a d’égale que la qualité de son écriture et la subtilité avec laquelle il va poser les bases de sa réalisation. On commence avec une scène d’ouverture pleine de mystère et de magie, puis d’un seul coup, comme si la caméra se figeait pour passer du grand au petit écran, le film devient la série l’espace d’un premier échange avec les personnages, puis avec une aisance inspirée, le film reprend ses grandeurs et ses plans inventifs.
Et puis évidemment, il y a les invités : Alain Chabat (Prête moi ta main), Clovis Cornillac (Les Vétos), Guillaume Gallienne (Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté), Virginie Ledoyen (La Plage). Tout ce petit monde participe à jouer de ce phrasé si particulier de la série, cet argot qui lui donne tout son anachronisme et toute sa saveur. Autant le dire, on s’amuse beaucoup de leurs péripéties et certain comme Clavier, savent jouer de leurs faiblesses pour les mettre au service de leurs personnage et leur donner tout un sens.
En conclusion « Kaamelott : Deuxième Volume Partie 1 » d’Alexandre Astier, arrive enfin sur nos écrans après une attente interminable de quatre années. Les fans de la série vont retrouver les personnages emblématiques : Arthur, évidemment, mais également Karadoc, Léodagan et Guenièvre (L’absence de Perceval, sur fond de désaccord artistique, a créé une pseudo polémique) mais surtout ils vont retrouver cette écriture intelligente qui a fait le succès autant que la notoriété de la série, du premier film et de son auteur et les néophytes vont découvrir un grand film d’aventures, drôles, anachroniques et en même temps d’une grande inventivité scénaristique et visuelle. Alexandre Astier, comme à chaque fois maitrise son sujet sur le bout des doigts et sait en puiser toute l’aspect épique et lyrique. A certain moment le réalisateur oublie la comédie pour se lancer dans des scènes d’un lyrisme insensé et nous envahir d’émotion, mais le style décousu et l’imprécision de certains acteurs nous laisse un arrière-goût de pas totalement réussi.