TRON L'Héritage (Ultra HD / 4K)

Catégorie
Cinéma
Titre Original
TRON Legacy
Pays
USA
Date de sortie
12/10/2025
Réalisateur
Format
Blu-ray Ultra HD
Boitier
Amaray
Producteurs
Steven Lisberger, Sean Bailey et Jeff Silver
Scénaristes
Steven Lisberger et Adam Horowitz
Compositeur
Daft Punk
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
126
Support
Critique de Bruno Orru

Nous sommes nombreux à avoir espérer une nouvelle édition vidéo de TRON L'Héritage (TRON LEGACY en VO), avec un contour visuel Ultra HD / 4K et sonore Dolby Atmos, ou pourquoi pas DTS:X puisque les pistes du Blu-ray sont en DTS HD Master Audio (VO) et DTS High Resolution (VF). Le film de de Joseph Kosinski, bien qu’imparfait est toujours aussi marquant quinze après et nous sommes tous fébriles quand on observe la politique Disney en matière de vidéo physique, c’est-à-dire en faire le minimum. Est-ce le cas avec cette édition ? Vous trouvevez dans cette critique le rappel de notre avis sur le film mais surtout notre avis sur l'intérêt qu'embarque cette édition 4K bardée d'un nouveau master HDR et d'une poste Dolby Atmos.

 

ll y a certainement deux publics pour voir Tron Legaçy (Tron l’héritage) ; ceux qui, comme moi, on vécu de plein fouet l’irruption de Tron lors de sa sortie en salles (oui, je sais, cela fait un bout) et les autres, sans doute attirés d’une part par les premiers qui auront bien rappelé leur nostalgie et d’autre part par l’aspect cliquant 3D d’un mode virtuel novateur et appuyé par une bande son d’une grande efficacité.

Années 80 contre 21ème siècle :

Comme je fais parti des « jeunes » qui ont vécu avec le souvenir de Tron depuis maintenant 20 ans, je vais forcément vous proposer un avis qui associe souvenirs et découverte. La bonne nouvelle pour les croulants c’est que le monde issu de Tron : L’héritage reste similaire 30 ans plus tard ; on retrouve les mêmes jeux (le disque, Tron), les mêmes tristes et inquiétants véhicules policiers et, bien heureusement, les mêmes motos, magnifiques icones du jeu Tron.

Alors oui, tout cela a pris un sacré coup de 21ème siècle grâce aux nouvelles technologies d’effets spéciaux (le rajeunissement de Jeff Bridges est particulièrement réussit), grâce au relooking général et notamment des motos et des pistes de jeu et grâce à une bande sonore mi symphonique, mi électronique qui décape franchement et qui s’avère parfaitement intégrée à l’histoire qui nous est contée. Il faut appuyer en effet que la bande originale proposée par Daft Punk est en totale adéquation avec l’univers propos car c’est le grand point fort de ce film, cette puissante association visuelle et sonore qui font que certains plans éblouissent les rétines tout en percutant les tympans.

Disney a redoublé d’effort pour que le film soit la parfaite vitrine technologique du cinéma d’aujourd’hui et il faut bien avouer, par exemple, que l’intégration des personnages réels dans ce monde totalement virtuel est plus que jamais crédible là ou le film original présentant des insertions souvent tremblotantes. Dans cette succession générationnelle on ne se pose pas une seconde de question sur les effets car nous sommes transportés avec conviction dans un autre monde et ça aussi c’est un point fort du film. Le corollaire c’est malheureusement un visuel qui étouffe une histoire bancale.

CPU inside ?

En dehors de cette parfaite harmonie audiovisuelle j’ai en effet un peu (beaucoup) bloqué sur un point, tout simplement crucial : la grille proposée dans Tron : L’héritage m’a trop souvent rappelée la matrice de Neo avec cette population en transe devant un charismatique leader. Je n’ai pas compris comment l’intérieur d’un jeu (car rappelez-vous c’est bien de cela dont il est question à la base) se transforme en monde souterrain avec ses habitants, ses rues, ses bars et ses discothèques animées par des Dj, certes aux relents numériques, mais qui semblent bien humains par ailleurs. Que penser de cette gigantesque arène ou les jeux semblent une attraction du temps des gladiateurs avec ces milliers de spectateurs… pardon de programmes, qui scandent le nom de leur guerrier préféré ? Et je ne vous parle pas du petit cocon douillé ou s’est réfugié depuis 20 ans notre Kevin Flynn avec ses canapés, sa bibliothèque (mais d’où viennent donc ces vénérables ouvrages en papier ?), sa table de salon et même sa chambre d’amie toute prête pour le retour du fils tant attendu. Sincèrement, j’ai bloqué sur cet univers plus du tout numérique mais si proche d’un univers humain, avec ses personnages bons ou méchants, empreints de zenitude ou totalement traitres (CPU, Castor) ; les arguments du studio pour indiquer que d’éminent spécialistes se sont penchés sur cette question n’y fait rien.

Tensions familiales :

Evidemment, cela rejaillie sur le scénario global qui mélange les genres et qui, pas toujours habilement, permet de créer une tension entre le père et son fils, ce dernier étant donc venu délivrer une personne qui ne souhaite plus sortir de son monde virtuel, au risque de faire disparaître notre monde. Là aussi, j’ai eu du mal à accrocher à ce père devenu spirituel qui, après 20 ans tout de même, retrouve un fils (Garret Hedlund bien dans son rôle) et ne pense qu’à lui offrir un diner aux chandelles (ét d’où vient ce cochon servi à table ?).

Son et lumières :
Pour terminer je reviens sur cette sensation omniprésente durant tout le film de cette puissance visuelle d’un univers de toute beauté qui ne veut jamais trop en faire mais qui offre une profondeur parfois impressionnante à ces grands espaces d’intérieur de puce informatique.

