Pongo et Perdita, deux magnifiques dalmatiens, ont un beau jour quinze bébés chiens. Leur joie et celle de leurs maitres Anita et Roger serait sans ombre si l’infâme Cruella, ancienne camarade de classe d’Anita, ne convoitait les chiots pour s’en faire un manteau de fourrure. Un soir profitant, de l’absence d’Anita et Roger, les infâmes Jasper et Horace font main basse sur la portée. Pongo et Perdita se lancent alors dans un plan de sauvetage désespéré qui va les conduire à mener l’évasion, non pas de 15 chiots mais de 99.
Inspiré d’un nouvelle de Dodie Smith, « Les 101 Dalmatiens » fut lancé par Walt Disney lui-même, qui y voyait là un sujet idéal pour son studio d’animation. Mais l’inventeur du long métrage d’animation avait l’esprit occupé par l’ouverture du parc d’attraction en Floride, ainsi que par ses programmes TV en plein développement. Délaissant la branche animation, sans toutefois l’ignorer, Walt Disney décida de laisser les coudés franches à son équipe et notamment à Bill Peet pour donner vie à l’œuvre de celle qui devint une amie par correspondance : Dodie Smith.
L’équipe y vit alors l’occasion d’explorer de nouvelles pistes, de sortir de l’univers policé que Walt Disney avait mis en place. « Les 101 Dalmatiens » innova dans bien des pistes, d’abord dans la technique d’animation. Car prolongeant une politique d’évolution permanente pour chacun des longs métrages, les animateurs ont décidé d’utiliser un système d’impression breveté par Chester Carlson en 1938 : La xénographie. Un système qui permettait de pouvoir résoudre le problème de création des 99 chiots, qui devaient être chacun différents les uns des autres. Une technique qui permettait de gagner du temps sur la conception des dessins, encore trop artisanale pour le projet. En s’assurant les services de Walter Peregoy pour la texture de fond des décors du film, l’équipe dirigée par Clyde Geronimi (Peter Pan), Hamilton Luske (Cendrillon) et Wolfgang Reitherman (Les Aristochats), rend au dessin animé une texture particulière qui sera reprise un peu plus tard dans « Les Aristochats » par exemple.
Mais l’innovation se situe aussi dans la direction que les animateurs ont décidé de prendre, notamment, ceux-ci s’éloignèrent de l’obligation de réalisme pour s’intéresser plutôt aux dynamisme des graphismes, à l’image des véhicules dont l’animation évolue pour mieux appuyer l’action, comme le camion de Jasper et Horace qui se tortille dans les virages. Un choix narratif judicieux qui donne au film une texture particulière, a l’instar de Cruella, qui reste certainement l’une des méchantes les plus marquantes de l’univers de l’animation. Loin devant Maléfique de « La belle aux bois dormants », ou encore Jafar d’ « Aladin ». Ici, la méchante Cruella, ressemble de plus prêt à un personnage actuel, proche de nous ce qui la rend encore plus effrayante.
Pour finir, le film sort des sentiers battus, avec une musique, à la fois discrète et en même temps en pleine logique avec la dynamique du film. Plus de chansons dans l’esprit comédie musicale, mais au contraire la musique devient un élément du décors.
« Les 101 Dalmatiens » fut l’un des films que Walt Disney apprécia le moins, l’un de ceux qui le fit changer de directions sans son accord, mais qui, au final, se retrouve être l’un des plus novateurs du studio. La magie fonctionne toujours autant, les enfants sont tout autant captivés que ceux qui le découvrirent en 1961. A revoir absolument !
Une image impeccable, à la résolution soignée. Les noirs sont intenses et les couleurs parfaitement dosées pour donner une certaine profondeur à l‘animation de ce long métrage novateur et énergique. Les contrastes offrent une véritable profondeur à l’ensemble. Une cure de jouvence bienvenue qui permet de découvir le film sous une autre visage.
Côté son la piste DTS-HD Master Audio est d'une précision remarquable. La bande sonore est parfaitement nettoyée des chuchotements du à l’âge du dessin animé et sa spatialisation est impeccable. La dynamique reste de toute beauté et plonge ainsi le spectateur dans une véritable symphonie musicale et visuel.