Après trois aventures dans lesquelles le guerrier dragon Po a combattu les maîtres du mal les plus redoutables grâce à un courage et des compétences en arts martiaux inégalés, le destin va de nouveau frapper à sa porte pour … l’inviter à enfin se reposer. Plus précisément, pour être nommé chef spirituel de la vallée de la Paix. Cela pose quelques problèmes évidents. Premièrement, Po maîtrise aussi bien le leadership spirituel que les régimes, et deuxièmement, il doit rapidement trouver et entraîner un nouveau guerrier dragon avant de pouvoir profiter des avantages de sa prestigieuse promotion. Pire encore, il est question de l’apparition récente d’une sorcière aussi mal intentionnée que puissante, Caméléone, une lézarde minuscule qui peut se métamorphoser en n'importe quelle créature, et ce sans distinction de taille. Or Caméléone lorgne de ses petits yeux avides et perçants sur le bâton de sagesse de Po, à l’aide duquel elle espère bien pouvoir réinvoquer du royaume des esprits tous les maîtres maléfiques que notre guerrier dragon a vaincu. Po va devoir trouver de l’aide. Il va en trouver (ou pas ?) auprès de Zhen, une renarde corsac, voleuse aussi rusée que vive d'esprit, qui a le don d’irriter Po mais dont les compétences vont s’avérer précieuses. Afin de réussir à protéger la Vallée de la Paix des griffes reptiliennes de Caméléone, ce drôle de duo va devoir trouver un terrain d’entente. Ce sera l’occasion pour Po de découvrir que les héros ne sont pas toujours là où on les attend.
Depuis sa création, au milieu des années 90, le Studio Dreamworks n’a jamais cessé d’aller dans des directions diverses, mais avec une obsession pourtant, surprendre et prendre à contre-pied des spectateurs médusés. Comme son cousin et principal opposant, Disney, Dreamworks s’est longtemps imposé comme la seule alternative dans l’univers de l’animation. Avec des œuvres qui ont tout d’abord sonnées comme des preuves de guerre ouverte avec l’ancien employeur de Katzenberg l’un des membres fondateurs, le studio a finalement trouvé sa propre marque de fabrique avec « Shrek » puis avec « Dragons » et enfin avec « Kung-Fu Panda », l’histoire d’un Panda qui devient le Guerrier Dragon. Et c’est cette dernière licence qui nous intéresse aujourd’hui ! Pas seulement parce qu’il s’agit de la dernière sortie de Dreamworks, mais surtout parce qu’elle vient consolider la licence et la capacité du studio à surprendre, ou pas ! Car si la saga « Shrek » avait perdu en qualité dès le deuxième volume, malgré quelques bonnes idées, « Kung Fu Panda » a su, toujours, garder le même cap et a su faire évoluer ses personnages autant que son intrigue, sans jamais faire dans le bégaiement systématique.
Et c’est d’abord parce que le consensus de départ a su donner une base intelligente et solide de progression (Le Panda est l’animal le plus maladroit et donc le plus éloigné de l’art du Kung-Fu, tout en étant un emblème en Chine). Dans « Kung Fu Panda », Po évolue en fonction des méchants à combattre, bien sûr mais surtout en fonction des défis que lui impose son devoir. Avec ce quatrième volume, le réalisateur Mike Mitchell (V) qui n’est pas un débutant, puisqu’il a travaillé sur « Les Trolls » (2016) mais avant cela sur « Shrek 4, Il était une fin » (2010), nous entraine dans une nouvelle étape de la vie de Po, celle où il doit choisir son successeur et devenir un guide suprême. Le héros doit donc apprendre la sagesse et la façon de guider le futur Guerrier Dragon. Et si le scénario est efficace, il ne peut empêcher la redite et le manque de surprise. Le scénario a beau essayer de nous faire détourner le regard en mettant au supplice les deux pères de Po (L’adoptif et le Naturel), puisqu’ils vont devoir se dépasser pour aller aider leur enfant et ainsi vaincre leurs peurs, il ne peut empêcher une certaine répétition dans les dénouements et dans les gags qui viennent gâcher la fête, même si l’ensemble reste agréable à visionner.
Un nouvel opus qui, une nouvelle fois, va jouer la carte du casting hors normes : Dustin Hoffman (Marathon Man), Awkwafina (Shang-Chi), Viola Davis (The Suicide Squad), Bryan Cranston (Breaking Bad) ou encore Jack Black (Jumanji : Bienvenue dans la Jungle), évidemment qui prête sa voix à Po. Mais il oublie de se renouveler et laisse un sentiment de déjà de vue. Les enfants y trouveront tout de même de quoi passer un agréable moment en famille, mais cela ne suffit pas à en faire une réussite, comme cela fut le cas pour « Dragons » qui avait su clore avec brio sa trilogie.