Une belle journée
On a clear day
Sortie:
07/12/2005
Pays:
Angleterre
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Une belle journée

par: Arnaud Weil-Lancry

Une belle journée est le second film de Gaby Dellal. Oh, encore un film social anglais me direz vous… Soit, mais ce n’est pas dérangeant lorsqu’il est de cette qualité, surtout avec Peter Mullan en tête d’affiche…

L’histoire
Franck, 55 ans, est un travailleur acharné ayant bûché toute sa vie. Lorsqu’il se retrouve licencié, il se sent perdu et déboussolé. Pour redonner un sens à sa vie, il va tenter un pari impossible : traverser la Manche à la nage…

La critique

Le film social, mode d’emploi (anglais)…
Si le cinéma hexagonal est champion hors classe du registre dramatique, les britanniques ont aussi leur mot à dire. A croire que les ancestrales querelles entre nos deux nations se sont perpétrées jusqu’à aujourd’hui, la France et la patrie de la Dame de Fer se disputent la palme du fief du film dramatique. En apparence seulement, car si le cinéma Français excelle dans les tragédies, le savoir-faire britannique s’oriente plus vers le film de société. Avec une réussite certaine. Les dernières productions anglaises ne font que confirmer cette tendance : The Van, Sweet Sixteen, My name is Joe… Et aujourd’hui, une belle journée, second film de Gaby Dellal, illustre inconnue.
Enfin, probablement plus pour très longtemps…
Une grande traversée...
A la manière des films ci-dessus, une belle journée distille ce parfum si anglais, si frais, si unique… et si prévisible. Car ne nous le cachons pas, les clichés abondent, toute comme un manque de surprise flagrant. Tout, ou presque, est deviné dix minutes avant chaque séquence, mais pourtant, l’accroche fonctionne et on se laisse complètement capturer par ce ravissant film aux allures de rêve paumé. Par un scénario simple et conventionnel, Gaby Dellal nous raconte la vie de ces personnages lumineux, chacun arrachant la vedette à l’autre. Et malgré leur multiplication, la jeune réalisatrice parvient à nous intéresser à chacun d’entre eux, à nous les faire aimer et logiquement, à nous émouvoir avec une déconcertante facilité. Car ces hommes sont on ne peut plus simples, leur sentiments, leurs peurs, leurs angoisses nous étant livrés sans aucune pudeur. Au premier abord, des hommes fiers, solides et butés… mais ne souhaitant finalement que s’ouvrir aux autres et à la vie qui les attend… C’est d’ailleurs le parti pris de la réalisatrice anglaise, que d’explorer un monde d’hommes ainsi que leurs sentiments. Et sentimentale, cette acharnée de travail l’est, cherchant en permanence à rendre Glascow humaine, et ainsi à démentir l’image de cette ville, réputée sinistre et sinistrée. En effet, la ville côtière est constamment magnifiée par une lumière flamboyante et une photo d’un soin de tous les instants.
Bien sûr, la palme revient à l’excellent Peter Mullan, chômeur de dernière date, essayant de redonner un sens à sa vie. Cette quête passera à travers divers évènements jusqu’à un aboutissement supposé et attendu. Il n’éclipse toutefois pas ses compères d’infortune, Brenda Blethyn, Billy Boyd, Ron Cook…, chacun apportant sa pierre à son édifice, chacun contribuant à sa manière à la touchante réussite qu’est une belle journée

Une belle journée n’est pas un film innovant ou inoubliable… Certains critiques l’ont même décrit comme un film rempli de clichés et de stéréotypes, ce qui n’est pas totalement dénué de sens. Il n’en demeure pas moins que réduire le film de Gaby Dellal à cette simple extrémité est fort loin de la réalité et de ce qu’il est… Une belle fable humaine et sensible sur des individus eux aussi simples et sensibles…

Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, un film très touchant malgré quelques clichés et longueurs…