En 1995, alors qu'il préparait son film Titanic, James
Cameron effectua une plongée sur l'épave du plus
luxueux paquebot du monde, engloutie par plus de 4 000 mètres de profondeur.
La vision de cet immense vaisseau le bouleversa. Le naufrage n'était
plus pour lui un mythe, mais une réalité tangible, effrayante,
fascinante. Pendant quelques précieuses minutes, à bord d'un bathyscaphe
expérimental, il put longer les ponts et la coque du géant des
mers qui sombra lors de son voyage inaugural dans la nuit du 14 avril 1912,
au sud de Terre Neuve. Plus de 1500 personnes disparurent dans la catastrophe.
En remontant à la surface, James Cameron n'était plus tout à
fait le même. Nous vous proposons en avant première de
découvrir Ghost of the abyss - Les fantômes du Titanic. Laissez-vous
conduire par les propos de James Cameron et de Bill Paxton.
En 1997, le film de James Cameron
Titanic s'imposait au cinéma comme le plus grand succès de tous
les temps partout sur la terre et remportait onze Oscars, dont ceux du meilleur
film et du meilleur réalisateur. Cameron pouvait désormais se
consacrer à la promesse qu'il s'était faite : rendre le plus bel
hommage possible au bateau et à son destin à travers les images
les plus stupéfiantes.
"Bien sûr", note le réalisateur qui
justifie l'existence de ce nouveau film, "les gens ont vu le Titanic au
cinéma ou à la télévision et plusieurs films lui
ont été consacrés. Mais cette fois, l'expérience
est résolument différente, non seulement parce qu'elle est intensifiée
par la nature implicante des images en relief, mais parce que nous nous concentrons
sur le naufrage lui-même et sur son histoire, non sur une recréation
de la catastrophe par des techniques de narration hollywoodiennes. Vous vous
retrouvez vraiment sur le bateau, vous le voyez de près. Et vous découvrez
quel magnifique navire c'était."
Fidèle à son exigence et à sa recherche
de perfection, James Cameron s'est entouré
d'experts pour préparer son incroyable voyage au cœur de l'épave
la plus célèbre du monde. Spécialistes d'histoire, de biologie,
de mécanique sous-marine et de prises de vues spéciales se sont
unis pour permettre à James Cameron de mener
son projet à bien. Epaulé notamment par le découvreur de
l'épave, le professeur Robert Ballard, il a
préparé le tournage en créant le plus souvent les outils
nécessaires à sa réalisation. A la fin de l'été
2001, James Cameron et toute son équipe partaient
pour l'Atlantique Nord.
James Cameron explique : "Une
telle mission a nécessité un appareillage complètement
nouveau afin de pouvoir explorer l'intérieur du bateau, resté
hors de portée de nos caméras et de nos véhicules sous-marins
pilotés à distance six ans plus tôt. Cette fois, nous avons
vraiment pu faire ce que je voulais réaliser en 1995."
Le résultat est vraiment saisissant ! Pour la première
fois depuis le naufrage, l'œil humain a pu se glisser au cœur du paquebot.
Et, à des kilomètres sous la surface de l'océan, les salons,
les cabines, emplis d'objets qui trahissent la vie d'avant la tragédie,
gisent, immobiles et figés. La plupart des éléments décoratifs,
les miroirs, les baies intérieures et les boiseries sont quasiment intacts.
L'histoire de ce paquebot qui a déchaîné les imaginations
depuis le terrible coup du sort qui l'a frappé ressurgit soudain à
la vie, dans toute sa vérité.
James Cameron explique : "Deux
ans de travail et la mise au point de nos propres systèmes de prises
de vues nous ont permis une grande liberté dans la réalisation
des images. Nous évoluons avec fluidité dans tous les espaces
du paquebot, nous visitons de façon exhaustive tous les étages
et toutes les salles. Nous avons pu filmer comme jamais, y compris les points
de fracture du vaisseau." Mike Cameron note également
: "Nous avons tourné avec deux optiques parallèles pour recréer
le relief. Nous avons dû miniaturiser les mécanismes, concevoir
des boîtiers qui n'existaient pas et mettre au point des techniques de
téléguidage des modules de tournage. Les caméras téléguidées
devaient pouvoir visiter n'importe quel recoin du bateau, se glisser par n'importe
quelle ouverture."
