Abyss, Aliens et True Lies en Blu-ray Ultra HD 4K : des surprises (non attendues) sur l'image et le son



Trois films de James Cameron arrivent (enfin) en Blu-ray Ultra HD / 4K. Trois films qui ont bénéficiés de traitements différents dans leur vie vidéo. Aliens est celui qui est disponible dans le plus grand nombre d’éditions, y compris en Blu-ray au grès de coffrets tous annoncés comme l’édition ultime. The Abyss et True Lies sont quant à eux manquant depuis des décennies. L’attente fut longue, parsemées de rumeurs de sorties toujours démenties. Et soudainement des dates officielles sont apparues avec un enrobage visuel Dolby Vision / HDR et sonore Dolby Atmos (VO). De quoi avoir le sourire. Et pourtant au visionnage, ce sourire se transforme parfois en grimace car des choix étonnants ont été pris pour délivrer ces premières éditions Ultra HD / 4K. En dehors de cet avis, n'hésitez pas à lire également notre critique pour chacune de ces éditions.

Par Bruno Orrù

Du flou dans le détail
Les trois films sont présentés après un travail de restauration indéniable mais qui surprends car de nombreux plans permettent de croire que la source utilisée semble être un scan qui date. PP ou Jay qui vous connaissez peut-être viennent de présenter des analyses détaillées qui pointent avec exemples à l’appui ces surprises. J’ai attendu d’avoir visionné les films avant de découvrir leurs analyses qui ont le mérite de placer des mots concrets sur les impressions que j’ai eu en découvrant ces nouvelles éditions. Impressions qui rejoignent leurs témoignages.



Il est certain que la majorité des amateurs de films en Blu-ray Ultra HD 4K vont tirer un grand plaisir à visionner ces trois films, ce qui fut mon cas. Mais certains ne pourront qu’avoir le regard une image qui ne correspond pas aux standards d’aujourd’hui, y compris pour des films de cette époque.

Ainsi les trois films présentent des couleurs bouchées, des blancs totalement surexposés et des dégradés avec des aplats. Pour les aplats, regardez le visage de Ripley dans Aliens, c’est flagrant à de multiples reprises. Pour les blancs surexposés, la séquences d’ouverture de True Lies est symptomatique.



La 4K fait également apparaitre plus facilement des problématiques de mise au point et de détourage des effets spéciaux. C’est plus normal et attendu.

Rassurez-vous de nombreux plans sont quant à eux éclatants et d'une précision à la hauteur du support. Surtout, une fois lancé dans le film, cela se perçoit moins et cela permet d'apprécier ces films tant attendus en Ultra HD / 4K

De la hauteur dans le son
Les amateurs de VO vont être ravis de découvrir des mixages Dolby Atmos qui apportent une nouvelle vie sonore aux trois films. Ceux qui préfèrent la VF vont être déçus car les mixages proposés ne sont guère différents des précédentes éditions et s’écartent de l’univers sonore proposé par les mixages Dolby Atmos, sachant que le visionnage est réalisé dans une configuration 7.1.4.



Parlons d'abord du Dolby Atmos
Les trois films utilisent tous les canaux disponibles et en cela proposent une immersion inédite. Pour autant, je n’ai pas décelé beaucoup de mouvements dans les effets, je dirais plutôt que les effets sont mieux localisables et sont plus accentués. L’allocation dans plus de canaux permet une meilleure cohésion et quand la situation à l’écran le suggère les effets verticaux répondent présent.

Au niveau de la spatialisation c’est donc très satisfaisant mais celui qui est habitué aux mixages récents denses et saturés d’information pourra être surpris par une retranscription spatiale souvent épurée. Néanmoins dans The Abyss certaines séquences sont impressionnantes, à commencer par la séquence d’ouverture dans le sous-marin. Le ronronnement des moteurs nous emmène avec les militaires puis la situation de naufrage est particulièrement oppressante sur le plan sonore avec des projections dans tous les canaux et une implosion retentissante. 



Au niveau de la dynamique, nous sommes clairement dans une autre époque, celle ou les graves étaient moins lourds. Ainsi le soutient dans le bas du spectre est le plus souvent « léger », mis à part certains moment très brefs. Mais dans Aliens et True Lies qui regorgent de pétarades, les impacts sont réduits. J’ai la sensation que le symptôme Disney (propriétaire de FOX donc) et que la dynamique générale est bridée. C’est vraiment flagrant pour Aliens que je connais très bien et dont la comparaison avec la dernière édition Blu-ray confirme mon soupçon. C’est bien dommage. Ceci-dit faites comme moi, haussez le volume général mais ce n’est pas suffisant pour élargir la dynamique.



Revenons maintenant à la VF, présentée en DTS HR, ce qui est plutôt bien.
Si vous avez un équipement de sept enceintes ou plus (configuration Dolby Atmos) vous pouvez activer le DTS Neural X qui fait son effet et va venir élargir considérablement l’espace sonore. Pour Aliens et True Lies la piste DTS apparait plus dynamique que la Piste Dolby Atmos, avec des effets qui sont plus projetés. C’est un peu moins immersif mais c’est plus rentre dedans, le spectacle sonore est assuré. Pour The Abyss la piste DTS accuse l’âge du mixage sous-jacent avec un espace relativement frontal (sans doute une source stéréo surround). Des effets jaillissent mais c’est plus timide, d’autant plus que la dynamique est assez timide.

En conclusion
Si vous êtes amateurs de ces films vous aurez en main la meilleure façon possible de les visionner et d’en apprécier l’immersion sonore. Certes, nous aurions pu en attendre un meilleur écrin sur le plan visuel, Notamment pour The Abyss et True Lies que nous attendons depuis si longtemps. Mais, comme moi, laissez-vous aller, le spectacle sera grandiose.