Une qualité également mise au service des séquences matérialisant les jeux (disque ou poursuite motos) qui sont parfaitement filmées, de par leur rythme et leur découpage. Un bon point également pour la destruction des programmes qui est toujours superbement filmée.

En conclusion :

Disney prétend qu’il n’est pas besoin d’avoir connu le premier Tron pour apprécier celui-ci. C’est vrai, mais je pense que si vous connaissez la première aventure et son monde, vous serez d’autant plus accroché par ce nouvel univers créé par des artifices impressionnants et dont la mise en scène de Joseph Kosinsli est plutôt réussit, même si de nombreuses fois j’ai cru être dans une version alternative d’un épisode de Star Wars.

Seul grand bémol donc pour moi, je ne suis pas rentré dans cet univers numérique trop calqué sur un monde humain : au final, Tron : L’héritage matérialise plus une immense séquence de jeu vidéo (réussit !) qu’un film qui marquera par son histoire. Si, comme moi, vous appréciez la partition de Daft Punk (terriblement efficace à d’faut d’être super originale), vous serez alors facilement transporté. Je le répète c’est la grande force de ce film.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
En premier lieu, il est important de signaler que le film a été tourné en HD, la résolution du Blu-ray donc. Le nouveau master n’est donc qu’une extrapolation en 4K de ce master avec un résultat en demi-teinte. Fort heureusement, la nouvelle édition conserve les deux ratios cinéma, à savoir que les séquences les plus spectaculaires sont proposées au format IMAX, l'image remplit donc totalement l'écran en ratio 1.78. Les autres séquences sont proposées au format cinéma scope au ratio 2.35.

L’écart de définition entre le Blu-ray HD et le nouveau Ultra HD / 4K est peu palpable, même sur les gros plans. Ce sont surtout les contours qui semblent mieux ciselés, ce qui traduit d’ailleurs un travail soigné en évitant un réducteur de bruit automatique qui aurait apporté une dureté d’image plutôt que des contours plus précis. Le HDR10 – Dolby vision apporte des écarts lumineux plus vifs, notamment sur les liserés des combinaisons ou sur la grille elle-même. Mais l’effet Waouh n’est pas là !
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
En ce qui concerne le son, la déception est d’autant plus grande que ce film est une base idéale pour un mixage qui élève des effets sonores multiples. Hélas, le mixage Dolby Atmos est d’une pauvreté absolue. Déjà, on peut regretter que Disney limite ses mixages Dolby Atmos à du 7.1.4, c’est-à-dire avec « seulement » quatre canaux haut alors que nombreuses sont les passionnés de Home-Cinéma qui disposent d’une installation avec six canaux en hauteur ? Mais surtout, lorsqu’on écoute l’activité en hauteur, elle est quasiment nulle, y compris dans les séquences les plus emblématiques. Si l’arrivée dans la grille est bien parsemée de petits effets, d’un éclat de tonnerre et renforme les bruits de passages de l’arrière vers l’avant des vaisseaux, la course moto est d’une pauvreté absolue. Quelques clameurs timides et des effets de voix… mais c’est tout !

Si vous avez une belle installation et un décodage Auro 3D, je vous conseille d’activer celui-ci, il saura apporter une immersion sonore bien plus intéressant et dense, notamment en diffusant plus d’effets en hauteur et en dupliquant la superbe partition en hauteur pour encore plus d’immersion musicale.

Agaçant également que Disney limite toujours autant la dynamique sur support physique. Ce nouveau mixage Dolby Atmos se révèle moins percutant que le mixage DTS du Blu-ray.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 200 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Une copie à l’identique du Blu-ray
La nouvelle édition de 2025 se compose d’un disque Blu-ray et d’un Blu-ray Ultra HD / 4K. Le Blu-ray est exactement le même que l’édition précédente de 2011, en Blu-ray simple ou celle qui accompagnait le Blu-ray 3D. Disney n’a même pas fait l’effort de changer la bande annonce qui se lance automatiquement à l’insertion du disque, c’est toujours Pirates des Caraïbes.

Les bonus sont également les mêmes logiquement :

Le premier bonus prolonge le film en proposant un court métrage ou les vies de Flynn sont révélées, une sorte de prolongement de la fin autour du combat du fils pour garder la mémoire du père. La mise en scène est du type clip vidéo et s'avère difficile à suivre.

Cela continue par une exploration du monde de « Tron », notamment la genèse du film qui permet aux générations, qui n’auraient pas connue le premier opus de comprendre le cheminement et les ambitions du studio.  Pas forcément très humble dans le propos, la genèse a le mérite de nous aider à cerner les différences technologiques et forcément scénaristiques, liées aux 28 années qui séparent les deux opus.

Pour compléter cette exploration, l’éditeur nous propose un reportage d’une dizaine de minutes qui nous entraine un peu plus sur les évolutions techniques et artistiques, les compromis et les impératifs. De nombreuses images "concept" sont proposées, permettant d'apprécier les alternatives graphiques qui ont successivement été proposées au réalisateur.

Puis l’inévitable effusion de bons sentiments autour des acteurs extraordinaires, de leurs qualités et de leurs grandeurs, on aurait souhaité un peu plus d’humilité de la part de chacun des intervenants.

Un reportage, court mais passionnant revient sur l’élément déterminant du film : le comic con, c'est à dire la réunion des Geeks de la terre entière ! Sur cette session, les heureux participants furent les premiers à découvrir une séquence de « Tron l’héritage ».

Pour clore les bonus : le clip « Deerezzed » de Daft Punk est proposé ainsi que quelques images de la série animée TRON: Uprising diffusée sur la chaîne Disney XD.