Le Reality Camera System
Les fantômes du Titanic marque la première
expérience avec le Reality Camera System, dont
James Cameron est l'inventeur en collaboration avec
Sony et le directeur de la photographie, Vince Pace.
Jusqu'à présent, les caméras capables de filmer en format
large pesaient plus d'une cinquantaine de kilos et ne pouvaient filmer que quelques
minutes d'images à la fois. Grâce aux avancées de la technologie
numérique, en modifiant la Cinéol de
chez Sony en un système 3 D sur mesure, Cameron a réussi à
filmer plusieurs heures d'affilée et, en plus, à obtenir des images
finales exploitables dans pratiquement tous les formats.
"Les films sont artificiels", observe Cameron. "Un
être humain voit en trois dimensions. Nous sommes habitués à
percevoir le monde ainsi. Les films en deux dimensions, plats sur un écran,
sont par nature une expérience artificielle. La 3-D permet de"supprimer"l'écran.
On regarde alors la réalité à travers une fenêtre.
C'est pour cette raison que nous avons appelé la caméra Reality
Camera System, parce que nous nous efforçons de partager
avec le public la réalité découverte lors de notre expédition."
Le Reality Camera System est composé
de deux caméras Sony HD-950 modifiées : le système électronique
d'imagerie a été séparé du reste des circuits, qui
lui est relié par des câbles ou des fibres. Cela permet de réduire
la taille de la véritable caméra au point que l'on peut en monter
deux côte à côte de façon que leurs objectifs soient
séparés par la même distance que celle qui sépare
une paire d'yeux humains environ 70 mm. C'est le premier système de caméra
en format large à placer le plan focal exactement au même endroit
que celui du regard humain. Le résultat est époustouflant. Pour
renforcer encore la capacité du système à reproduire la
vision humaine, Cameron et Pace ont mis au point un système de"convergence active", qui permet aux objectifs de"croiser"la direction de leur"regard"pour accommoder, exactement comme
le font les yeux lorsqu'ils suivent un objet qui se rapproche ou s'éloigne.
Cela donne des images 3-D plus naturelles, et réduit de beaucoup la fatigue
oculaire qui accompagnait les précédents systèmes d'imagerie
3-D, permettant ainsi de présenter un film d'une plus grande durée.
Lors de la projection, les deux images sont projetées sur l'écran
en même temps, et des filtres polarisants ou des dispositifs d'obturateurs
à cristaux liquides actifs empêchent chaque œil de voir l'image
réservée à l'autre œil. Le cortex visuel du cerveau
fusionne ensuite les deux images en une seule et unique, bien plus réelle.
James Cameron souligne : "C'est
un système qui peut servir à merveille aussi bien les films dramatiques
que les fictions ou n'importe quel type de cinéma et même, pourquoi
pas, les événements sportifs, et leur permet de vivre en grand
format."
Un caisson révolutionnaire
La pression de l'eau à la profondeur où gît
le Titanic, à près de quatre kilomètres sous la surface,
est d'environ 420 kg/cm2. Tout système de caméra devant sortir
hors du submersible de l'équipe devait être compacté le
plus possible pour minimiser le risque d'implosion. Les seules images en grand
format du Titanic réalisées précédemment avaient
été tournées en installant une encombrante caméra
près du hublot du submersible et en filmant à travers cette petite
ouverture. Impossible dans ces conditions de panoter à l'horizontale
ou à la verticale et l'angle de vue restait très limité.
"II nous fallait un boîtier pour caméra entièrement
nouveau", précise Mark Cameron, dont la
société, Dark Matter LLC, est spécialisée
dans l'ingénierie et la création de matériels pour grande
profondeur. Mike avait fabriqué un boîtier pour caméra pour
son frère en 1995, et a cette fois réalisé un caisson révolutionnaire
en titane pour les deux caméras. Celui-ci comporte une ouverture optique
en dôme spéciale et une "lentille de contact correctrice"
qui permet aux deux objectifs jumelés de filmer de façon décentrée
par un seul hublot sans introduire de distorsion. Le système entier a
ensuite été monté sur un système de pivot horizontal
et vertical créé par Dark Matter LLC,
auquel ont été intégrés les mécanismes de
contrôle déjà mis au point par Mike pour l'expédition
de 1995. Même si nous avons réduit la taille des appareils à
leur minimum, le système de caméra 3-D occupait tout de même
l'un des volumes implosibles les plus grands jamais montés sur un véhicule
submersible ayant des humains à son bord", précise Mike Cameron.
