Test réalisé par Bruno Orrù

Les écrans plats sont trop chers ? Visez la rétro-projection DLP avec le Sagem Axium, c'est moins cher et cela fonctionne tout aussi bien, voir mieux ! De résolution HD (1280 x 720), agrémenté d'une connectique de rêve et doté d'un traitement vidéo de premier ordre (dont désentrelacement Faroudja DCDi), l'Axium est sans aucun doute l'écran vedette de cette première moitié d'année.

Sagem est un constructeur français plutôt connu pour son activité militaire, téléphonique, voire de décodeurs satellites. Son entrée dans le monde du diffuseur se réalise aujourd'hui par la grande porte avec l'Axium, superbe rétroprojecteur utilisant la technologie DLP – Digital Light Processing – basée sur l'emploi d'un puce Texas Instrument DMD HD2 couplée avec une roue six segments cadencée à trois fois sa vitesse initiale de 150 Hz. Le DLP est la troisième technologie à investir le domaine de la rétro-projection après le tri-tubes et le LCD. Tout comme les deux technologies précédentes un rétro-projecteur DLP est construit sur le principe d'un projecteur envoyant l'image sur un miroir orienté pour projeter l'image sur un écran, protégé par une vitre. Ce principe ne permet pas d'envisager une accroche murale comme les écrans LCD ou Plasma mais leur faible profondeur (généralement 37 / 40 cm) leur permet de s'intégrer facilement. Cet aspect est à ne pas négliger car le rêve de l'écran plat est finalement rarement mis en application, on estime à 10% seulement les acheteurs d'écrans plats à retenir la solution murale. Les 90% restant laisse reposer la dalle sur pied, nécessitant une profondeur de près de 30 cm pour stabiliser correctement l'écran. On est finalement pas très loin des 37 cm de profondeur de l'Axium. Autre élément, le coffre de l'Axium est relativement compact (faible hauteur de support), je vous conseille donc de prévoir un meuble (Sagem en propose un à 499 euros !) pour être certain que l'angle de vision vertical soit correct sous peine de perte de luminosité flagrante (40° seulement d'angle de vision optimal). Par contre, l'angle horizontal permet une séance familiale sans problème avec un champs de vision de 140°. Dernière remarque importante, la technologie DLP nécessite un soin particulier sur les conditions d'allumage et d'extinction de la lampe. Il en résulte un temps d'attente d'environ 10 secondes pour ne pas endommager la lampe sur ces opérations d'allumage et de mise en veille de l'Axium.

Téléviseur DLP : avantages et contraintes de fonctionnement



L'Axium est proposé sur une diagonale unique de 50 pouces, soit 127 cm. La vitre est traitée anti-reflet, laissant de coté la crainte d'admirer le décor arrière lors de séquences sombres ; les possesseurs d'anciens rétro-projecteurs savent parfaitement de quoi je parle ! Les haut-parleurs (puissance RMS donnée à 2 x 15 watts par le constructeur) sont aux deux extrémités basses de l'appareil. On peur regretter ici que Sagem n'ai pas trouvé un moyen d'utiliser le volume du coffret pour amener du bas médium. La coque entre les deux voiles peut s'enlever facilement, elle donne accès au bloc optique pour permettre facilement le remplacement de la lampe.

L'Axium est équipé comme bon nombre de projecteurs d'une lampe à décharge, d'une puissance de 100 watts, qui nécessite un minimum de soin pour prétendre atteindre les 8 000 heures théoriques de fonctionnement. J'ai interrogé sur le sujet les responsables techniques chez Sagem afin de savoir quelle était leur perception de fonctionnement optimal, un point d'autant plus important qu'aucun compteur ne permet de savoir depuis combien de temps l'appareil tourne (c'est toujours fâcheux en cas de revente de l'appareil par exemple). En fait, la lampe possède une durée de vie bien plus longue, les 8 000 heures annoncées matérialisant une chute théorique de 50% des performances. Il s'agit bel et bien d'une estimation car le potentiel d'éclairage est directement lié au nombre d'allumages de l'appareil puisqu'une lampe à décharge est sensible à cette action. Pensez-y à l'achat, surtout si vous êtes une famille nombreuse à l'utilisation sporadique du téléviseur ! Après 8 000 heures, outre que l'image ne doit plus être de toute beauté (baissez donc les paramètres de luminosité et de contraste de moitié et vous aurez un aperçu réalise de la situation), l'appareil est mis à l'arrêt sans aucun détournement possible par l'utilisateur en prévention de tout éclatement de la lampe, ce qui pourrait fortement endommager le bloc interne. Heureusement, puisque l'on est privé de compteur, un témoin d'avertissement se déclenche sur le palier des 7 500 heures afin d'avoir le temps de commander une lampe de remplacement… ce qui vous en coûtera 500€, un prix dans la moyenne pour ce type d'accessoire. Le coût de remplacement d'une lampe est bien évidemment un élément à prendre en compte dans le budget global de fonctionnement de l'appareil mais 8 000 heures représentent tout de même plus de sept ans de spectacle à raison de trois heures par jour, sans interruption. Cela laisse quand même le temps d'amortir l'appareil lui-même !

