Test téléviseur Sony KDL 40W3000 : haute performance SD et HD



Sony a toujours su se démarquer dans ses propositions produits et le téléviseur plat n’échappe pas à cette règle. De fait, après quelques années difficiles sur le secteur, le constructeur à repris la tête sur le marché audio-vidéo le plus florissant du moment. Au sein d’une gamme cohérente, nous avons retenu un téléviseur « intermédiaire », Issu de la gamme W. Le BRAVIA KDL 40W3000 propose une base technologique solide pour se faire plaisir sur un quotidien télévisuel ou pour des séances home-cinéma visuellement éclatantes.

 

Test mené par Bruno Orrù

 

Si vous lisez DVDcritiques.com régulièrement, vous savez qu’au détour de salons internationaux ou de présentations parisiennes, j’ai avoué dans différents compte rendus avoir été particulièrement impressionné par les progrès réalisés par Sony (et par d’autres aussi !) pour proposer une image d’une très haute qualité. Néanmoins, ces mises en situations dans des salons ne sont jamais révélatrices du potentiel réel d’un produit. Non pas que la présentation cache une quelconque supercherie mais les séquences proposées ne couvrent pas forcément tous les cas de figure. Rien ne vaut dans ce cas un bon test chez soi avec un environnement maîtrisé.

 

Suivons l’alphabet…

Pour ses gammes de téléviseurs, Sony ne fait pas dans le compliqué puisque l’on peut déterminer le cran qualitatif (et donc budgétaire) en suivant l’alphabet. Les trois lettres les plus intéressantes sont le V, le W et le X. Ces trois séries traduisent des dalles full HD 1920 x 1080 pixels sous le sceau BRAVIA (Best Resolution Audio Visual Integrated Architecture).

Ce qui distingue ces trois séries c’est principalement la nature des traitements numériques, ce qui découle par une hiérarchie théorique en termes de qualité d’image affichée. Néanmoins, et c’est un point essentiel, vous devez savoir que ces différences technologiques concernent en grande partie les traitements sur sources SD, à savoir les signaux TV (Hertzien - TNT - Satellite SD) ou issus d’un DVD ou d’un magnétoscope numérique.

Pour les sources HD, vous n’aurez quasiment aucun écart qualitatif à l’affichage entre les trois séries. En effet, tous ces téléviseurs sont équipés du moteur Bravia Engine – certes dans des versions différentes – et sont compatibles avec la cadence 24 images / secondes des sources Blu-ray ou HD DVD (pour ceux qui ont des doutes, un téléviseur Sony peut parfaitement afficher une image issue d’un lecteur HD DVD !).

Voici en quelques mots ce qui distingue les trois séries avant d’aborder plus en détail notre modèle issue de la gamme W.



 



V, W, X


La série 2007 / 2008 la plus « technique » est la BRAVIA X3500 qui somme tout le savoir faire Sony. La série X se distingue par une esthétique flottante qui permet de croire que l’écran est désolidarisé du socle. Le châssis est dorénavant en aluminium brossé et les haut-parleurs sont placés sur le coté alors que pour les autres séries, ils sont placés en dessous de l’écran.  La qualité des traitements numériques est liée au processeur BRAVIA ENGINE PRO. Sony affirme que son traitement 10 bits apporte des centaines de teintes colorées supplémentaires permettant de produire encore plus de subtilités, notamment dans les dégradés. Mais la cerise sur le gâteau est incontestablement du coté du Motionflow +100Hz qui rend les mouvements vraiment plus fluides pour les sources SD, augmentant sensiblement le réalisme de certaines séquences. Une performance étonnante que j’ai eu le plaisir de constater à plusieurs reprises lors de démonstrations orchestrées par le constructeur. J’aurais certainement l’occasion de vous faire une présentation détaillée de l’un des téléviseurs de la série X prochainement.

 

Plus modeste mais présentant assurément le meilleur rapport qualité / prix de cette collection full HD 2007 / 2008, la série BRAVIA W3000 est la vedette de notre test. Elle propose des diagonales allant de 40 pouces pour un budget officiel de 2.500€ au 52 pouces pour 5.300€. Nous sommes donc sur des budgets ambitieux mais nous allons voir que la technicité déployée et la qualité constatée le justifie. Les contours sont mats, évitant ainsi tout reflet désagréable. La section sonore est placée en barre horizontale inférieure.

