A Real Pain

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
02/07/2025
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Dave McCary, Emma Stone, Ali Herting, Jesse Eisenberg, Jennifer Semler et Ewa Puszczynska
Scénaristes
Jesse Eisenberg
Compositeur
Chopin
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
89
Support
Critique de Emmanuel Galais

Deux cousins aux caractères diamétralement opposés - David et Benji - se retrouvent à l’occasion d’un voyage en Pologne afin d’honorer la mémoire de leur grand-mère bien-aimée. Leur odyssée va prendre une tournure inattendue lorsque les vieilles tensions de ce duo improbable vont refaire surface avec, en toile de fond, l’histoire de leur famille…


En attendant de le retrouver à l’affiche d’un des blockbusters les plus attendus de l’année 2025 : « Insaisissable 3 », et après avoir joué les méchants dans le « Zack Snyder’s Justice League » en 2021, Jesse Eisenberg revient devant et derrière la caméra pour s’interroger sur le devoir de mémoire, ce qu’il incombe aux enfants et petits enfants de personnes ayant connu la persécution et l’internement dans les camps de concentration allemand. Sur un scénario qu’il a lui-même signé et sur une réflexion qu’il s’était faite en voyageant en Europe et en découvrant des voyages organisés annotés « Spécial Holocauste….avec repas », le réalisateur pose la question à travers le personnage de Benji, comment peut-on voyager dans des trains en première classe, dormir dans des palaces et aller sur les lieux de souffrance et de morts de tant de personnes qui pouvaient être de notre et considérer cela comme une attraction, ou une simple visite historique ? ne pas garder en mémoire que sous les tombes ce sont des humains, derrière les murs de ces camps il y résident à jamais les esprits des victimes ?


Avec un ton reconnaissable, Jesse Eisenberg nous plonge dans un road trip, où la question de la mémoire, de la place dans toute cette histoire et de la responsabilité que nous avons tous, y compris les non juifs, dans le fait de ne jamais oublier, de ne jamais pervertir la vérité. Mais surtout de ce que nous faisons de ce passé douloureux, de quelle manière devons-nous l’aborder pour ne pas insulter la mémoire de ces millions de victimes mortes dans des conditions atroces. Mais Jesse Eisenberg, va plus loin dans sa réflexion, puisqu’il inclut, et ce n’est pas courant chez les occidentaux, le génocide rwandais qui fut l’un des plus violents et des plus ignorés de l’occident. Comme s’il voulait nous emmener dans le fait qu’il n’y a pas de classement des génocides, que le mot seul suffit à nous rendre humble et respectueux de ses victimes. Inspiré d’une pièce qu’il a écrite après un voyage en Pologne et d’une nouvelle qu’il avait tenté de transformer en scénario, le scénario est une œuvre hybride qui tourne autour de ce qu’est la véritable souffrance lorsque l’on visite les lieux de l’holocauste, avec nos propres traumas de voyageurs du 20éme siècle.


Tourné en Pologne sur les pas de ses ancêtres, « A Real Pain » est avant tout un voyage personnel pour le réalisateur, qui voulait au départ jouer le rôle de Benji, ce cousin exubérant et beau parleur qui a vécu un drame affreux, à l’origine de ce voyage. Mais, au finale, le cinéaste a préféré incarner David, un personnage plus sobre mais beaucoup plus tourmenté intérieurement et dont les tourments s’opposent avec ce terme de « Real Pain (Vraie Douleur) ». Et pourtant, le réalisateur parvient à éviter le ton sombre, pour ne garder que la sobriété face à un sujet qui peut provoquer bien des réactions dans l’esprit du public. Ici, Jesse Eisenberg choisi la dualité non dite de deux cousins totalement différents mais unis par un lien d’amour indéfectible qui ne peut se défaire. Avec une mise en scène qui met en valeur les lieux traversés par les deux héros et leur groupe hétéroclite, y compris le camp de Majdanek, près de Lublin, peu connu du grand public, mais où vécut les grands parents de Jesse Eisenberg, il offre une œuvre intime et pourtant ouverte sur le monde, qui vient nous toucher en plein cœur.


Et le choix de Kieran Culkin (Succession) comme co-équipier, les deux acteurs se livrent à numéro de duo incroyable juste. Culkin, improvise parfois, tiens le texte souvent et joue constamment sur la dualité de ses sentiments durant ce voyage qui peut être déroutant face à son objet. Mais deux acteurs viennent également surprendre par la justesse et la prise de risque dans leurs jeux et leurs personnages : Will Sharpe (The White Lotus) dans un rôle plus exubérant que ce qu’il avait incarné jusque-là et Jennifer Grey (La Folle Journée de Ferris Bueller) dans un rôle de femme en doute sur ses sentiments et sur vie en générale. « A Real Pain » est un film sans grand budget, mais dont les qualités sont nombreuses, à commencer par la mise en scène sobre et le scénario resserré et magnifique de justesse.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Précis dans sa mise en scène, et particulièrement dans sa photographie, « A Real Pain » bénéficie d’un beau transfert. Les couleurs sont magnifiques et les contrastes sont parfaitement dosés pour lui donner une profondeur tout en douceur et en puissance. L’ensemble est d’une beauté saisissante, particulièrement dans les scènes où le réalisateur filme les lieux, pour mieux les mettre en valeur, sans dialogue que la musique de Chopin pour les accompagner.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Le film est disponible en DTS-HD Master Audio 5.1, uniquement en VO, (il faudra se contenter d’un Dolby Digital bien moins précis en VF). Un choix évident qui permet de réellement mieux se laisser imprégner par l’histoire et par ses réflexions. Du coup on se laisse aller à écouter les personnages, à s’énerver des envolées de Benji, puis à en avoir honte, et de compatir aux tourments de David, et d’en avoir honte. Le film jouant beaucoup sur les différences de tonalité entre un David discret et un Benji extraverti, l’ensemble bénéficie d’une bien belle répartition pour nous mettre au cœur de cette réflexion.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 30 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
« Un beau Destin : Réaliser « A Real Pain » », est un entretien avec Jesse Eisenberg et Kieran Culkin qui reviennent sur les dessous du film, mais également sur ce qu’il leur a apporté.