Le système de projection DLP intégré nécessite une ventilation permanente, comme tout projecteur. C'est sans doute ici que réside le seul véritable point faible de cet appareil car les deux ouies de ventilation placées sur le coté sont source de nuisance sonore plus ou moins audible en fonction de l'environnement immédiat (meubles = amplification du bruit de ventilation, rideaux = amortissement du bruit de ventilation). Seules les séances cinéma « musclées » permettent de s'affranchir totalement du bruit de ventilation. Cette ventilation interdit également toute idée d'encastrer complètement l'Axium sous peine d'empêcher le dégagement de chaleur de se réaliser correctement.



Un appareil résolument technologique

L'Axium se distingue par une connectique complète :
- 2 entrées audio-vidéo stéréo composite / S-vidéo (Face avant + face arrière).
- 2 péritel RVB + 1 péritel composite / S-Vidéo,
- 2 entrées YUV, une pour les signaux entrelacés et une deuxième compatible avec des signaux progressif 480p et 576p ( + entrées audio stéréo analogiques)
- 2 entrées informatiques, 1 Sub D-15 VGA analogique (malheureusement placée sur le devant de l'appareil) et en face arrière une entrée DVI-D acceptant le 720p et le 1080i. Attention, l'entrée DVI n'est pas compatible avec un diffuseur HDCP. Toute tentative de brancher un lecteur de DVD HDCP ne peut se conclure que par un écran noir. Les deux entrées DATA sont accompagnées d'une entrée stéréo mini-jack.

L'Axium fonctionne en résolution native de 1280 x 720 pixels, ce qui correspond au premier palier de la HDTV, le second étant 1920 x 1080. C'est encore un point fort puisque les écrans Plasma travaillant sur ce niveau de résolution ne sont pas si courant, en tout cas pas à ce prix. Des opérations de mise à l'échelle et de désentrelacement sont donc nécessaires suivant la nature du flux en entrée. La mise à l'échelle est opérée par un circuit Sagem mais le désentrelacement est confié à la célèbre puce Faroudja DCDi FLI3200. Logiquement, les deux entrées data ne font l'objet d'aucun retraitement de cette sorte, l'affichage se faisant en fonction des paramètres d'affichage source (les formats d'écrans décrits ci-dessous sont également inopérants).

Les options images et son

Cinq formats d'images sont proposés. Un mode 4/3 qui laisse deux grosses bandes noires sur les cotés, puis un mode « zoom » et « sous-titres », toujours en compatibilité 4/3. Le mode 14/9 permet de rétrécir les bandes noires sur le coté mais en tronquant le signal en hauteur, il est donc à réserver à certains films. Le mode 16/9 permet de respecter les sources anamorphiques et enfin un mode étiré permet de profiter d'une image 4/3 sur la totalité de l'écran 16/9ème ; l'image est quasiment peu déformée sur le centre et s'étire progressivement sur les cotés. La petite astuce de Sagem réside ici à tronquer très légèrement l'image sur la hauteur afin de ne pas trop écraser l'image comme c'est parfois le cas chez d'autres constructeurs. Attention, car l'Axium ne propose aucun repositionnement d'image vertical et c'est fort dommage.

Coté son, les options sont encore plus réduites avec un simple mode mono / stéréo, l'absence de tout procédé de spatialisation est franchement étonnante. La sortie Hi-fi permet un raccordement à un amplificateur extérieur stéréo. Elle est complétée par une sortie caisson de grave pour compléter une section audio trop légère. Le mieux est d'opérer un branchement simultané vers le caisson de grave ; j'ai par exemple connecté l'Axium et la sortie de mon intégré grâce à un câble en Y me permettant d'avoir simultanément l'usage du caisson lorsque l'Axium fonctionne en mode audio autonome ou si je décide d'activer l'audio via mon installation multicanal. Par contre, il faut savoir que les différents traitements numériques opérés sur l'image provoquent un décalage de près d'une seconde entre, par exemple, le son en sortie d'un lecteur de DVD et la même information en sortie de l'Axium. Il faut donc choisir le mode d'écoute sous peine d'avoir un échos désagréable.

