Synopsis
Kale, 17 ans, habite une de ces banlieues paradisiaques où il ne se passe jamais rien, jusqu'au jour où... Seul chez lui, maître de son temps, ses journées se passent à surfer sur le web, à regarder la télé, à jouer sur sa console, à se gaver de pizzas, à reluquer en douce la fille canon qui vient d'emménager dans la maison voisine.
Une vie de rêve ? Pas tout à fait... Car Kale n'a pas le droit de sortir de chez lui. Placé sous contrôle judiciaire à la suite d'une algarade, il doit purger sa peine à domicile, et trouve chaque jour plus étouffante cette contrainte. Son seul exutoire : épier ses voisins à la jumelle, observer leurs habitudes, leurs déplacements, leurs incongruités, tenter d'en déduire leurs petits et leurs grands secrets. Et Kate, jamais à court d'imagination, prend à ce petit jeu un plaisir considérable. Mais le jeu prend soudain une tournure inquiétante, lorsque Kale et sa nouvelle copine découvrent qu'un de leurs voisins, l'énigmatique Mr. Turner, pourrait bien être... un tueur en série...
Critique artistique
Facebook, blogs, Myspace,… l’heure est au nombrilisme de son prochain. Paranoiak en est la parfaite synthèse en attaquant de front l’origine de ces nouveaux « voyeurismes » : l’épiage pur et simple. Kale va en effet trouver refuge dans la vie des autres. Ces vies, il va les envier au point de les connaître par cœur, de les analyser et d’en devenir accroc. Car Kyle est en fait un être tourmenté. Meurtri par la disparition hâtive de son pôle paternel, il n’aura plus de raisons de vivre que dans la Haute technologie qui l’entoure. I-pod, Home Cinema, télé et consoles dernière génération, Kyle a tout du geek et en incarne le parfait stéréotype qui loupe ses études et ne communique plus avec sa mère… La profondeur du personnage est assez stupéfiante et il fait preuve d’une maturité glaciale et cruelle. Shia Labeouf nous livre ici une performance exemplaire et confirme qu’il fera partie de la relève hollywoodienne à surveiller.
Land of confusion
Aidé de son plus fidèle camarade et de sa nouvelle petite amie, il va donc espionner et creuser les vies de ses voisins. Le hic est qu’il va aller trop loin, beaucoup trop loin et va franchir des limites dangereuses pour des adolescents. Le mystère est représenté par son voisin qui d’apparence semble normal et s’avère être un serial-killer impitoyable en réalité. Les trublions vont donc essayer de percer la vérité au grand jour. Se trompent-ils ? Mr. Turner cache-t-il un terrible secret ? La paranoïa et la suspicion vont donc s’installer et donner au film le cachet de thriller qu’il revendique fièrement. L’ambiance est tendue, le suspens est à l’abonné présent et l’intrigue se déroule sans de véritables temps morts. La chute est même surprenante tant les différents éléments, qui nous mènent vers elle, sont de fausses pistes.
Conclusion
Paranoïak remplit donc sont rôle de thriller tant dans son cahier des charges que la fulgurante aura satyrique qui l’entoure. Il faut aussi avouer qu’un huit-clos en plein air, cela ne court pas les rues…