 

La série W est basée sur une technologie de rétro éclairage conventionnelle, même si Sony clame une plage de couleurs étendue de 30 % de couleurs en plus par rapport aux téléviseurs LCD standard. En fait, ces 30% sont liés à la fois à la présence d’un écran sous gestion 10 bits (au lieu des 8 bits habituels) et au module « Live colour ». Sony n’invente pas plus de couleurs mais cette gestion 10 bits permet surtout de bien balayer tout le spectre de couleurs possible. La série W fonctionne avec le moteur BRAVIA ENGINE en version EX (la version pro ajoute des traitements sur sources HD).



 


Connectique


Sur les séries V, W et X, trois prises HDMI (1.3 CEC) sont proposées, deux à l’arrière et une en latéral, en compagnie d’une entrée stéréo analogique et de deux entrées composite et S-vidéo. Notons de suite que l’idée de placer des prises sur le coté est intéressante puisque cela permet d’envisager le branchement temporaire d’appareils (console de jeu, caméscope…). Seul petit problème avec cette série de téléviseurs, c’est que tout branchement à ce niveau laisse dégager un groupe de fils plutôt disgracieux, en plein milieu vertical du téléviseur. Il est malheureusement impossible de prévoir un camouflage complet.

Une entrée PC VGA est également disponible (avec entrée audio mini jack) et deux entrées Péritel permettent de raccorder ces drôles d’appareils du 20ème siècle comme un magnétoscope analogique. Rappelons que la greffe d’un adaptateur TNT n’est pas nécessaire, un double tuner analogique / numérique TNT MPEG2 étant déjà de mise. Plus fort, les téléviseurs Sony sont dorénavant équipés d’un tuner HD TNT / Sat. Bien malheureusement celui-ci est plutôt adapté à certains pays voisins, vous n’avez aucune chance d’espérer de la HD gratuite en France. On peut alors apprécier en latéral la présence d’un port pour module CAM (achat du module requis) permettant d’envisager de recevoir des programmes TNT HD / Sat payant (MPEG4).




 



Fonctions images évoluées


L’un des atouts des téléviseurs Sony c’est d’offrir de nombreux réglages, tous pertinents. Seul « petit » problème, le constructeur oublie de détailler dans son mode d’emploi l’intérêt exact de chacun d’eux, la brève description proposée ne permet pas au novice de comprendre ce qu’il fait faire et regarder pour apprécier l’activation – ou non – de ces réglages. C’est d’autant plus dommage que je suis arrivé à personnaliser de manière précise le rendu image, source par source, sachant que Sony offre soit un réglage adapté à la source sélectionnée ou un réglage personnalisé commun à l’ensemble des sources. Une excellente idée que certains constructeurs devraient copier.

 

En dehors des habituels réglages de luminosité, contraste et couleur, Sony propose de s’attaquer au Gamma, à la netteté des contours, à la réduction de bruit MPEG, à la température de couleur et à la balance RVB (déconseillé sauf à vraiment maîtriser l’exercice).

 

Mais c’est indiscutablement le moteur BRAVIA qui est la clef de la qualité de l’image affichée, nonobstant les réglages utilisateurs décrit ci-dessous. En version EX sur la série W il opère de nombreux traitements sur les flux sources SD ou HD. Il est toujours difficile d’entrer dans les secrets des ingénieurs d’une marque mais sachez le moteur BRAVIA ENGINE s’attaque principalement aux points suivants : élargissement de la palette des nuances, réduction de la distorsion des couleurs, renforcement des noirs, nettoyage de l’image, reproduction des couleurs, amélioration des contrastes, approfondissement des bleus et des verts, fluidification des mouvements…   BRAVIA ENGINE opère également une clarification des textes à l’écran, notamment dans pour les textes défilants. A noter d’ailleurs sur ce dernier point une perte de contrôle observée parfois sur des génériques défilant horizontalement à grande vitesse.

 

En complément du cœur BRAVIA ENGINE, Sony propose d’activer son traitement propriétaire DRC – Digital Reality Creation. Celui-ci est réellement efficace sur les sources SD pour remplir au mieux la matrice full HD tout en gardant un certain naturel d’image et de mouvements. Un vrai plus que je vous conseille d’activer, celui-ci étant désactivé par défaut.