L'installation de L'Axium est rapide grâce au module de recherche automatique des canaux, option désormais habituelle sur les téléviseurs. Un mode manuel est également proposé avec dans tous les cas une gestion personnalisée du label des canaux mais aussi des sources (Péritel 1 peut devenir par exemple DVD). La suite de l'installation est également rapide car malheureusement l'Axium offre très peu de moyens pour agir sur la qualité d'image ; luminosité, contrastes, netteté, couleurs et teinte pour les programmes NTSC. Bien que les réglages d'usines soient (presque) parfaits il manque cruellement un paramètre pour ajuster le gamma. Si vous avez la chance comme moi d'avoir un lecteur de DVD disposants de réglages vidéo complets, n'hésitez pas les utiliser comme complément.



Appréciation

Lors de la première mise sous tension, ce sont les 127 cm d'affichage utile qui impressionne le plus. Mais très rapidement, ce sont les qualités d'affichage qui force l'admiration. Ayant bougé mon rétro-projecteur tri-tubes pour ce test ce sont les éléments de géométrie et de convergences qui m'ont le plus attiré l'œil. L'Axium offre une image parfaitement rectiligne sur ses quatre cotés, cela s'apprécie au détour de n'importe quel journal télévisé et bien entendu sur la batterie de mires de réglages que je lui ai soumis (DVE PAL). L'un des problèmes récurrents avec les rétro-projecteurs tri-tubes lors de la mise en chauffe de l'appareil, c'est l'absence de stabilité de convergence des trois couleurs primaires, avec la technologie DLP cette problématique appartient désormais au passé. Autre avantage de la technologie DLP face au tube cathodique, les effets de pompage disparaissent complètement ; cela s'observe par exemple sur les jingles vidéo de M6 ou Canal + qui abusent de l'opposition noir / blanc.

La mire de contraste permet d'observer que le réglage d'usine est proche du parfait (le haut taux de contraste de 2000:1 donné par le constructeur est réel !), un élément validé lors de séquences test (Monstres et Cie, Blade II). Je dois avouer ici ma grande surprise car la technologie DLP est souvent mal utilisée sur cet aspect. L'Axium offre avec ses réglages par défaut une image dynamique et lumineuse sans pour autant proposer de blancs brûlés ni de noirs bouchés. C'est plutôt rare ! Il faut par contre être méfiant en ajustant contraste et luminosité car les dérives sont rapides, pour une fois je conseillerais donc de n'ajuster ces paramètres que marginalement, vous verrez que c'est parfait comme cela.

Autre grande surprise, aucun effet de numérisation désagréable ne vient polluer le spectacle. L'Axium propose un affichage d'un grand naturel, y compris sur des programmes à la qualité douteuse. Le désentrelacement opéré par la puce DCDi est comme à son habitude d'une excellente qualité. C'est un point essentiel lorsque l'on affiche une image sur 127 cm puisque les défauts d'affichage sont immédiatement repérés.

L'image DLP s'avère nuancée et colorée mais pour une fois j'ai du basculer sur la colorimétrie « chaude » pour être satisfait, traduisant une image plutôt froide par défaut. De légers fourmillements s'observent sur fonds clairs ou sombres opaques mais si l'on respecte un recul cohérent avec la diagonale d'écran (trois bon mètres) ils ne sont plus visibles.

Autre point très positif de l'Axium, il se révèle aussi à l'aise avec des sources excellentes (facile !) que moyennes (plus délicat !). Bien entendu la qualité du (double) tuner doit y être pour quelque chose mais ce n'est pas tout. Le traitement numérique opéré sur l'image est efficace et loin du désastre régulièrement observé sur des dalles Plasma ou LCD. Les images hertziennes ne sont pas polluées par de gros blocs de pixels et de solarisations. Tiens justement, les effets de solarisations sont quasiment inexistants, la gestion des dégradés de couleurs ou de gris est de très haut niveau.

J'ai poursuivi mes tests en réquisitionnant un lecteur de DVD à sortie DVI. Le lecteur Advance Acoustic MP109 permet de sortir au choix un signal 480p, 576p, 720p (50 ou 60 Hz) ou 1080i (60 Hz). Là encore, l'image est splendide mais la grande diagonale de l'Axium laisse percevoir les limites de décompression du MP109, largement moins convaincant que mon lecteur Pioneer. Je tiens à rappeler à ce niveau que l'Axium n'est pas compatible HDCP et doit par conséquent être impérativement être connecté à une source DVI non HDCP pour pouvoir obtenir une image. C'est le cas du MP109 utilisé pour ce test et généralement des cartes vidéo informatiques.

