Test de l’Optoma HD72i : une image qui déménage

C’est toujours un moment attendu que la sortie d’un nouveau video-projecteur Optoma. Nous vous l’annoncions il y a quelques temps sur DVDCritiques.com et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas déçu les attentes de la rédaction. Ce HD72i, dernier né de la famille ThemeScene, se situe clairement sur le segment des DLP « HD Ready » de milieu de gamme et assure un traitement de l’image de très grande qualité (DCDi Faroudja, TrueVivid, BrilliantColor, TrueVision, Image AI) 

Test réalisé par Christian Brixy

Le ThemeScene HD72i est un vidéo-projecteur DLP basé sur une puce DMD DarkChip2 WXVGA (1280x768 soit 983040 pixels). On aura deviné que par ce choix de résolution, le HD72i est capable aussi d’attaquer la video-projection de données informatiques. Le label « HD Ready » est garanti par la gestion des signaux 720p, 1080i et 1080p sur un doublon de connectique HDMI/DVI-D (compatible HDCP). L’appareil est léger (3kg) et très peu encombrant, sa ligne fluide et sa couleur discrète le rendent facilement intégrable dans une pièce à vivre. Comme à son habitude, OPTOMA livre son vidéo-projecteur avec câbles et adaptateurs : Câble S-Vidéo (1.8m), câble vidéo composite (1.8m), câble YUV (2m), un câble RS232 de 1.8m, un adaptateur Peritel/S-Video, un adaptateur DVI-I/VGA et enfin un câble VGA de 1.8m. On pourrait ergoter que dans le cadre d’un produit HD-Ready, la fourniture d’un câble HDMI/HDMI eût été de bon ton, mais bon, à côté de ce que font les autres, c’est plus qu’appréciable. On pause, on branche et on projette en un tour de main.

Mise en placeLe bloc optique du HD72i est orienté de telle sorte que le vidéo-projecteur ne peut se positionner que sur une table basse ou au plafond par l’intermédiaire d’un support référencé SP-HD72i. La correction de trapèze ne permet pas de corriger l’image pour un positionnement à hauteur du centre de l’écran.  L’amplitude du zoom (x1.2) est plutôt faible et la focale moyenne (de 22.25mm en position grand angle à 26.69mm en position téléobjectif) ainsi, si l’on opte pour un écran de 2.4 m de base, il faudra éloigner l’appareil d’environ 4m (largeur de projection : min 2.11m - max 2.53m) ce qui veut dire que pour une salle moyenne de 25m², on se retrouve avec le projecteur sur les genoux… Le mieux est de le positionner au plafond et en fond de salle. Une fois la position idéale trouvée, l’«  image shift » numérique suffit amplement pour rattraper les petits écarts, c’est pourquoi nous ne pouvons pas objectivement regretter la présence d’un lens-shift optique. L’extraction d’air chaud se fait par le côté gauche de l’appareil et son niveau de bruit de ventilation, même en mode lumineux est tout à fait acceptable (27dB).


Technologie

Au cœur du HD72i, on trouve un ASIC Texas Instrument DDP3020 qui embarque sur une même carte une unité d’acquisition vidéo, une unité de traitement de l’image et enfin une unité de pilotage du DMD. Il implémente deux technologies particulières appelées respectivement TrueVision et BrilliantColor. La première travaille en tandem avec le célébrissime DCDi de Faroudja afin d’assurer ensemble le désentrelacement (cinema et vidéo), la réduction de bruit ou encore une interpolation adaptative des bords. La seconde technologie (Brilliant color) s’appuie sur la constatation que des franges d’énergie de la lumière blanche ne sont pas restituées lors d’une utilisation d’une roue RGB classique. La plus importante se situe aux alentours de 580nm (Jaune) et dans une moindre mesure à 520nm (Cyan). De là est venue l’idée de récupérer l’énergie des zones de transition (appelée rayon) entre deux segments. La transition vert/rouge donne du jaune, la transition bleu/vert donne du cyan et la transition rouge/bleu du magenta. Cette astuce restitue donc une bonne partie de l’énergie et se traduit par des images plus lumineuses avec des couleurs plus riches.  A cette technologie s’ajoute le TrueVivid, cette fois ci spécifique à Optoma avec lequel on peut encore peaufiner la vivacité des couleurs. La roue à proprement parler comprend 7 segments (RBGWRBG) et tourne à une vitesse angulaire équivalente à 4 fois la fréquence d’image. Côté arcs en ciel (AEC), nous ne pouvons pas dire que les personnes qui y sont sensibles (j’en suis) ne vont plus les voir, mais ils sont assez discrets pour ne pas être gênants. Rappelons pour mémoire que le fait d’avoir une décomposition temporelle des 3 couleurs primaires (DLP) au lieu d’une décomposition spatiale (LCD-CRT) provoque des effets indésirables de vision de petits flash lumineux colorés appelés arc en ciel (« Rainbow Effect » en anglais) chez une personne sur quatre environ (selon le seuil d’intégration temporelle de l’œil). Ces AEC se manifestent lors de mouvements rapides, dans des transitions de zones contrastées ou lorsque le spectateur scrute rapidement l’écran. Plus la roue tourne vite et/ou possède de segments et plus on se rapproche des capacités d’intégration temporelle de chacun et donc moins on a d’arcs en ciel.

