Disparition de Jean-Louis Trintignant



La liste commence à être particulièrement longue de ces acteurs, monstres du cinéma Français qui tire leur ultime révérence, pour aller rejoindre le firmament des stars iconiques du passé. Jean Louis Trintignant est de ceux-là. Rarement un acteur n’aura autant brillé dans une carrière hors norme, parfois loin du star système. Acteur Iconique et indissociable du réalisateur Claude Lelouch, pour sa prestation dans « Un Homme et une femme » en 1966, un rôle qui fit de lui une star.


Né à Piolenc dans le Vaucluse le 11 décembre 1930, Jean Louis Trintignant vit très vite les souffrances de la guerre, son père, industriel, figure de la résistante fut arrêté en Mai 1944. Sa mère, issue d’une richissime famille fut tondue à la libération pour avoir eut une liaison avec un officier Allemand. Une adolescence marquée, qui restera une blessure dans le cœur du futur comédien. 


Après des débuts remarqués dans la troupe de théâtre de Raymond Hermantier, au début des années 50, c’est au cinéma que le comédien va connaître ses premiers succès et pas des moins en 1956, notamment dans « Et Dieu Créa la Femme » de Roger Vadim, dans lequel il interprète l’un des prétendants de Brigitte Bardot.  Etonnamment, si sa prestation est remarquable et saluée par les critiques c’est surtout sa liaison avec Brigitte Bardot qui fera parler de lui, la comédienne étant encore mariée au réalisateur Roger Vadim. Après une absence liée au service militaire, Jean Luis Trintignant revient au théâtre en 1958 avec un triomphe, celui d’« Hamlet »  et en 1959, sous la direction de Roger Vadim (Pas rancunier) dans « Les Liaisons Dangereuses 1960 » aux côtés de Gérard Philippe (Fanfan la Tulipe) et Jeanne Moreau (Jules et Jim) . Comme beaucoup de comédien, à cette époque, Trintignant s’ouvre également au cinéma Italien, chez Dino Risi, notamment avec lequel il tourne : « Le Fanfaron ».


Et c’est en 1966, que le comédien acquiert une gloire internationale avec le film de Claude Lelouch, qui lui collera à la peau tout au long de sa carrière. Acteur engagé et militant, Jean Louis Trintignant va se concentrer sur des rôles avec des portées plus politiques comme « Z » de Costa Gavras en 1969 ou « L’Homme qui ment » d’Allain Robbe-Grillet. Tout au long de sa carrière l’acteur à multiplié les risques et les choix subtiles d’une envie de ne pas s’enfermer le conformisme d’un cinéma populaire, on le retrouvera ainsi chez Bertolucci : « Le Conformisme » (1970), chez Eric Rohmer : « Ma Nuit chez Maud » (1969), Jacques Deray pour un film policier avec Alain Delon : « Flic Story » (1975) ou encore à nouveau Lelouch pour « Le Voyou ». Soucieux d’une certaine cohérence dans ses choix, il refusera des rôles aussi célèbres pour ceux qui les ont finalement interprété comme « Un Tango à Paris » de Bertolucci reprit par Marlon Brando, « Rencontre du 3ème Type » de Spielberg, reprit par Truffaut ou encore « Apocalypse Now » de Coppola, reprit par Dennis Hopper.


L’acteur s’est progressivement retiré des plateaux de cinéma à partir des années 80, afin de se consacrer au théâtre, et à sa passion du vin. Côté cœur Jean Louis Trintignant, partagea sa vie avec Nadine Marquant une cheffe monteuse qu’il épousa en 1958 at avec qui il aura trois enfants : Marie (1962) ; Pauline (1969) et Vincent (1973). Mais les enfants furent sa plus grande blessure, car Pauline décédât 10 mois après sa naissance et Marie fut victime des coups de son compagnon Bertrand Cantat en 2003.


L’acteur s’est éteint à l’âge de 91 ans.