Attaqué par un PC avec des sources HD (WMVHD + programmes satellites HD), l'Axium délivre une image affolante de vie, de couleurs et de piqué. C'est avec cet exercice que l'on découvre le potentiel énorme de la puce DMD HD2 embarquée. Bien entendu, aucun traitement numérique interne ne vient travailler l'image, sa qualité est donc directement dépendante de la carte vidéo utilisée dans le PC. Un point très important à souligner et également souvent observé sur des dalles LCD / Plasma, la totalité de l'écran ne peut-être utilisée en mode informatique qu'en utilisant PowerStrip. Cet utilitaire disponible sur Internet permet de créer la résolution adéquate pour attaquer la totalité des pixels de la matrice et avoir une image plein cadre.

Conclusion

L'Axium est véritablement un appareil surprenant ; doté d'un prix plus que raisonnable si l'on retient la diagonale d'image et la technologie employée, d' qualité d'image époustouflante et d'une connectique de rêve. Ces gros points forts font presque oublié la nuisance sonore constante, mais il tout de même difficile de l'oublier dans la tranquillité d'un salon – point peu perceptible dans l'immensité d'un showroom. Si vous rêvez d'une grande image mais que les écrans LCD ou Plasma vous semblent décidément trop chers, ne loupez sous aucun prétexte cette alternative.

Informations complémentaires (Informations constructeur) :


Fiche technique :
Constructeur : SAGEM
Rétro-projecteur DLP de 127 cm de diagonale. Résolution native 1280 x 720. Contraste 2000 :1. Luminosité 500 cd/m2. Angle de vue : 140/40.

Prix constructeur : 4 000€

Site Internet :
http://www.sagem.fr/

Caractéristiques générales :

Technologie DLP™
Composant DCDi™ de Faroudja
Ecran 50 pouces (127 cm de diagonale) 16/9
Résolution de 1280 par 720
Contraste 2500:1 typique
Luminosité 500cd / m²

Entrées / sorties :
3 entrées PERITEL (dont 2 RVB)
2 entrées YUV, 2 S-Vidéo, 2 composites
Double tuner
2 entrées PC (RGB analogique et DVi numérique)
1 sortie Hi-fi et 1 sortie subwoofer
1 prise casque

Caractéristiques techniques :

Réglage image
Personnalisable, avec en plus des réglages usuels, réglage teinte (NTSC) et 3 tons couleurs (neutre, chaud, froid)
4 modes prédéfinis : standard, cinéma, studio, sport

Réglage son (en plus des réglages usuels)
Possibilité de couper les haut-parleurs internes si utilisation d'un ampli
Sortie Hi-Fi à volume réglable pour n'utiliser que la télécommande de SAGEM AXIUM™ (ou fixe si préférence utilisateur)
Volume casque réglable indépendamment des haut-parleurs
Volume caisson réglable (si option caisson)

Options utilisateurs
Recherche automatique des chaînes hertziennes avec affectation des noms et classement automatique
Edition de chaînes hertziennes personnalisée avec affectation d'un réducteur de bruit à 3 niveaux (appréciable sur chaînes en qualité de réception moindre).
Edition des sources personnalisées : affectation des sources uniquement utilisées sur la touche d'accès directe (A/V), personnalisation des noms de sources, affectation d'un réducteur de bruit à 3 niveaux (appréciable en magnétoscope)
Mode double image PIP et PAP avec choix des formats et de la source principale et secondaire
Affectation du son sur haut-parleurs ou casque de chacune des sources en mode PIP et PAP
Possibilité d'affecter à la touche dédiée "double image" le mode PIP seul, le mode PAP seul ou les deux suivant préférence utilisateur
Fonction sommeil (mise en veille automatique programmable par pas de 15 min.) avec message d'information dédié
Choix du mode de réveil et passage en veille personnalisable (manuel ou par la sortie de veille, et passage en veille des équipements raccordés sur chacune des 3 PERITEL
Possibilité de verrouiller SAGEM AXIUM™ en sortie de veille (déverrouillage parental par saisie de code modifiable)
Télétexte complet (transparence, zoom, texte caché pour les jeux, sous-titres, index, fast text)
Zapping entre deux chaînes hertziennes par appui sur une seule touche
7 Formats image dont un format "étiré" tout particulièrement performant pour visualiser une source 4/3 en plein écran sans déformation notable
Gel d'image
Choix de la langue par touche dédiée (si multilingue diffusé)
Indicateur de fin de vie de la lampe (durée de vie moyenne de 6000 à 8000 heures)
Retour aux paramètres initiaux (en cas de changement de lieu de résidence)