 





En situation


La télécommande s’avère intelligemment conçu (les boutons sont ancrés sur la tranche supérieure du téléviseur) et permet une prise en main immédiate du téléviseur. Seul petit regret, la croix de navigation est légèrement en retrait au niveau du relief et l’on tendance à activer les fonctions qui l’entoure plutôt que de poursuivre la navigation.

 

Avant d’aborder l’image, un petit mot sur la section sonore… d’une platitude exaspérante. Sony à beau promettre un certain relief sonore… à part une bonne intelligibilité des voix, la musique ou les effets d’un film restent au sol !

 

L’écran est annoncé comme anti reflets… et c’est vrai ! Plusieurs de mes tests ont été réalisés dans un salon de vie classique, toutes lumières allumées, sans aucune gêne au niveau de l’écran, y compris en étant décalé sur le coté. Notons que le cadre s’avère également d’une grande discrétion, il n’est peut-être pas aussi « glossy » que d’autres marques mais au moins il ne renvoi pas tout rayon de soleil qui aurait la bonne idée de venir jouer avec les spectateurs en face de l’écran.

Le téléviseur à été branché à une console de jeu Nintendo Wii (liaison composite 576i), un lecteur DVD / magnétoscope numérique (liaison péritel 576i), un décodeur satellite SD / HD (liaison HDMI 1080p), un caméscope full HD (liaison HDMI 1080i), un lecteur HD DVD Toshiba HD-EP30 (liaison HDMI 1080p - voir le test de ce lecteur sur DVDcritiques.com en suivant ce lien), une console de jeu Microsoft XBOX360 (liaison composante 1080i) et un PC (liaison analogique VGA). Comme vous pouvez le constater, de nombreux cas sont ici couverts.

 

Afin d’être certain d’avoir un calibrage optimal du téléviseur, j’ai requis les services du disque de calibrage DVE – Digital Video Essential – que vous pouvez achetez en France – notamment via la boutique en ligne du magazine Les Années Laser - en version DVD Pal ou combo HD DVD / DVD pal. C’est ce dernier que j’utilise afin de caler les performances d’un diffuseur HD à partir de programmes et mires HD 1080p. L’autre avantage de ce disque c’est qu’il contient des sources vidéo / film de très haute qualité comme ce document de la NASA mettant en scène le décollage d’une navette spatiale ou des séquences vidéo couvrant tous les cas possibles de type de séquences pour vérifier les aptitudes d’un diffuseur en termes de fluidité de rendu, de gestion de la dynamique visuelle (luminosité – contrastes) et des capacités colorimétriques.

 

Placer ce KDL 40W3000 face à des sources HD de premier choix c’est se rendre compte immédiatement qu’il présente une restitution de très haute qualité. Les sensations de relief sont liées à une dynamique visuelle poussée, laissant même perplexe certaines personnes assistant à ce test. C’est vrai que l’on est pas forcément habitué à voir autant d’éclat sur une image avec des zones sombres détaillée et des zones claires qui restent à l’écart de toute sensation de « brulure ». Le KDL 40W3000 peut donc tout à fait juxtaposer des zones sombres et claires sans avoir l’impression que les contrastes en souffrent, bien au contraire. A l’opposé, je l’ai senti moins à l’aise lorsque la globalité de l’image est sombre… les contrastes semblent alors s’écraser. C’est bien là son seul défaut réel.

Les couleurs sont réellement éclatantes sur des contenus vidéo personnels en bonnes conditions d’éclairage. Filmer par exemple sa famille dans un jardin ensoleillé permet de vérifier que ce téléviseur sait parfaitement retranscrire l’ensoleillement de l’enregistrement tout en faisant profiter de la haute définition, notamment des arrières plans. Visages ou branchages par exemple apparaissent fins et détaillés et les différents essais de travellings permettent de constater une certaine maîtrise du KDL 40W3000 pour ce type d’exercice.

 

Sur des sources films HD DVD, le KDL 40W3000 sait également être efficace, surtout si on place le lecteur et le téléviseur en mode 24p. Dans ce cas, le gain de fluidité est flagrant même si je ne l’ai pas toujours trouvé à 100% efficace. Par contre, je n’ai pas franchement été convaincu par le mode « Cinéma » qui ternit trop le rendu général, j’ai préféré resté sur ma personnalisation image.

