Test Sony VPL-HW50ES : Encore plus fluide et plus détaillé



Présenté à l’IFA 2012 le nouveau projecteur Sony 3D VPL-HW50ES a déjà débuté une belle carrière avant de s’arrêter dans notre salle de test. Compte rendu.

Le VPL-HW50ES succède au VPL-HW30ES que je vous avais présenté longuement il y a déjà deux ans (suivez ce lien pour lire le test sur DVDcritiques). Le moins que l’on puisse dire c’est que l’extérieur ne permet pas au novice de les distinguer. De fait la mise en place est strictement la même et se réalise via un « Lens Shift » ajustable qui permet de régler la position horizontale (+/- 25 %) et verticale (+/- 65%) de l'image. 



Le calage n’est pas très précis car s’opère via deux molettes sans crantage placées sur le projecteur. On regrette encore que la motorisation du zoom (facteur 1.6) et de la mise au point soit réservée aux modèles supérieurs et qu’ici cela se traduit via deux molettes greffées directement sur l’objectif. Le Sony VPL-HW50ES dispose d’une fonction d’alignement des panneaux. Il est ainsi possible de sélectionner les trois couleurs primaires (ensemble ou séparément) pour un ajustement de la position horizontale ou verticale en décalant les images entières ou en sélectionnant des points de chaque couleur. 






La connectique juxtapose les commandes, l’ensemble étant logé dans un renfoncement de la coque, sur le coté droit de l’appareil. La connectique consiste en deux entrées HDMI 1.4a, une entrée VGA, d’une prise RS-232… il n’y a donc plus d’entrées vidéo analogique ! L’entrée réseau du VPL-HW30ES à disparu, le VPL-HW50ES ne disposant plus de boîtier déporté pour envoyer les instructions de synchronisation 3D. C’est plus simple à l’installation et évite naturellement de devoir faire courir un câble supplémentaire.

4 fois plus vite
Ce VPL-HW50ES reprend également les principaux points forts du VPL-HW30ES, notamment les superbes matrices maisons SXRD 1080p, avec le fameux et séduisant traitement anti-saccade Motion Flow, travaillant toujours en 240Hz, soit 4 fois la vitesse native des matrices. Cela ne se voit pas à l’œil nu mais il faut noter que l’optique à fait l’objet d’améliorations permettant d’une part d’être plus précis et de fait réduire encore plus la diaphonie 3D, c'est-à-dire de fuite d’image destinée à un œil vers l’autre œil. Mais surtout permet un gain de luminosité d’environ 30%... et sans changer de modèle de lampe ! On atteint alors un taux de 1.700 lumens, ce point intéressera ceux qui vont projeter dans un environnement ou le noir complet n’est pas possible ou pour les grandes diagonales, supérieure à 3 mètres. Le constructeur m’a également signalé que le bloc dans son ensemble à gagné en stabilité.

Contrôle dynamique de la lampe
On retrouve également sur ce modèle le contrôle dynamique de la lampe. Le principe est que la lampe doit être boostée uniquement lorsque l’obturateur des lunettes 3D est ouvert. Cela permet d’optimiser la gestion de la lumière, donc de diminuer la perte de luminosité et par ricochet d’amplifier la source de lumière. L’inconvénient est qu’il faut des lunettes spécifiques pour être compatible, ne permettant pas d’utilisation d’autres lunettes, comme par exemple les nouvelles lunettes titanes de la marque. C’est bien dommage car les lunettes Sony imposées ne sont pas réellement confortables… même si le nouveau modèle livrée avec le VPL-HW50ES sont sensiblement moins lourdes que les modèles précédents.




Contrôle automatique du diaphragme
Le VPL-HW50ES dispose également du contrôle automatique du diaphragme, ce que l’on appelle communément un contrôle de l’iris. Ce dispositif mécanique permet d'améliorer dynamiquement (c'est-à-dire par action mécanique ultra rapide de l’ouverture / fermeture du diaphragme) l’intensité dans les noirs et les blancs. L’Iris est ajustable manuellement avec beaucoup de précision mais ceux qui ne souhaitent pas s’embarrasser de ce travail sélectionneront l’une des deux valeurs automatiques, sachant que d’autre part le temps de réaction est ajustable.

