Ghost in a shell 2.0

Résumé

L'agent Kusanagi fait partie de la section 9, force spéciale de la police. C'est une femme cyborg, dotée d'un esprit humain, dont le corps cybernétique lui donne une force surpuissante. Alors qu'elle enquête sur une affaire d'espionnage particulièrement et complexe, des évènements étranges conduisent Kusanagi à remettre en cause sa part d'humanité.

Critique

Réalisé par Mamoru Oshii dont on peut vous conseiller sans souci la série des Patlabor (3 films) ou le film Avalon. Ghost in the shell est un petit chef-d'oeuvre entre la science-fiction cyberpunk et la réflexion sur le rapport entre l'humain, la machine et l'âme. Terriblement en avance lors de sa sortie en 1996, le film n'a pas pris une ride. Et pourtant voici une version 2.0 sort en 2008 et la voici en Blu Ray en 2012.

Voici l'historique des faits :
1995 : Ghost in the shell (que l'on pourrait qualifier désormais de version 1.0)
2002-2005 : Série animée Ghost in the shell stand alone complex
2004 : Innocence : Ghost in the shell 2 
2008 : Ghost in the Shell 2.0 donc le film de 1996 remis au goût du jour

Donc, on résume, il y a 2 films "Ghost in the shell" et "Innocence". C'est bien le premier film qui est désormais estampillé 2.0

Le film est très original en mélangeant scènes d'action et science-fiction avec une réflexion très profonde sur le soi et ce qui fait que l'on peut être considéré comme un humain ou une machine. Ce genre de réflexion est singulier de Mamoru Oshii qui produit des films parfois austères, mais qui ne laissent jamais indifférents. Je préfère ne pas trop m'étendre sur l'histoire, mais si vous avez aimé un film de Oshii, vous aimerez Ghost in the shell.

Alors qu'apporte la version 2.0 ?
D'un point de vu scénario absolument rien. Il n'y a pas une ligne de texte qui a changé entre les 2 films et c'est tant mieux. Ce n'est ni une version rallongée, ni raccourcie et encore moins remontée.
D'un point de vue image par contre, tous les plans ont été remastérisés. Quelques très légers recadrages côtoient un travail lourd sur la colorimétrie. Beaucoup de plans ont vu leur teinte bleue-froide retravaillée en une teinte orangée-chaude. Les images informatiques vertes, très "Matrix" ont également été retravaillées dans des tons plus chauds.
Mais surtout, pas mal de scènes ont entièrement été refaites. Le générique d'ouverture, la chute dans le vide, la scène de plongée, etc. Une bonne partie des scènes avec hélicoptère ont également été récréées. La 3D est désormais de mise tandis que la première version du film n'utilisait que du cellulo. 
La musique a également été retravaillée sur de nombreuses scènes dont celle d'ouverture. Les thèmes ne sont pas bouleversés, mais une réorchestration a été faite qui les rend bien moins oppressants.

verdict

Au final, la nouvelle version présente une imagerie très proche de "Innocence". Malgré tout, le travail sur cellulos est préservé sur cette nouvelle version qui essaie de cacher son âge, mais qui reste tout particulièrement d'actualité. D'ailleurs, Mamoru Oshii se permet le luxe de ne pas changer une ligne du scénario entre les 2 versions du film. La version "2.0" reste légèrement galvaudée, une version "1.3", "redux" ou "renewed" aurait moins induit en erreur.

Image très douce qui ne présente pas un piquet fabuleux sur les cellulos. Il en est autrement sur les scènes en image de synthèse. De nombreux plans présentent des jeux de lumière et de dégradés nécessitant une compression sans faille et justement elle l'est. Sans être évident au premier coup d'oeil, l'apport de la technologie HD se fait sentir.

Exceptionnel tant au niveau des dialogues calmes, que des scènes musicales ou des scènes d'action, les 2 bandes-son (VO et VF) en DTS master audio 6.1  savent exploiter le potentiel de votre home cinéma. La VF met les voix traditionnellement en avant sur la centrale tandis que la version japonaise met les dialogues beaucoup plus en retrait. Dans les 2 cas, les effets sonores fusent de tous côtés.