Test Zappiti Pro 4K HDR : stockage, collection et lecture de médias audio-vidéo



Zappiti est une marque française qui propose des solutions qui s’apparentent à des appareils informatiques, ce qu’ils sont par conception, et des machines de salon, ce qu’ils sont d’apparence et d’utilisation. J’ai eu l’opportunité de vivre un moment avec cette machine d’exception qui vient d’obtenir le prix EISA 2020/2021 du meilleur Media player home-cinéma.

 

Par Bruno Orrù

 

Le Zappiti Pro 4K HDR est le haut de gamme de la marque, conçu pour le stockage de fichiers audio et audio-vidéo, leur indexation et leur lecture voire même d’enregistrer (sous restrictions importantes). C’est un produit luxueux de conception ; composants triés, alimentation massive, châssis ultra rigide, pieds amortis, vis et connectique plaquée or, circuit caque audio dédié, sortie Zero Signal pour supprimer les problèmes de boucle de masse, refroidissement passif pour un silence total. En cela il diffère de certaines offres de prix sensiblement inférieur mais qui ne présente pas ce sérieux de fabrication.



Quelques repères
Avant d’aborder son large potentiel, il faut considérer que le Pro 4k HDR n’inclut pas à l’achat les disques durs nécessaires au stockage. De base le Pro 4k HDR propose deux logements internes pour accueillir 2 disques SATA 3,5” jusqu’à 16 To chaque. Le disque dur s’insère dans le rack le plus simplement possible, sans préoccupation que l’appareil soit en fonctionnement car la reconnaissance est « hot plug », c’est-à-dire « à chaud » et immédiate. Autrement dit, si vous avez une collection importante sur plusieurs disques durs, vous pouvez passer de l’un à l’autre en quelques secondes.



Si l’on considère que vous utilisez deux disques durs de 16 To c’est déjà gigantesque. Prenons comme repère qu’un DVD c’est jusqu’à 10 Go soit 100 DVD chaque To. Un Blu-ray peut aller jusqu’à 50 Go soit 20 Blu-ray chaque To.

Indépendamment de ces deux logements internes, vous pouvez compter avec 4 ports USB qui permettent, notamment, de brancher des disques durs externes. Selon leur capacité vous pouvez donc étendre considérablement le volume de données et, considérant le branchement à chaud, cela revient à dire que le volume possible est infini sans compter que vous pouvez aller chercher du contenu sur un réseau local.

On comprend que l’indexation joue ici un rôle essentiel, permettant d’avoir une vision consolidée et triée d’une ou plusieurs collections, s’affranchissant en fait des problèmes de capacité. Un petit conseil si vous placez le Pro 4k HDR à proximité, n’utilisez pas de disques durs de capacité supérieure à 6 To car ceux-ci sont bruyant.

Ce que ne propose pas non plus le Pro 4K HDR c’est le logiciel de copie / clonage nécessaire à la dématérialisation de vos contenus. Il m’est requis ici de vous rappeler que ce type d’opération casse la protection incluse sur les disques commercialisés et c’est donc une action répréhensible.

Il faut aussi penser que cela nécessite un PC, une sensibilité à l’utilisation de logiciels d’extraction et que cela prend beaucoup de temps, nommant pour les Blu-ray. L’extraction de Blu-ray Ultra HD / 4K nécessite un équipement spécifique, notamment au niveau du drive dont le micro logiciel doit être flashé pour contourner quelques mesures matérielles de protection.

 

Comptabilité ultra large
Le Pro 4K HDR, à partir du moment où vous l’alimentez est capable de tout. D’abord il reconnait (quasiment) tous les formats de fichiers et tous les codecs du DivX et MPEG2 au AVC/H.264 et HEVC/H.265. Cette prise en charge concerne bien sur les types les plus usuels TS, M2TS, MKV, MP4 (ajout de sous-titres possible) et les fichiers ISO Blu-ray HD/UHD. Pour ce dernier type de fichiers, le logiciel demande toujours si vous souhaitez accéder au menu ou directement accéder au film. Pratique.