"L'énergie libérée en cas d'implosion soudaine aurait
entraîné la mort instantanée des occupants. Je suis particulièrement
fier du travail d'ingénierie qui a donné naissance à ce
boîtier. 11 faudrait aller au fond de la Fosse des Mariannes (qui est
plus profonde que l'épave de 8 km) et creuser encore un trou de 1,5 km
avant que ce boîtier ne commence à avoir des problèmes..."
Le boîtier conçu par Mike Cameron est le système sous-marin
qui permet d'atteindre les plus grandes profondeurs à ce jour.
Les submersibles pilotés à
distance
Pour filmer l'intérieur de l'épave et explorer
des lieux qu'aucun être humain n'avait vus depuis la nuit du 14 avril
1912, l'équipe de Mike Cameron et de Dark Matter a accompli une autre
prouesse. Les ROV - Remotely Operated Vehicles, les
véhicules pilotés à distance avaient déjà
exploré ce qui reste du navire, mais ils étaient limités
par leur conception même. James Cameron explique
: "En général, on fournit l'énergie et on pilote ce
genre de véhicule par l'intermédiaire d'un gros câble, ou
longe. La puissance limite la longueur de ce câble, et il faut en outre
diriger très prudemment la progression quand vous introduisez le système
à l'intérieur de l'épave, parce qu'il vous faudra le ressortir
par le même chemin. Nous avons très vite pris la décision
de créer un véhicule comportant une batterie haute densité
intégrée, de façon que le seul lien dont nous ayons besoin
soit consacré à l'information. Nous devions pouvoir envoyer au
véhicule les ordres de commande et il fallait qu'il puisse nous transmettre
les images qu'il filmait. Nous y sommes parvenus en employant un système
de fibres optiques à l'intérieur d'une gaine très fine,
presque comme un fil de pêche. Cette fibre était enroulée
en bobine de 600 m de long à l'intérieur du véhicule. Ce
procédé nous a offert une liberté incomparable. Nous pouvions
envoyer le ROV où nous voulions dans tout le navire naufragé.
Nous pouvions passer par une porte à un niveau, par une fenêtre
à un autre... Du moment que le ROV pouvait ressortir et revenir au sous-marin,
nous pouvions simplement couper la fibre optique et repartir."
La fibre optique laissée sur place est complètement
biodégradable et se dissout dans la mer. Les véhicules sous-marins,
nommés à l'origine BOT 1 et BOT 2, ont été rapidement
surnommés Jake et Elwood par
le producteur créatif Ed W. Marsh. Toute l'équipe
les a traités comme des membres de l'équipage... "Nous sommes
allés partout où les ROV pouvaient entrer", raconte James
Cameron. "Dans les cabines de luxe, nous avons vu les lits,
les lavabos, les miroirs... Nous savions qui occupait quelle chambre et nous
avons retrouvé leurs vêtements, leurs effets personnels... Nous
sommes allés dans la cale et nous avons vu la cargaison ; nous avons
pénétré dans la salle à manger et y avons vu les
magnifiques vitraux, encore intacts. Restée inaccessible aux autres expéditions,
y compris la nôtre en 1995, l'élégance du Titanic est toujours
là."
James Cameron raconte : "II
ne reste plus rien des 1500 âmes qui ont sombré cette nuit-là,
mais chacun de ces lieux, chacune de ces pièces révèle
leur présence, leur histoire, leurs mystères aussi..." "Ce
film est un document poignant et exceptionnel", poursuit-il. "Le temps
est un facteur clé : le Titanic est en train de se dégrader. Les
biologistes sont formels : les micro-organismes rongent les structures du navire.
Ils érodent l'acier, le rongent couche par couche. En comparant des photos
du naufrage prises récemment et celles prises lorsque l'épave
a été découverte en 1985, les scienfitiques ont estimé
que d'ici vingt à trente ans, le Titanic s'effondrera sur lui-même,
engloutissant définitivement les secrets qu'il renferme encore... Dans
moins d'un siècle, l'épave ne sera même plus identifiable
comme ayant été un bateau."
James Cameron raconte : "Au-delà
de l'aspect spectaculaire, ce qui frappe, c'est la découverte des effets
personnels, du mobilier, de ces détails de vie. Tout est comme figé,
suspendu dans le temps. Le lieu raconte énormément de choses.