Dernier point technique et de taille, c’est le Image AI. Optoma a muni ce projecteur d’une gestion intelligente de la puissance de la lampe en fonction de la nature des images. Cet Artificial Intelligence (AI) va commuter la lampe en mode éco ou en mode lumineux selon la scène projetée de sorte à ce qu’un maximum de détails soient visibles. Ce système ce fait parfois piéger sur des doubles transitions rapides, mais il apporte un réel plus au niveau de l’impression de profondeur et de clarté de l’image.


La connectique

L’arrière de l’appareil est muni de tout ce que peut nécessiter une connexion vidéo. On y trouve une entrées composite, une entrée S-Video, une entrée YUV, une entrée DVI-D compatible HDCP et enfin une entrée HDMI. On y trouve également un trigger écran (12V).


Télécommande

La télécommande est élégante et de petite taille. Elle a été particulièrement bien pensée puisque toutes les fonctions les plus importantes sont disponibles à l’aide d’un seul bouton (format 16 :9, format 4 :3, sélection de la source, luminosité, contraste,..). La représentation graphique imprimée sur les boutons est d’une extrême clarté, ce qui facilite beaucoup la prise en main. Par contre elle est assez capricieuse en terme de directivité ; il faut vraiment bien viser pour que l’appareil réponde.



A l’usage

Le HD72i comporte une première série de réglages dont 4 courbes gamma prédéfinies : cinema ; video ; graphics et PC. La commutation entre cinema et video se fait automatiquement en fonction de la nature du signal d’entrée. On y trouvera ensuite les réglages classiques de contraste, luminosité, couleur et sharpness. Un menu de réglage avancé nous permet d’accéder à trois températures de couleur sélectionnables de 0 à 2 (chaud, neutre et froid) ; la position 1 convient dans la plupart des cas. Pour des réglages plus fins, on accède aux compensations (gain et offset) RVB. Tous les réglages liés au DCDi sont bien sûr accessibles pour peu d’être en mode video. TrueVivid et BrilliantColor sont paramétrables dans ce menu avancé. Enfin, signalons qu’on peut y sélectionner ou non le mode AI.

Côté image, c’est tout bonnement magnifique. La scène fétiche d’intro de l’Episode III prend une dimension insoupçonnée. Lorsque après le suivi des deux aéronefs on découvre la scène globale, on a quasiment l’impression de 3D. Tout se dessine en profondeur, on localise des détails jusque là insoupçonnés. Passage de YUV en HDMI 576p, légère perte de chaleur et pas de différence notable sur la qualité de l’image, preuve que la qualité des étages d’entrée analogique est excellente. En upscale 720p ou 1080i, la différence se voit surtout sur le grain de la peau des acteurs, c’est bluffant… même si on sait que ce n’est pas de la vraie HD. Autre essai avec Monstre et Cie au moment où le montre bleu se lève de son lit. Là encore, quelque soit le mode (YUV (576i, 576p) HDMI (576p,720p et 1080i)) les poils au nombre de 667895… non je blague là, mais on pourrait presque les compter. Sur d’autres films plus classiques (« Mon homme » ou « Le cœur des hommes »), le HD72i arrive à rehausser l’image, à donner une chaleur et une profondeur qui renforcent l’émotion. Passons maintenant au mode vidéo sur un match de football dont j’ai oublié les belligérants. Dans ce cas, l’action du DCDi de Faroudja est notable. Pas de marche d’escalier et un mouvement très fluide, tout passe sans accrocs.

 

Conclusion

L’Optoma HD72i m’a réellement impressionné et ce malgré une crainte maladive des AEC. Grâce à une technologie de traitement d’image bien maîtrisée, il dispense une image limpide, dynamique et détaillée. Le seul risque que vous pourriez avoir avec ce produit c’est un problème d’addiction… il risque de vous faire passer des nuits blanches à redécouvrir votre dvdthèque.

 

On a aimé
  • Le détail de l’image
  • Les traitements vidéo
  • La faiblesse des AEC
  • L’image AI
  • Le design de l’appareil


On a moins aimé
  • La directivité de la télécommande
  • La faible amplitude du zoom


 

Prix indicatif

HD72i : 2299€ ; lampe : 390€ ; support plafond : 144€

 

Lien constructeur

http://www.optoma.fr

 

Caractéristiques (données constructeur)
  • Résolution: 16:10 WXGA (1280 x 768) 16:9 720p (1280x720)
  • Contraste: 5000:1
  • Luminosité: 1300 Lumens 
  • Type de lampe: 220 Watts
  • Durée lampe: 3000 Heures
  • Niveau sonore: 27dB 
  • Roue Chromatique: Roue Chromatique 7 segments (4x)
  • Dimensions: (LxHxP) 347x246x95mm 
  • Poids: 3.1Kg 
  • Compatibilité:PAL/SECAM 576i/576p, NTSC 480i/480p, HDTV (1080p, 1080i, 720p) UXGA 1600x1200 redimensionné
  • Entrées: HDMI, DVI(HDCP) Composante Progressive, Composante Entrelacé, S-vidéo, Composite, Numérique & Analogue PC, RS232, Screen Trigger +12v 
  • Connecteurs: + 12v Trigger, RS233, S-Vidéo, Composite, Composante, DVI-I, HDMI