Il prend en charge tous les formats multicanaux, y compris le Dolby Atmos et le DTS:X pour une configuration allant jusqu’au jusqu'à 11.2.4 si votre décodeur le permet.

Prise en charge également de la SD, la HD 2D et 3D (profondeur menu et vidéo paramétrable), de la 4K 24p à 60p et du HDR… mais attention sur la version actuelle pas le Dolby vision ou le HDR+. Et si par hasard votre téléviseur ou projecteur n’est pas compatible HDR, le Pro 4K HDR opère une conversion en SDR.

 



L’image peut être transmise « en brut » mais Zappiti active par défaut le système d’amélioration vidéo Magic Pixel, maintenant en version 2.5. Il agit sur la dynamique visuelle, les couleurs, le détail et applique si nécessaire un désentrelacement et/ou une mise à l’échelle (résolution de sortie au choix jusqu’à 4K).

Deux sorties HDMI sont proposée, l’une 2.0a pour l’audio-vidéo (dialogue ARC possible) et une autre 1.4 dédiée à l’audio, notamment pour une écoute musicale de meilleure qualité en court-circuitant les étages vidéo et en actionnant une horloge HDMI pour éliminer les erreurs de synchronisation.



Une entrée HDMI 2.0 apparaît également. Elle permet d’une part d’ouvrir une fenêtre vidéo (PIP) pour garder un œil sur toute source vidéo reliée via ce port HDMI. Elle permet aussi d’enregistrer des programmes non protégés HDCP comme par exemple une diffusion TNT mais pas un programme CANAL ou d’une plate-forme vidéo. Du coup c’est assez restrictif et peu utilisable en pratique.

Il est préférable de câbler le Pro 4K HDR en Ethernet pour piocher des fichiers audio-vidéo sur le réseau local et pour faciliter l’envoi de contenu audio-vidéo, vers d’autres appareils Zappiti qui seraient installés sur le même réseau.

L’appareil est évidemment prévu pour une intégration dans un meuble ou un rack en salle dédiée (report IR infrarouge livré de série) avec l’acceptation de nombreux protocoles.



Base applicative
L’interface est basée sur une couche Android 6.0 un peu ancienne mais très stable. Cela permet de télécharger des applis du magasin Google Play Store?. Si certaines applis de plateforme vidéo ou musique sont accessibles des Netflix, myCANAL ou Disney+ n’apparaissent pas dans les choix, le Pro 4K HDR étant repéré comme appareil « rooté ».

L’accès au contenu passe obligatoirement par deux applis Zappiti « Vidéo » et « Musique » qui requiert une connexion, Ethernet ou Wi-Fi, à chaque allumage pour accéder à l’index de votre collection en ligne (ouverture d’une compte obligatoire). Un pendant existe pour Smartphone ou tablette pour une navigation sans passer par la télécommande. Ceci-dit la télécommande fournit, rétro-éclairée, avec ses nombreux boutons est très pratique.



Pratique également, un port USB peut être réquisitionné pour brancher un clavier et une souris et faciliter ainsi les différentes actions de gestion de votre collection physique ; renommer, indexer, déplacer ou supprimer des fichiers.



 

Carrousel audio-vidéo de luxe
Le module Musique, tout comme le module Explorateur de fichiers, présentent les fichiers en liste. Tout au plus une mini jaquette apparaît pour les fichiers musicaux. Mais pour la partie vidéo c’est carrément un mur de jaquettes qui apparaît, d’un plus bel effet, avec le thème musical du film qui se déclenche quand on sélectionne une jaquette.



 

L’indexation des visuels de jaquettes, des résumés et des caractéristiques techniques est automatique via une base de données exclusive Zappiti Db à partir du moment où le nom du fichier mentionne le titre du film ou de la série. Dommage qu’il ne soit pas possible d’insérer son propre visuel, par exemple pour du contenu personnel comme des vidéos de vacances.



