On s’y attendait un peu, car les rumeurs allaient en s’amplifiant tant du côté des éditeurs que des revendeurs … L’information est désormais officielle : SCEE va repousser de plusieurs mois le lancement en Europe de sa console PlayStation Portable (PSP).
Initialement prévue pour la fin mars en Europe, après un lancement japonais le 12 décembre et le lancement annoncé aux USA pour le 24 mars, la PSP ne sortira donc pas au début du printemps – aucune date de substitution n’a été fournie pour l’instant par Sony - même si des rumeurs évoquent le 24 juin voire carrément le mois de septembre 2005, laissant libre Nintendo de s’imposer massivement sur le marché européen où la DS commence à se vendre comme des petits pains. Motif avancé par Georges Fornay, le Directeur Général de SCEE : "Compte tenu de la demande très forte au Japon, où un million de consoles PSP ont déjà été vendues, et de la nécessité de disposer d'un million de pièces aux Etats-Unis pour le 24 mars, il est nécessaire de retarder légèrement le lancement européen, afin qu'il se passe le mieux possible".
Au-delà de cette explication rationnelle, mais un peu « téléphonée » se cache un vrai problème de production chez Sony (une seule usine située au Japon assemble jusqu'à un million de PSP par mois, ce qui n’est pas suffisant, et Kenichi Fukunaga, le porte parole de SCE avait indiqué récemment : "D'ici l'été, nous serons capables de satisfaire la demande mondiale avec une capacité de production augmentée à deux millions d'unités par mois"). Mais aussi sans doute une demande mal anticipée qui ont donc obligé le géant de l’électronique grand public à mettre, la mort dans l’âme, un délai dans son déploiement européen. D’autant que le support UMD ne semble pas faire l’unanimité parmi les producteurs de contenus, tant pour son prix que pour ses caractéristiques intrinsèques. Derrière la décision, se cache aussi la volonté de Sony de mieux gérer ses relations, parfois délicates, avec les revendeurs dont certains qui l’avaient sévèrement critiqué au moment du lancement de la Playstation 2 – l’accusant d’avoir « organisé la pénurie ».
Voyons pour finir le bon côté des choses pour Sony : le retard à l’allumage européen de la PSP va lui permettre de lancer plus sereinement sa première console portable avec un catalogue de films sur UMD plus large. On évoque le chiffre de 15 titres pour les films des studios Sony auxquels il convient d’ajouter plusieurs autres titres (blockbusters américains) issus d’une petite poignée de studios américains sur le point de signer un accord avec Sony Computer. Et pour la firme nippone, l’attente fébrile de la sortie de la PSP peut être une très bonne chose, à condition que cette attente ne s’avère pas trop longue.
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ITRgames)