Découvrir le Titanic de cette façon rend la tragédie tellement
humaine, tellement poignante... L'ampleur de la catastrophe a été
immense, et découvrir ce qui reste redonne leur dimension humaine et
émotionnelle aux choses. Dans une des cabines, nous avons vu un verre
à eau encore en place dans son support. Ces verres étaient normalement
rangés la tête en bas, nous avons réalisé que quelqu'un
s'était versé un verre d'eau... Il y avait quelqu'un dans cette
cabine. 90 ans plus tard, le verre était toujours là. Cependant,
nos historiens disent que les registres ne mentionnent aucun occupant dans cette
cabine. Les listes de passagers et les registres de vente des billets ne disent
pas qui l'occupait... Un petit mystère, qui vient s'ajouter aux grands...
"Dans une autre cabine, nous avons retrouvé un chapeau melon, et
nous savons à qui il appartenait. Nous nous sommes rendus dans les cabines
d'Edith Russell et de Molly Brown. Ce sont les touches personnelles du Titanic,
les objets que les gens ont touchés qui donnent vie à l'histoire.
Une expédition scientifique
Pour cette mission, James Cameron
s'est entouré d'experts en microbiologie et en mécanique sous-marine,
d'historiens et d'artistes. Ken Marschall est l'un des plus grands artistes
peintres maritimes du monde et un expert renommé du Titanic. Son travail
avec l'historien Don Lynch sur le best-seller "Titanic
: An Illustrated History" a impressionné James Cameron.
"Ses peintures semblaient être des images tirées d'un film
qui n'existait pas encore", se souvient le réalisateur. "Je
me suis dit en les voyant : "La technologie cinéma en est à
un point où je peux donner vie à ces peintures". Faire au
cinéma ce que Ken avait accompli sur ses toiles est devenu mon objectif
: redonner vie au Titanic. "Marschall a donc été engagé
par Cameron comme consultant visuel sur son film oscarisé. Don
Lynch, l'auteur de "Titanic : An Illustrated History"
est l'historien officiel de la Titanic Historical Society. Il est réputé
pour sa capacité à rassembler, rapprocher et comparer les récits
et témoignages existants sur la tragédie. Ses livres sont basés
sur des faits exacts.
Charles Pellegroni se définit
comme "un scientifique de l'espace et un astro-paléontologue".
Il crée des sondes spatiales et des robots relativistes. Il travaille
aussi avec des robots adaptés aux grandes profondeurs. Lori
Johnston est microbiologiste chez Droycon Bioconcepts,
Inc., une société de biotechnologie spécialisée
dans la recherche, le développement et la fabrication de systèmes
de biodétection. Elle s'est jointe à l'expédition pour
étudier les micro-organismes responsables de l'érosion du Titanic.
James Cameron souhaitait emmener
quelqu'un qui serait en quelque sorte le premier spectateur : Bill
Paxton, ami de longue date et comédien réputé,
s'est trouvé embarqué dans l'aventure. Le réalisateur explique
: "Bill est un grand acteur, il sait faire passer les émotions.
Je l'ai invité pour lui faire partager cette expérience et être
le guide du public. Je cherchais quelqu'un qui puisse être un témoin,
qui sache exprimer ce que l'on pense, ce que l'on éprouve à cette
vision de l'épave. Bill est devenu une sorte de relais pour le spectateur,
un "monsieur-tout-le-monde explorateur". "C'est une expérience
hallucinante de plonger ainsi", souligne le réalisateur, "et
j'ai pensé que Bill, qui a joué un personnage dans le film, aimerait
pouvoir faire cette plongée pour de bon... "Bill Paxton
raconte :"Je n'oublierai jamais ce que j'ai vu, ce que j'ai ressenti. Il
faut le voir pour comprendre. C'est indescriptible. C'est à la fois impressionnant
et poignant. C'est la rencontre d'une légende, de sa vérité,
de sa puissance. "II poursuit :"l'ai d'abord eu peur de ne pas avoir
ma place au sein de cette expédition il n'y avait à bord que des
spécialistes, des scientifiques, et même un métallurgiste.
Puis j'ai réalisé que je pouvais apporter quelque chose : je permets
au public d'entrer dans ce monde. La plupart des gens ne sont pas des historiens,
encore moins des spécialistes du Titanic. Et je suis sûr qu'ils
ne sont pas métallurgistes non plus !