Le logiciel propose également en automatique la création de dossiers (saga, genre…) et, pour les séries, opère une découpe par épisode. C’est assez impressionnant d’efficacité et cela fait gagner un temps fou en évitant d’avoir à le faire manuellement. L’action manuelle est cependant permise si la reconnaissance échoue pour « aider » le logiciel à trouver le film ou la série par un mot clef ou pour sélectionner un visuel alternatif présent dans la base. Si le rattachement ne vous convient pas, il est également possible de le défaire ou de le modifier.

 

En situation
Le lancement d’un film est rapide (la mise en route du lecteur l’est un peu moins) avec la version et les sous-titres lancés selon la préférence exprimée dans les paramètres. Il est bien entendu possible de modifier la piste audio et les sous-titres à la volée.

L’écoute stéréo est décevante sur le port HDMI principal avec une expression qui semble un peu bridée. En basculant sur la sortie HDMI 2 qui, je vous le rappelle, court-circuite les étages vidéo et actionne une horloge HDMI pour éliminer les erreurs de synchronisation, la respiration est toute autre, la spatialisation trouve de l’espace horizontal et vertical, les aigues ressortent mieux et les médiums sont plus soyeux. C’est de très haute tenue, égalant par exemple la restitution de mon lecteur Oppo UDP-203.

En cinéma, au fil des nombreux films que je luis ai soumis, le le Pro 4K HDR s’avère redoutable de précision et de fluidité. La technologie Magix Pixel diffuse sa magie avec légèreté et ce n’est pas plus mal car l’image n’est jamais dure et les contours sont particulièrement bien découpés. L’intensité colorimétrique est forte mais sans excès, accentuant un effet de profondeur qui sera sublimé par un bon diffuseur. Je vous conseille par conséquent de le laisser activé.

Le Pro 4K HDR ne propose pas de réglage HDR, mais je n’ai pas décelé en vidéo projection d’écrasement dans les zones sombres ou de brulures intempestives dans les éclats. Coté son, le Pro 4K HDR est d’une précision sans défaut, délivrant toute la dynamique des sources et un détourage absolu des effets des mixages 5.1 à 7.1.4 que j’ai pu lui soumettre.

 

En conclusion

Cette solution Zappiti Pro 4K HDR est relativement époustouflante dans son panel de fonctionnalités et sa facilité d’utilisation et de gestion d’une collection personnelle. Sa prestation tant audio que cinéma est de très haute-qualité, rivalise avec les meilleurs lecteurs Blu-ray.

 

Ce que j’apprécie
Le logiciel d’indexation qui fait vraiment la différence par la simplicité d’usage et son potentiel énorme, le silence de fonctionnement (mais avec disque dur de 6To max), la très haute performance audio-vidéo qui égale les meilleurs lecteurs haut de gamme.

 

Ce qui est dommage
Pas de compatibilité Dolby Vision et HDR10+, lenteur au démarrage.

 

Connectique
- 1 entrées/2 sorties HDMI 2.0a (HDCP 2.3, CEC, ARC)
- 1 sortie audio-vidéo sur CINCH sur CINCH
- 1 sortie audio stéréo sur CINCH
- 1 sortie numérique optique
- 1 sortie numérique coaxiale
- 1 Sortie Zero Signal- 1 sortie casque en façade
- 1 port USB frontal
- 2 ports arrière (dont 1 port 3.0)
- 1 port USB type C à l’arrière
- 1 port Ethernet

 

Dimensions (L x H x P) : 43 x 8,5 x 33 cm
Consommation max. : 45 W (sans disques)
Poids : 7,5 kg

 

Plus d’informations : https://hdland.fr/fr/lecteurs-multimedias/3925-zappiti-pro-4k-hdr.html