Depuis le Seigneur des Anneaux, l’heroïc fantasy est à la mode à Hollywood et la sortie d'Eragon fut probablement la résultante de cet engouement des spectateurs pour le genre. La Fox nous propose aujourd’hui l’édition Blu-Ray du premier épisode de ce qui est annoncé comme étant une trilogie. Conte fantastique plongeant le spectateur dans une époque où dragonniers et dragons peuvent communiquer grâce au lien fusionnel qui les unit, le film constitue un spectacle distrayant mis en valeur par une version haute définition à l’image très soignée qui fait honneur au support Blu-Ray.
Un dragon tout n'oeuf
Alors que jadis la paix régnait en Alagaësia, un traitre se glissa parmi les dragonniers. Le félon anéantit par les armes tous les dragons et leurs dragonniers puis se proclama roi. Au temps présent, alors que l’époque des dragonniers n’est plus qu’une légende, le roi Galbatorix (John Malkovitch) règne en tyran sur les terres de ses sujets sans que personne n’ose s’opposer à sa suprématie. Mais un jeune chasseur du nom d’Eragon (Edward Speleers) trouve un jour une étrange pierre bleue sur le chemin de la chasse.
Une trouvaille qui lui vaut d’être traqué sans relâche par les hommes de Galbatorix et qui s’avère finalement être un œuf de dragon prêt à éclore. Un mystérieux habitant du village qui s’intéresse à tout ce qui peut rendre la vie du roi difficile (Jeremy Irons), entreprend alors de protéger Eragon contre les hordes lancées par Galbatorix et son magicien maléfique (Robert Carlyle)…
Un rythme effrené
S’éloignant à grande coudées du scénario déroulé par le livre, ce portage cinématographique, simple mais trépidant, s’attache surtout à évoquer, sur fond de bataille et de luttes à grand spectacle, le lien personnel et puissant qui unit les dragonniers à leur monture. Un remaniement scénaristique qui prend des libertés par rapport à l'oeuvre papier, en faisant des bonds dans le temps en ne détaillant peut-être pas suffisamment l’évolution des différents personnages ni la progression de leur talents et de leur entente. Il en résulte un film trop rapide et trop bref pour contenter les lecteurs de l'ouvrage, mais suffisemment hollywoodien pour séduire les spectateurs découvrant l'histoire.
On y perçoit un John Malkovitch (aux trop brèves apparitions) cantonné au rôle d’un roi exigeant moins impressionnant que dans le court métrage Pirelli qui le met en scène et un Jeremy Irons qui demeure un peu cabotin mais parvient à porter sur ses épaules une bonne partie du film. Pour sa part, le jeune Edward Speleers au brushing peu crédible interprète avec un certain talent le rôle principal, mais manque cruellement de peps. La belle Sienna Guillory reste quant à elle trop discrète, trop blonde et aurait mérité un personnage d'Elfe plus développé dans ce premier film.
Eragon captive cependant les spectateurs les plus jeunes qui se retrouvent aisément dans l’adolescence téméraire et insouciante du héros. L’histoire est traitée à la manière d’un Star Wars (un jeune padawan impétueux, son mentor, un méchant doté de pouvoirs impressionnants, des armées entière de soldats soumis au méchant, etc) mais emprunte aussi beaucoup aux seigneur des anneaux dans sa photographie et ses décors immensément soignés. Eragon, dans cette version HD, flatte donc l’imaginaire en nous plongeant dans un conte fantastique saupoudré d’une très légère pointe d’humour, le tout s’enchainant à grande vitesse dans des tableaux majestueux.
Conclusion
Tiré du livre du même nom, Eragon le film s’avère trop court en durée et trop rapide en cadence pour traduire toutes les subtilités et les évolutions lentes des personnages imaginés par l’auteur du livre. La retranscription cinématographique s’avère donc un peu frustrante et chronophage concernant la progression des protagonistes et emprunte visuellement beaucoup au seigneur des anneaux. Les fans de l’œuvre papier seront donc déçus, mais les spectateurs découvrant l’histoire passeront un agréable moment, d’autant que la version Blu-Ray est un régal pour les yeux.