Remake de L’Homme au masque de cire (1953), La Maison de cire est le premier film de Jaume Collet-Serra. Pour sa première production, le réalisateur espagnol décide de faire apparaître à l’écran Paris Hilton, la sulfureuse blonde… Bien mal lui en prit, car l’actrice à plutôt tendance à tirer le film vers le bas. C’est bien dommage, car pour un film de ce genre, La Maison de cire est assez réussi.

La Maison de cire
House of Wax, Etats-Unis, 2005 (Année de production, 2004)
Réalisateur: Jaume Collet-Serra
Acteurs : Chad Michael Murray, Elisha Cuthbert, Paris Hilton
Compositeur : John Ottman
Durée : 1h53 min, Genre : épouvante, horreur Date de sortie : 25 mai 2005 

L’histoire
Un groupe d’hurluberlus, pardon, de jeunes gens, se perdent dans une forêt et finissent par être pourchassés par des fous, dont le passe-temps consiste au développement de la maison de cire d’une bourgade perdue…
Original, mon résumé, non ?
La critique

Ca ne casse pas des briques…
Simplement, ça ne peut pas casser des briques. Un film comme La Maison de cire est archi ultra classique, que vous ayez vu la bande annonce ou non ne change rien à l’affaire… Ce cinéma ne laisse que très rarement la place à la surprise et le film de Jaume Collet-Serra n’échappe pas à la règle : au bout de cinq petites minutes, tous les clichés du genre y passent (minettes siliconées, tête dure du groupe méchant en apparence mais gentil dans le fond, musique hard rock)... Le déroulement de l’histoire, lui se lit comme à livre ouvert : qui va se faire délicieusement charcuter, qui va survivre…
Le cinéma gore est quand même fabuleux : en restant authentique par ses effets spéciaux, ses maquillages, son déroulement, ce cinéma s’adresse à des fans, seuls décérébrés capables de payer pour en visionner les productions (je vous rassure, j’en fais partie). Paradoxalement, il accumule les stéréotypes et les attractions (scènes de sexe…) pour faire un maximum d’entrées. Un tel cinéma  ne peut en général que compter sur son réalisateur pour en pondre des films regardables.
Et mine de rien, La Maison de cire en fait partie. Partant d’un concept plutôt novateur, Jaume Collet-Serra parvient à accoucher d’une production ô combien inégale mais plutôt prenante et bien fichue. Les séquences gores sont bien gores et les acteurs, moins nuls qu’ils n’y paraissent, contribuant fortement à faire de La Maison de cire un slasher movie de série Z qui tient grosso merdo la route.


Que c’est inégal tout cela…
La première demie heure est particulièrement nulle par son accumulation de poncifs, mais le film prend une autre tournure lors de l’arrivée des jeunes gens dans la ville de cire. Sans être effrayé, on rentre facilement dans le film, qui se sert plutôt bien du concept de la cire. Ce concept, rarement utilisé (Waxwork de Anthony Hickox par exemple), apporte une touche originale, distillant quelques moments franchement dégueulasses des plus réussis. Les maquillages sont bien réalisés, tout comme les séquences gores, judicieusement alternées avec les dialogues. Le travail de la production a été gigantesque : plus de 20 tonnes de cire ont été utilisées pour les besoins du film, sous la direction de Jason Baird, qui a notamment travaillé sur Matrix Reloaded et Matrix Revolutions. L’impressionnant travail fourni est flagrant à écran (7 mois de travail pour les sculpteurs et autres mouleurs, quand même !).
Il demeure dommage que Jaume Collet-Serra se serve de beaucoup de bonnes idées, dont on sent presque systématiquement qu’elles auraient pu être plus extrêmes et plus poussées. Je ne vous les décrirais pas, histoire de ménager la surprise, mais elles sont efficaces dans leur majorité, même si leur référence (principalement Massacre à la Tronçonneuse) est trop explicite. Le rythme est soutenu, même si on regrette vraiment la tendance du cinéaste au compromis populaire : gros plans sur les poitrines, passages de hard rock particulièrement gavant…
Bien qu’inégale, la distribution s’en sort bien. Jaume Collet-Serra a su apporter un peu de sang neuf par des acteurs crédibles, principalement Elisha Cuthbert et Chad Michael Murray. Ce n’est pas Paris Hilton, pourtant bien mise en avant, qui va rehausser le niveau (quel boulet, cette poulette). Son crétin de petit ami et elle-même sont plutôt ce qui tirerait le film vers le bas, sans eux, il aurait été bien plus réussi.

Je ne m’étendrai pas plus car La Maison de cire est un film gore des plus classiques
Contrairement à ce qu’on aurait pu croire par l’affiche et la bande-annonce, Jaume Collet-Serra nous sert un bon petit film du genre, sympathique, agrémenté d’un concept intéressant et d’une équipe de jeunes pas si nullissimes.
Le film est divertissant, mais bon, cela reste quand même très classique de chez classique…

A voir : uniquement pour les fanatiques du genre
Le score presque objectif : 6/10, mais objectivement, ça pourrait être zéro
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, des idées plutôt sympatoches pour un film plutôt sympathique

Arnaud Weil-Lancry