Après Le Géant de fer, Brad Bird arrive chez Pixar (souvenez-vous : Toy Story, Monstres et compagnie, le Monde de Némo) et nous présente ses Indestructibles. Un divertissement enthousiasmant qui divertit et enthousiasme. Ai-je mentionné que c’était enthousiasmant ?
Les Indestructibles
Titre original : The Incredibles
USA, 2004
Réalisateur : Brad Bird
Avec les voix de : Craig T. Nelson, Holly Hunter, Samuel L. Jackson, Jason Lee et VO, Lorie, Amanda Lear, Patrick Poivre d’Arvor, Bruno Salomone en VF
Durée : 2h05
L’histoire
M. Indestructible est un super-héros, marié à Elastigirl, une super-héroïne. Ils ont même des enfants super-héros. Mais ils ne doivent pas utiliser leurs super-pouvoir, depuis que les super-héros sont hors-la-loi. Alors que faire quand un nouveau super-vilain apparaît ?
Des fois, Pixar n’est pas très en forme, et ils nous font juste des films réussis, comme 1001 pattes. Des fois, Pixar est en forme, et ils nous font Toy Story. Des fois, Pixar est inspiré, et ils nous font Monstres et compagnie. Et des fois, Pixar est en super-forme, et ils nous font les Indestructibles (jeu : le traducteur s’est trompé sur un mot entre le titre original, The Incredibles, et le titre français, lequel ? Indice : ce n’est pas " les "). Si le film commence de façon un poil molassonne, la suite vaut le détour. Un petit quart, tout d’abord, un peu trop calme mais assez croustillant de super-héros engoncés dans le quotidien. Et puis… et puis… ça part et ça ne s’arrêtera plus. Et ça dure plus de la moitié du film.
C’est bien simple, c’est enthousiasmant. On se rappelle difficilement d’un film, réel ou animation, qui divertisse à ce point. Pour cela, Pixar a mis les petits plats dans les grands. Tout d’abord, ils ont ciblé un public plus adulte que d’habitude, avec aucune chanson, un scénario plus complexe (on croirait un James Bond), une histoire un peu moins " gentille ", des personnages plus nuancés et réalistes dans leurs émotions. Non pas que tout cela laissait à désirer dans leurs films précédents, mais on sent une volonté de tirer chaque détail vers la qualité et la maturité. Jusqu’à la partie action du film qui aligne les scènes jamais vues avec une régularité réjouissante et un rythme des plus virtuoses.
Pixar a su donner un vrai design au film, avec des personnages plus proches du dessin animé et de la caricature que du photo-réalisme. Certains sont ainsi limite difformes, mais dans l’ensemble ils sont réussis. Les personnages principaux sont très rapidement attachants, sympathiques mais avec les petits défauts qui les rendent (super) humains. Leurs rapports familiaux sont peut-être un peu gnangnan et on aurait aimé plus de piment, mais qu’importe. Les seconds rôles sont souvent irrésistibles, comme le patron de bureau de M. Indestructible, ou Edna, la styliste pour super-héros, ou encore Frozone, le super-héros au pouvoir de glaciation qui se déplace comme un patineur de vitesse. Seule exception au tableau, mais de taille : le méchant ne ressemble à rien. Ça gêne finalement moins qu’on pourrait le craindre, l’action étant assez trépidante pour motiver par elle-même, mais c’est tout de même dommage.
Puis-je vous rappeler à quel point le film est enthousiasmant ? La grosse deuxième moitié du film va vous décoller la rétine et lui faire faire des loopings comme jamais. L’action est variée, dense, originale, toujours lisible, et la caméra commence à abandonner ses " habitudes " de film réel pour explorer ce qu’une caméra virtuelle (et donc sans limitation) peut faire. Comme chaque scène utilise à tour de rôle puis conjointement les super-pouvoirs de toute la famille, l’intérêt est à chaque fois relancé, et chaque poursuite ou exploit est aussi enthousiasmant que le précédent. Contrairement à certains films où l’action monte vers un climax final, l’action est ici toujours à son maximum, comme un feu d’artifice où il n’y aurait que des bouquets.
L’animation en images de synthèse permet des effets de super-pouvoirs comme personne, et les multiples déformations d’Elastigirl notamment restent parfaitement crédibles (chapeau aux animateurs). Chaque effet enthousiasmant fait rebondir encore plus l’action et décuple le plaisir de spectateur. Enfin bref, je crois avoir fait passer le message qu’à part un petit retard à l’allumage, les Indestructibles est une bombe, une jubilation de tous les moments, des scènes d’action intenses parfaitement réalisées, des personnages réussis, beaucoup de rires, une musique qui enveloppe le tout de manière subtile, et n’oubliez qu’en plus vous en prenez pour deux heures ! Vous voulez que je vous résume le tout en un mot ? Enthousiasmant. Ah, on me signale que je l’ai déjà dit.
A voir : pour être enthousiasmé
Le score presque objectif : 9/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : + super 3 ou super +3, enthousiasmant !
Sébastien Keromen