C’est peu dire que Disney surprend. Ralph est un personnage
de jeu vidéo qui va partir à l’aventure dans d’autres jeux vidéo. Sérieux, qui
n’a pas envie de voir ça ? Comme en plus Disney ne s’est pas privé de parsemer
le film de culture gamers, aucune raison de s’en priver !
Synopsis
Dans une salle d’arcade, Ralph la casse est le héros mal
aimé d’un jeu des années 80. Son rôle est simple : il casse tout ! Pourtant il
ne rêve que d’une chose, être aimé de tous…
Vanellope Van Schweetz quant à elle, évolue dans un jeu de
course, fabriqué uniquement de sucreries. Son gros défaut : être une erreur de
programme, ce qui lui vaut d’être interdite de course et rejetée de tous…
Ces deux personnages n’auraient jamais dû se croiser… et
pourtant, Ralph va bousculer les règles et voyager à travers les différents
mondes de la salle d’arcade pour atteindre son but : prouver à tous qu’il peut
devenir un héros… Ensemble, arriveront-ils à atteindre leurs rêves ?
La critique cinéma de
Sébastien Keromen
Press Start to begin.
Si on nous avait dit que Disney allait faire un film
d’animation sur un personnage de jeu vidéo qui veut changer de vie, on aurait…
d’abord hésité en pensant qu’ils avaient déjà fait Tron sur ce thème, puis
secoué la tête en affirmant que c’était absurde. Et pourtant… Effet bénéfique
de la supervision de John Lasseter ou non, le nouveau Disney présente des
qualités qu’on attend habituellement chez un Pixar : un univers et un scénario
très travaillé, une histoire originale, des personnages bien campés, et une
qualité technique sans faille. Voilà, on ne peut en tout cas pas leur reprocher
l’ambition, l’originalité, et le soin apporté au film.
Get ready for level 2.
Et après toutes ces intentions, nous voilà dans ce monde
électronique. Autant le dire tout de suite : pour tous ceux qui ont usé leur
jeunesse sur les jeux vidéo (de préférence si cette jeunesse a commencé dans
les 80s), le film est bourré de clins d’œil, d’éléments bien vus, et baigne
totalement dans ce monde rythmé par les joueurs et les hi-scores. On regrettera
un peu que tout cela passe largement au second plan à partir d’environ le tiers
du film, qui ne va plus se dérouler que dans les jeux vidéo imaginés pour
l’histoire, et non plus les jeux classiques. Mais bon, il faut bien aussi avoir
une histoire, on ne pouvait pas continuer à se contenter de références. Et
cette histoire va permettre de développer les personnages, et comme c’est bien
fait. Ralph et Vanellope sont vite des personnages aussi complets
qu’attachants, avec de vraies motivations, des choix et interrogations, tout ce
qu’il faut pour que l’histoire se tienne malgré ce cadre original. Les voix de
John C. Reilly et Sarah Silverman font également merveille à les faire vivre,
et les personnages secondaires sont eux aussi assez délectables et réussis.
Tout ça, vraiment, du boulot bien fait.
Bonus stage.
Côté réalisation, le film bénéficie d’un design très réussi
des personnages, qui arrivent à être graphiquement cohérents malgré la
disparité de leurs jeux vidéo d’origine. Les décors sont variés et superbes, la
représentation du monde électronique et de son lien au monde réel est
totalement convaincante, l’animation des personnages, qui varie selon l’âge de
leur jeu vidéo, apporte un vrai plus de personnalité au film. Bref, du tout
bon, et pas seulement techniquement, mais surtout artistiquement. Seule la 3D
semble moins réussie que le reste, en étant peut-être un peu trop discrète
(mais permet un superbe générique de fin, et, soit dit en passant, ça fait
plaisir, car les premiers films en 3D nous avaient gratifiés de superbes
génériques en relief, et depuis quelques temps c’était devenu des génériques
totalement basiques et plats).
Game Over.
Au final, tout est parfait ? Eh bien j’ai une légère
réserve. Elle est peut-être une histoire de goût, ou d’état d’esprit quand on
regarde le film, mais à force d’avoir un scénario bien écrit, il m’a semblé
manquer un peu de fun. Les gags sont un peu trop rares, on s’intéresse mais on
n’est pas vraiment absorbé par l’histoire, on reste un peu trop extérieur au
film. Ça n’empêche pas d’être attachant, intéressant, prenant, mais plus comme
un film qu’on apprécie qu’un film qui nous plaît. Voilà, peut-être que vous ne
ressentirez pas cette légère distance et sauterez à pieds joints dans le film,
c’est tout le mal que je vous souhaite. Vous n’avez plus de bonne excuse pour
lâcher votre gamepad et aller voir un film, pour une fois.
A voir : pour les fans de jeux vidéo, mais aussi pour les autres