4K alike
L’une des nouveautés marquantes de ce modèle est l’apparition de la fonction Super Resolution liée au processeur Création de Réalité (Reality Creation). Cette fonction est à l’origine disponible sur le modèle supérieur et est en charge de réaliser une mise à jour 4K pour les sources SD/HD 1080p. Sur le VPL-HW50ES pas de matrice 4K bien entendu mais le processeur à été ajusté afin de n’afficher que du 1080p mais son expertise en traitement des signaux numériques est alors requise pour détailler au mieux tous les pixels qui lui sont soumis. C’est véritablement la nouveauté marquante et cela se traduit d’ailleurs par une touche d’activation dédiée sur la télécommande… mais bon, de mon coté, j’ai eu tendance lors de mes 10 jours en compagnie avec ce projecteur de le laisser toute le temps actif.

Modes 2D –3D d’image indépendants
Point très intéressant, car très pratique, le VPL-HW50ES propose des modes d'image 2D et 3D indépendants et garde en mémoire chaque paramètre. Même pas besoin d’ailleurs de sélectionner le mode d’image adéquat, en fonction du type d’image reçue (2D ou 3D), le projecteur bascule sur le mode image pertinent. A noter que la bascule du mode d’image est également de mise lorsque vous passer en mode de conversion 2D-3D. Il est intéressant à ce niveau qu’en 3D vous avez la possibilité de régler la profondeur d'image (échelle -2 et +2) ou d’adapter la sensation luminosité en fonction de votre perception de l'effet d'opacité des lunettes 3D. Sachez que les lunettes se rechargent en USB, via un ordinateur ou via l’adaptateur secteur fournit. 




Télécommande
Un petit mot sur la télécommande, pas très discrète, mais en fait c’est une belle surprise car le placement des boutons (rétro éclairage complet) est pertinent, avec un accès rapide et direct aux fonctions les plus usités, dont le passage 2D/3D ou le mode de conversion 3D pour des sources 2D.

Surplus de netteté sans bruit
J’ai instantanément retrouvé les atouts du VPL-HW30ES en débutant mes tests, notamment les bienfaits du traitement Motion Flow. Rappelons que ce traitement crée de nouvelles images à partir du signal entrant et les insère entre les trames d'origine. Les sensations sont alors spectaculaires apportant une fluidité inédite à l’image.

Coté réglages, quelques modes couleurs prédéfinis sont disponibles : dynamique, standard, cinéma 1, cinéma 2, cinéma 3, jeu, photo. Deux blocs mémoires pour des réglages personnalisés sont ensuite proposés. Autre élément important, pas moins de 10 valeurs de gamma peuvent être sélectionnées permettant d’avoir une valeur des noirs parfaitement adaptée. 





 En ce qui concerne le port des lunettes je n’en retiens pas un très agréable souvenir, elles sont plutôt prévues pour de petites têtes, serrant trop sur les cotés. Des lunettes pas très adaptées non plus pour ceux qui portent déjà des lunettes, je ne peux que vous inviter à faire un test en magasin avant tout achat, au moins pendant 10 minutes.

En situation
J’ai rapidement retrouvés les impressions générales qui m’ont séduit sur le modèle précédent : la prestation est toujours de très haute qualité et je ne peux une fois de plus qu’apprécier ce subtile équilibre entre l’excellente précision des panneaux et cette douceur que n’arrivent pas à produire les panneaux DLP à mes yeux. Attention toutefois, l’image devient vite dure si vous jouez avec la netteté.  J’apprécie la capacité des panneaux SXRD à détailler les textures, notamment les peaux, les cheveux et visages (les introductions IMAX des deux derniers Batman représentent des extraits de choix…). Coté couleurs j’ai hautement apprécié une excellente stabilité des couleurs

Sur une sélection de séquences exigeantes, on perçoit également la force des panneaux SXRD en terme de luminosité perçue (avec une excellente uniformité d’éclairage) et de contrastes, parfaitement appuyés, y compris dans des séquences de pénombre. Le passage d’un plan sombre à un plan lumineux est par ailleurs éloquent pour constater l’excellente réaction des panneaux, appuyant un superbe taux de contraste natif ! Je vous conseille le niveau de gamma 3, le mieux dosé à mes yeux, les suivants procurant une image trop claire et ont tendance à brulé un peu les blancs.

