Fans d’Édouard Baer, réjouissez-vous. Mensonges et trahisons lui offre à nouveau un de ces rôles où il excelle, décalé et cynique. Deuxième bonne nouvelle, la craquante Marie-Josée Croze lui donne la réplique. Troisième bonne nouvelle, le film de Laurent Tirard est drôle et réussi.
France, 2004
Réalisateur : Laurent Tirard
Acteurs : Édouard Baer, Marie-Josée Croze, Clovis Cornillac, Alice Taglioni, Éric Berger, Jean-Michel Lahmi
Durée : 1h30
L’histoire
Raphael est nègre de son métier, et écrit pour des personnalités leur autobiographie. Perdu entre sa compagne qui l’aime et l’ex-femme de sa vie que le destin remet sur sa route, il va devoir se trouver.
Bien sûr, c’était facile. Comment rater un film en donnant à Édouard Baer le rôle d’un Raphaël râleur cynique et décalé ? Fans d’Édouard, vous pouvez d’ores et déjà vous ruer voir le film, car c’est un festival tout le long du film. Servi par d’excellents dialogues et quelques scènes de délire complet, il nous sort le grand jeu. Ton monocorde et air ahuris garantissent le succès des discours dans lesquels il s’enfonce sans espoir de retour. Même la voix off lui réussit. Grâce à lui (mais pas seulement), le film est très drôle, le rythme soutenu, et on passe un très bon moment.
Au-delà du Édouard show, il reste tout de même du film. Car, deuxième bonne idée, Laurent Tirard a choisi Marie-Josée Croze en contrepoint du héros. Sa fraîcheur, sa spontanéité et son énergie apportent l’équilibre nécessaire au film, de la même façon que son personnage apporte l’équilibre au couple qu’elle forme avec Raphaël. Les seconds rôles sont un peu en retrait, avec notamment un Clovis Cornillac jubilatoire mais pas vraiment crédible en footballeur. On notera aussi un petit rôle d’Éric Berger à peine détaché du rôle de Tanguy (surtout qu’un gag y fait un clin d’œil), mais l’attrait principal reste le couple vedette.
Côté histoire, on nage en eaux connues. Je n’ose me lancer dans le décompte des films décrivants les atermoiements amoureux d’un type nombriliste et la trentaine bien tassée, mais ça doit faire un paquet. Celui-ci innove peu et reste sur les routes déjà tracées. On lui reconnaîtra juste un raccourci fort heureux sur la fin qui évite de tourner autour du pot plus longtemps que le spectateur ne peut le supporter. Petit reproche : le film est tellement drôle que le rire déborde sur des scènes sensément tristes, et on se retrouve à pleurer à un enterrement. La seule vraie émotion vient de la musique qui arrive à nous faire rentrer dans le cœur et la tête des personnages.
Voilà, peu de chose à dire sur le film, finalement. Vous savez déjà à quoi vous attendre, et la seule question est : est-ce que c’est réussi ? La réponse est oui, courez rire à tous les dialogues d’Édouard Baer et tomber amoureux de Marie-Josée Croze. Ce qui représente tout de même une carte de visite hautement recommandable, même si le film ne surprend pas.
A voir : pour Édouard Baer et Marie-Josée Croze, chacun dans leur genre
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3 si comme moi vous êtes fan d’Édouard Baer
Sébastien Keromen