Laura

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
06/02/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Digipack
Producteurs
Otto Preminger
Scénaristes
Jay Dratler, Samuel Hoffenstein, Betty Reinhardt et Ring Lardner Jr
Compositeur
David Raksin
Edition
Collector
DureeFilm
87
Support
Critique de Emmanuel Galais

Qui a tué Laura Hunt, une ravissante jeune femme qui doit une partie de sa notoriété au chroniqueur Waldo Lydecker ? L'inspecteur Mark McPherson mène l'enquête et interroge notamment Lydecker, qui considère Laura non seulement comme sa création, mais aussi comme un être lui appartenant.

 

« Laura » est certainement l’un des films les plus réussit d’Otto Preminger, d’abord parce qu’il s’est battu « bec et ongle » pour imposer ses choix, notamment autour des décors, du style du film qui se veut un mélange de plusieurs styles de narration policière, avec une dominante inspirée d’Agatha Christie. Le réalisateur a voulu des décors chargés qui rappelle un peu l’univers des romans policiers anglo-saxons comme dans la description de l’univers d’Hercule Poirot. Les décors fourmillent  d’éléments et chacun ont une place bien précise dans l’histoire jusqu’à la clé de l’énigme qui passe de manière récurrente devant les yeux des spectateurs, sans pour autant susciter un intérêt direct.

 

Mais la réussite de « Laura » ne s’arrête pas là, elle perdure dans l’approche des personnages avec une peinture jouant sur les ambiguïtés des uns et des autres, à l’image de Waldo Lydecker, écrivain, journaliste riche et amoureux fou de Laura, premier suspect, dans l’affaire de ce meurtre par l’exclusivité parfois obsessionnelle qu’il entretenait avec la victime, une obsession qui l’obligeait à évincer chacun de ses amants, tout en laissant planer un doute sur les raisons de ce combat acharné. Et puis il y a l’inspecteur  Mark McPherson, qui n’est pas sans rappeler bien évidemment Humphrey Bogart avec cet air rugueux, un brin mystérieux, dont l’ambiguïté joue sur les rapports qu’il entretient avec la victime, dont il ne connait au départ que le portrait, mais qui semble le fasciner comme une obsession.

 

Mais Otto Preminger ne s’est pas arrêter à simplement réaliser un nouveau film, il en a réinventer les codes , en jouant en permanence sur les ambiances, renouvelant les codes du huit clos, pour donner cet atmosphère si particulière au film, quasiment obsessionnel pour le spectateur. Le film se construit en toute simplicité, avec des indices disséminés tout au long du film pour un final renversant. On finit avec le pari d’Otto Preminger d’avoir imposé Gene Tierney, déjà en lutte contre la maladie qui mettait en péril sa santé mentale. L’actrice est rayonnante et hypnotise radicalement l’écran. Ses apparitions sont quasiment fantasmagoriques. Le talent n’a jamais été aussi présent, le trait le plus sensiblement effacé est celui de la tragédie théâtrale dont les acteurs abusaient à l’époque. Pourtant le réalisateur joue clairement la carte du théâtre dans sa mise en scène, avec des décors soignés et mise en valeur pour mettre en lumière l’histoire et devenir l’une des clés de la mise en scène.

 

En conclusion, « Laura » est certainement l’un des plus grands chef-d’œuvres d’Otto Preminger, qui permet à Gene Tierney de littéralement rayonner dans un film qui se permet au passage de renouveler le genre du film noir.   

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.33:1
Malgré un travail de remasterisation qui permet au film de retrouver une nouvelle jeunesse, certaines taches n’ont pu être enlevées. Mais l’ensemble brille tout de même par une grande qualité qui permet au spectateur de redécouvrir ce chef-d’œuvre d’Otto Preminger. Les contrastes  donnent finalement suffisamment  de profondeur à l’ensemble pour donner une nouvelle jeunesse.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne

Comme il semble en être l’habitude maintenant, la VO bénéficie d’une piste DTS-HD Master Audio plutôt bien enveloppante, même si un peu restrictive. La spatialisation est minutieuse, la musique d’accompagnement ne se fait pas trop envahissante, et malgré des voix un peu trop chuintante parfois, le film se visionne avec beaucoup de plaisir. Toutefois c’est un plaisir que l’on ne partage pas avec la version française, qui ne bénéficie que d’une piste Dolby Digital 2.0 bien peu au service du film.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 0 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Version Longue

Un livret de 16 pages accompagne le Blu-ray. Un complément qui permet de mieux connaitre l’œuvre en elle-même. Mais aussi deux reportages sur les stars du film : Gene Tierney et sa carrière longue et parsemées de détresse médicale, dont l’actrice se bâtit avec beaucoup de courage.  Même chose avec Vincent Price qui trouva dans le film Laura l’occasion de montrer une autre facette de son talent et du tournant renversant que pris sa carrière. Passionnant !