En source PC, le travail est facilité par une grande clarté des écrits. La lecture de DVD depuis un PC permet par contre de surpasser le travail éventuel d’un lecteur DVD, même en liaison HDMI. Il suffit que le film ou la série TV soit de qualité pour découvrir une image SD qui se rapproche vraiment de la HD (CSI, Dr House…). Le mérite est certes partagé, notamment par le travail de mise à l’échelle de la carte vidéo (un modèle Nvidia dans mon cas) mais aussi par la capacité du diffuseur à ne pas écraser le détail et à conserver l’éclat des couleurs.

 

En source satellite / TNT SD c’est également un sentiment de satisfaction car l’image reste toujours lisse dans les textures (pas de sensation numérique désagréable) mais précise sur les contours, en tenant compte bien sur de la qualité variable d’une chaîne à une autre. La compression numérique TNT / Satellite est bien gérée, n’apportant que peu ou pas du tout de bruit ou de blocs MPEG. Une vraie performance, je connais peu de téléviseurs qui sachent gérer aussi bien les sources SD télévisuelle. A noter que la qualité d’image entre liaison RVB et liaison HDMI est sensiblement différente… au profit de l’HDMI bien entendu. Si vous êtes abonnés satellite, je ne saurais trop vous conseiller de passer au Mediasat Max car l’image est vraiment plus détaillée, précise et stable.

 

En source satellite HD on accède alors à un autre monde… que ceux qui se plaignent de la mauvaise qualité de la HD satellitaire en France fassent un essai par l’un des téléviseurs Sony de cette dernière génération. Non seulement l’effet 3D souvent suggéré par une belle image HD est bien là mais les détails d’arrière plan sont incroyablement précis, les mouvements étant quant à eux sans saccades. C’est bien clair, sur de nombreux exemples de documentaires, films ou séries TV, on se rapproche ou on égale la qualité d’un support optique. De fait, si vous avez la chance d’avoir l’option HD Canal Plus / Canal Satellite, ce KDL 40W3000 saura vous proposer une image de très haute qualité et, au final, on se pose une nouvelle fois cette question ; la HD par satellite n’est-elle pas un dangereux concurrent pour le développement des supports optiques HD DVD & Blu-ray quant on observe la très haute qualité possible sur des films ou séries TV ?

 

En conclusion

Le KDL 40W3000 est à l’image de la nouvelle collection 2007 / 2008 des téléviseurs Sony, d’une extraordinaire séduction visuelle (le téléviseur lui-même et l’image qui propose !). Ses deux principaux points forts sont la gestion des sources SD et son aisance sur les sources HD, notamment sur leur fluidité et les couleurs. Même s’il n’est pas parfait (faiblesse des contrastes sur images de faible qualité ou sombres), son rapport qualité / prix face à d’autres solutions le place en excellente position. A voir avant toute décision d’achat.

 

Prix indicatif : 2.500€

 

Informations en ligne :

Fiche produit sur le site Sony.fr

Voir le compte rendu de la présentation de la collection 2007 /2008

 

Caractéristiques techniques :

-       « BRAVIA Engine EX ».

-       Technologies « COLOUR engine » et « x.v.Colour ».

-       Technologie « True Cinema » 24p

-       Technologie« HD photo TV ».

-       Technologie S-Force Front Surround

-       Fonction de zoom vocal pour modifier le volume des voix sans changer le volume général

-       Fonction « BRAVIA Theatre Sync » permettant de commander le téléviseur ainsi qu’un système Home Cinéma Sony d'une simple pression sur un bouton

-       Compatibilté HD 1080p

-       3 entrées HDMI : 2 à l'arrière et 1 sur le côté

Tuner TNT Haute Définition intégré permettant de recevoir les chaînes Haute Définition terrestres (pas en France) et par satellite dans certains pays (pas en France !). Le Tuner TVHD de Sony est conforme aux normes de diffusion HD DVB-T et DVB-C, actuellement en vigueur dans plusieurs pays européens.

-       Possibilité de le fixer au mur grâce à la fixation murale SU-WL500