L’iris3 officie en totale discrétion à mes yeux ; bien malin je pense celui qui arrivera à déceler un écrasement de là dynamique de points lumineux dans une scène sombre, point généralement qui est à reprocher au concept de l’iris dynamique.

Le Motionflow agit là encore que des sources HD avec une interpolation faillible (des artefacts apparaissent à tous les coups sur les travellings horizontaux) mais redoutable ; le traitement apporte une fluidité impressionnante (exemple flagrant avec l’alternance de ralentit et d’images rapide sur The Matrix quand Neo et Serenity arrive dans l’immeuble) et une sensation troublante d’être face à une source de résolution supérieure.

L’activation du mode Reality Creation renforce encore plus ces impressions : le détail gagne en précision sans aucun bruit supplémentaire ou effets de contours. Evidemment le piqué y gagne également (les cheveux des clowns dans la séquence IMAX de Batman !). C’est bluffant et, pour rejoindre l’argumentaire du constructeur, c’est vrai qu’on a l’impression de rejoindre les impressions d’une image 4K… mais soyons francs, nous n’y sommes pas non plus. N’empêche, vous ferez certainement comme moi si vous achetez ce projecteur, vous enclenchez le Reality Creation et il reste actif tout le temps en restant toutefois vigilant de ne pas abuser sur le niveau... restez en dessous de 25/30 au grand maximum.

Blu-ray 3D
Signalons en premier pour débuter ce chapitre que le temps de chauffe optimal pour avoir un bon effet 3D est d’au moins 15 minutes. Si vous allumez le projecteur et que vous débutez immédiatement une séance 3D vous n’obtiendrez pas un bon relief.

Point intéressant, l’interpolation d’image fonctionne en mode 3D sur les nouveaux modèles Sony, ce qui est la garantie d’avoir une image fluide, indépendamment des bénéfices du Motionflow. Motionflow que je vous invite de nouveau à actionner car, outre sa capacité de contrer toute saccade dans les mouvements et procurer un impressionnant sentiment de fluidité horizontale (je serais un brin plus sévère sur des mouvements verticaux), il apporte également en 3D cette sensation d’avoir une source de résolution supérieure. C’en est même perturbant.sur des images réelles.

Si la 3D native se révèle tout simplement meilleure que sur les autres projecteurs que j’ai pu voir, le constat sur la conversion 2D/3D est malheureusement moins enthousiaste. Le traitement Sony peine quand même a donner toute la profondeur que l’on pourrait imaginer sur certaines séquences qui devraient pourtant ne pas trop compliquées à gérer par le moteur de conversion.

En conclusion
Le seul véritable point faible que je retiens avec le VPL-HW50ES ne concerne pas le projecteur lui-même, des lunettes certes performantes mais franchement peu confortables. Considéré comme début de gamme par Sony, les ajustements non motorisés manquent de classe mais, normalement, ce n’est que pour l’installation. Le vidéoprojecteur Sony VPL-HW50ES remplit à mes yeux ce challenge ambitieux d’offrir à la fois une excellence d’image projetée, une efficacité des traitements complémentaires comme cet extraordinaire Motionflow et une large panoplie de réglages pour ceux qui souhaitent aller plus loin que les réglages de base.  En 2D ou en 3D vous aurez une image nette et douce à la fois (merci les panneaux SXRD), un excellent taux de contraste natif et si vous enclenchez le Motionflow (2D/3D) vous aurez une sensation étonnante de fluidité (y compris sur sources SD) et une impression troublante de gagner en définition. Le Reality Creation est un véritable plus qui extraira tous les détails des images que vous lui confirez. A voir en démo pour vous laisser convaincre !

Prix conseillé : 3.199€

Informations complémentaires : http://www.sony.fr