Décidemment 2020, ne semble pas décidé à laissé de côté son funeste ouvrage. Cette fois-ci c’est une autre figure majeure du cinéma qui vient de nous quitter. Né de père Anglais et de mère Française, Michael Lonsdale qui grandit au Maroc, s’installa en France dés 1947. Passionné de peinture, c’est finalement vers les arts dramatiques qu’il va se tourner en suivant les cours de Tania Balachova. En 1956, il décrochera son premier rôle dans « C’est arrivé à Aden » de Michel Boisrond. S’il commence à tourner pour les meilleurs, c’est avec Jean Pierre Mocky que l’acteur va assoir sa réputation avec des films comme « La Grande Lessive » en 1958. Acteur exigeant, il va, dans un premier temps, incarner des personnages de notables ou de politiciens, y compris dans des comédies populaires aux côtés de De Funès, comme dans « Hibernatus » (1969) d’Edouard Molinaro. On le verra chez Truffaut :« La Mariée était en noir » (1967), Alain-Robbe Grillet : « Glissement progressif du Plaisir » (1974) ou encore Marguerite Duras : « India Song » (1975).
Puis à la fin des années 70, c’est Hollywood qui va s’intéresser à lui et lui proposer des personnages dans des registres bien différents, à commencer par le milliardaire Hugo Drax dans « James Bond : Moonraker » (1979) sous a direction de Lewis Gilbert. Puis il enchainera avec « Les Chariots de feu » (1981) sous la direction de Hugh Hudson ou encore « Le Nom de la rose » (1986), remarquable adaptation du roman d’Umberto Eco par Jean Jacques Annaud. Plus discret au cinéma dans les années 90, pour se consacrer un peu plus au théâtre, Michael Lonsdale était toutefois apparu dans des films marquants de cette décennie, comme « Les Vestiges du jour » (1993) de James Ivory ou encore « Nelly et Mr Arnaud » (1994) de Claude Sautet.
C’est dans les années 2000 que l’acteur va prendre un nouveau virage dans sa carrière, tout en conservant cette image d’acteur exigeant et précis. On le verra ainsi chez Spielberg dans « Munich » en 2006, ou encore Milos Forman dans « Les Fantômes de Goya » (2007), un thème qui abordait déjà le thème de la religion, comme avec le « Nom de la rose » vingt ans plus tôt environs. Il tourne également sous la direction du prodige espagnol Alejandro Amenabar pour son péplum « Agora » (2010), et après différentes participations à des films choraux, va faire La rencontre, qui le fera rentrer au panthéon des acteurs majeurs du cinéma français.
En 2010, Michael Lonsdale se voit confier le rôle d’un des moines de Tibhirine, dans « Des Hommes et des Dieux » de Xavier Beauvois. L’acteur met toute sa précision et toute sa douceur au service du rôle de ce moine médecin, empreint de spiritualité, que l’acteur reconnait volontiers partager. Il recevra le César du meilleur second rôle pour sa prestation remarquable et intense. L’acteur n’aura quasiment jamais cessé de tourner. Il est décédé ce 21 Septembre à l’âge de 89 ans.