Premier film de Zach Braff (repéré dans la série Scrubs), Garden state est une bouffée d’air frais dans le cinéma, air soufflé en plus par Natalie Portman, ce qui ne gâte rien. Un joli petit film qui fait du bien.

Garden state
Titre original : Garden state
USA, 2004
Réalisateur
 : Zach Braff
Acteurs : Zach Braff, Natalie Portman, Ian Holm
Durée : 1h40

L’histoire
Andrew Largeman, acteur de télévision, rentre au pays pour l’enterrement de sa mère. Il va retrouver ses anciens amis, qui ont suivi leur chemin, rencontrer une fille pleine de vie, et remettre en question son détachement perpétuel, au profit d’une vie plus… vivante.


La critique


Voilà typiquement le genre de film dont je n’aime pas faire la critique. Non que le film soit raté, mais parce qu’il trouve son intérêt dans un maelström d’images et d’idées aussi original et imaginatif que bordélique. Et autant certaines scènes (une bonne partie en fait) entraînent l’adhésion, autant l’ensemble n’enthousiasme pas autant que chacune de ses parties. Et maintenant faut que je vous explique pourquoi. Pas facile.
On sent bien dans Garden state le foisonnement et l’inventivité d’un premier film. Chaque scène existe en plein, soit irrésistiblement drôle, soit décalée et surprenante, soit poétique, soit émouvante, soit pince-sans-rire. Quand on regarde le film, on profite à fond de chaque image. D’autant que les acteurs sont tous parfaits et attachants. Et que la musique ressemble à une compilation ultime de variétés country et autres ballades qui rendent heureux à la seule écoute. Du tout bon dans son déroulement.


C’est plutôt à la sortie de la salle que ça se gâte, et on a déjà du mal à se rappeler l’histoire générale du film.
Non pas qu’on se soit ennuyé pendant la projection (même si quelques longueurs peuvent se faire sentir), mais que la somme de tout le plaisir apporté par chaque scène peine à constituer le plaisir d’avoir vu un bon film. Le film essaie pourtant bien de faire passer un message, ou partager une expérience, sur l’ouverture à la vie, le refus de la facilité, faire face à ses démons, tout ça, et arrive plutôt bien d’ailleurs. Mais la sauce ne prend pas tout à fait, la faute peut-être à une intrigue un peu trop éclatée et qui essaie de raconter trop de personnages, ou à une histoire qui ressemble plus un recueil d’anecdotes. Sa progression est réelle mais assez lente et hautement prévisible, ce qui en gâche un peu l’intérêt.
Mais trêve de regrets, Garden state reste tout de même un film remarquable, qui procure beaucoup de plaisir, à défaut de marquer les esprits. Profitez de l’inventivité de Zach Braff (et de son irrésistible air neutre), du charme fou (dans tous les sens du terme) de Natalie Portman, et d’une bande originale agréablissime. Comment pourriez-vous refuser ?

A voir : pour un bon moment de fraîcheur
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, vous ne résisterez pas au film, et peut-être même serez vous plus sensible que moi à son tout

Sébastien Keromen