Soudain l'été dernier

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Suddenly Last Summer
Genre
Pays
USA
Date de sortie
23/08/2017
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Sam Spiegel
Scénaristes
Gore Vidal et Tennessee Williams
Compositeur
Malcolm Arnold et Buxton Orr
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
113
Support
Critique de Emmanuel Galais
A la Nouvelle-Orléans de 1937, une riche veuve, Violet Venable, propose de financer l'hôpital public Lyons View si l'un de ses praticiens, le docteur Cukrowicz, accepte de pratiquer une lobotomie sur sa nièce Catherine Holly. Celle-ci est internée depuis le décès mystérieux, durant un périple estival, de Sebastian Venable, poète et fils de Mrs Venable. La version que raconte Catherine du décès de Sebastian paraît tellement loufoque, que Violet la croit folle à lier. Avec l'aide du Dr Cukrowicz, Catherine va peu à peu recouvrer la mémoire jusqu'à révéler une vérité que certains auraient préféré rester enfouie...

Joseph L. Mankiewicz (Eve) fut l’un des réalisateurs les plus marquants de l’histoire du cinéma américain. D’abord parce que le réalisateur sut, comme personne, illustrer les sentiments des personnages, comme dans ce cas présent, où il dépeint la folie et le doute dans une histoire où les non-dits sont plus parlants que les moindres des répliques de la pièce de Tennessee Williamns dont le film est une adaptation. Le réalisateur ne cherche pas, une fois de plus, à donner une image lisse et sans phares de ses acteurs, bien au contraire, il utilise leur image pour mieux appuyer sur les nuances qui apparaissent au grand jour.

Ainsi Elizabeth Taylor (Cléopatre) apparait comme une femme fragile, à mi-chemin entre la folie et la douleur de n’avoir pu sauver l’homme qu’elle aimait. L’actrice, affine pendant tout le film une composition remarquable en bien des points avec des nuances parfois subtiles, ou parfois grossière qui rendent son personnage captivant et l’éloigne du jeu habituel des actrices de cette époque. La comédienne laisse transpirer sa fragilité et donne une composition saisissante de cette femme prisonnière d’une folie qu’on lui impose pour faire taire l’unique témoignage d’un drame passé.  Face à elle la grande Katharine Hepburn (Mary Stuart), prestigieuse et magnifique dans le rôle d’une femme excessive, dont l’amour pour son fils n’a pas de limite ni dans la douceur, ni dans l’excès. La comédienne impose un charisme et une prestation surprenante pour une actrice de ce Hollywood de façade qui ne vit que par le regard des autres. Ici, la comédienne se laisse manipuler par le réalisateur au point de se vieillir pour un final grandiose. Montgomery Clift (Les Désaxés), dans une période difficile de sa vie (Il sort d’un grave accident de voiture qui nécessita de nombreuses interventions de chirurgies esthétiques, et se bat contre ses addictions qui l’amèneront à une conclusion fatale six ans plus tard), signe une composition en retenue et en nuances pour mieux faire le lien entre les deux actrices que tout oppose. L’acteur est aussi inquiétant par un physique qu’il ne maitrise plus à la perfection, que rassurant par un jeu tout en douceur qui ne cherche pas l’exagération pour déclamer les textes de Tennessee Williams.

Avec « Soudain l’Eté Dernier », Joseph L. Mankiewicz réussit le tour de force de nous entrainer dans les méandres d’une histoire où les sentiments ne sont pas forcément ceux qu’ils semblent-être et où la folie n’est pas forcément là où on nous le dit. Sans jamais relâcher la pression, le réalisateur met tout son talent au service de l’œuvre de Tennessee Williams afin d’illustrer avec brio ce qui se cache au plus profond de ses personnages. Et même si l’auteur de la pièce se répandit dans les journaux en disant qu’il vomissait l’adaptation de Mankiewicz force est de constater que le réalisateur s’approprie une œuvre forte qui aborde des thèmes très rarement abordés dans un cinéma américain encore trop bridé par une auto-censure hypocrite (L’homosexualité, l’inceste, la pédophilie et le cannibalisme), de manière aussi frontale. 

Forcément le film fit scandale, autant que la pièce, mais il n’en demeure pas moins un chef d’œuvres du réalisateur qui fut appelé par la Fox pour sauver son « Cléopatre » et ainsi se sauver de la banqueroute.  Le réalisateur signe une adaptation fidèle et puissante de l’une des plus grandes œuvres du dramaturge Tennessee Williams (La chatte sur un toit brûlant) avec un trio d’acteurs remarquable et au sommet de leur art.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
Une image correcte sans être brillante, les noirs et blancs, choisit par le réalisateur sont parfaitement dosés pour en conserver toute la nostalgie. Les contrastes permettent de mieux mettre en perspective l’ensemble. Le support se révèle efficace pour donner au film la texture souhaitée par le réalisateur.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Dommage que la restauration en 4K n’ait pas permit de pousser un peu plus la piste sonore pour lui donner un peu plus de spatialisation. Du coup, le film n’est disponible qu’en DTS-HD Master Audio 1.0 qui manque forcément de subtilité et laisse trahir l’âge du film. 
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 26 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
« Le prédateur et la proie », Michel Ciment, journaliste et historien du cinéma revient sur les dessous d’un film qui ne fit pas que des heureux, à commencer par Tennessee Williams et Katharine Hepburn.