"L'un de mes livres favoris quand j'étais jeune
était "20 000 lieues sous les mers", se souvient l'acteur.
"Les secrets des profondeurs me fascinent. Quand vous vous trouvez en bas,
à quatre kilomètres sous la surface, c'est comme être dans
l'espace. Vous êtes dans un environnement hostile. Vous n'aspirez qu'à
une chose : pouvoir jeter un coup d'œil et regagner au plus vite le monde
que vous connaissez. Quand vous descendez à de telles profondeurs, vous
éprouvez un vrai sentiment d'humilité, de respect, de méfiance.
Mais quand vous découvrez l'épave par le hublot, que vous en êtes
proche à la toucher, il est difficile de réaliser que vous regardez
le Titanic, le vrai. C'est plus un mythe qu'une réalité : il a
sombré lors de son premier voyage, et a disparu pendant 70 ans. Personne
ne savait où il était. Et vous vous retrouvez là, à
le regarder... D'un seul coup, vous avez à nouveau 14 ans, vous êtes
le petit garçon qui dévorait Jules Verne.
Les fantômes du Titanic représente
une autre nouveauté pour James Cameron : il
s'agit de son premier film documentaire. "Réaliser un film qui n'a
pas été écrit est une chose terrifiante", confie-t-il.
"Quand vous faites un film à Hollywood, vous essayez de tout contrôler.
Ici, tout pouvait arriver. Il n'y avait aucun moyen de prévoir quoi que
ce soit. En un sens, l'histoire se raconte d'elle-même. Notre travail
a été ensuite de monter tout cela pour essayer de capturer l'essence
de ce qui nous est arrivé quand nous sommes allés là-bas."Nous
avons juste laissé les caméras tourner parfois pendant quatre
ou cinq heures d'affilée, ajoute le réalisateur. Nous avons obtenu
900 heures d'images. Nous savions que la plupart n'iraient pas jusqu'à
l'écran, mais de temps à autre, il y avait une pépite,
quelqu'un disait quelque chose, ou bien on voyait quelque chose d'intéressant
ou d'émouvant... Le film est un condensé de tout cela.
Les fantômes du Titanic
Aussi bouleversantes soient les images, James
Cameron cherchait une autre manière encore de toucher le
public. "Ce film aurait pu être un documentaire traditionnel",
observe-t-il," et cela aurait sans doute été bien aussi.
Nous révélons beaucoup de choses nouvelles, comme l'intérieur
du navire, que personne n'avait jamais vu. Mais je désirais ajouter encore
une dimension à l'histoire, donner une autre perspective je voulais utiliser
l'épave comme une porte pour pénétrer au cœur de l'Histoire,
l'utiliser comme une machine à remonter le temps." C'est ainsi que
le réalisateur a eu l'idée de superposer aux vues de l'épave
des images d'acteurs interprétant les occupants dans les heures qui ont
précédé le drame. Passagers, personnel d'équipage,
anonymes ou figures de l'époque, ils reprennent vie sur les lieux mêmes
de la tragédie. James Cameron observe : "Nous
suivons le capitaine Smith et le second Murdoch, le commandant en second Lightoller,
et l'équipage de pont qui a essayé d'éviter l'iceberg."
Nous avons choisi des personnes qui leur ressemblent physiquement et nous avons
mis l'action en scène de façon à pouvoir la superposer
aux images de l'épave avec une précision mathématique.
Il était extrêmement important pour nous que ces "recréations"
soient historiquement les plus précises possible." Bill
Paxton confie : "II y a quelque chose de magique dans l'association.
Tout est scrupuleusement historique. James a demandé conseil aux meilleurs
spécialistes. C'est une plongée dans le navire, mais aussi dans
la vie des gens qui le peuplaient." James Cameron
conclut :"Aujourd'hui, par ce film, nous sommes en mesure d'emmener tous
les spectateurs avec nous dans ce voyage unique. Ils pourront à leur
tour partager cette expérience exceptionnelle..."
Le DVD proposera une version longue de ce documentaire mais
malheureusement le principe même de la 3-D utilisé dans les cinéma
ne peut-être reproduit sur support vidéo. Le DVD proposera donc
le film "à plat", un peu comme les film Imax sont proposés
dans un cadre 4/3 classique.
Note : tous les propos reproduits ici sont issus du dossier
de presse qui nous à été remis lors de la projection avant
première au Grand Rex de Paris.