SynopsisDavid Breckinridge (Kiefer Sutherland) est chargé d’enquêter sur le meurtre d’un garde du corps de « La Maison Blanche », laissant présager un complot interne contre le président des Etats-Unis. Les soupçons s’orientent rapidement vers Pete Garrison (Michael Douglas), le vétéran du service de protection rapprochée, jusque là au-dessus de tout soupçon…
Critique subjective par Emmanuel Galais
La carrière de Michael Douglas pourrait se résumer par une sorte de table des matières, du genre : Michael fricotte avec Sharon Stone (Basic Instinct), Michael est harcelé par Demi Moore (Harcèlement), ou encore Michael a une liaison particulièrement fatale avec Glenn Close (Liaison Fatale) ou dans un autre registre, Michael pète les plombs (Chute Libre). Une seule constante dans ses films : Il est en costume cravate et mâche régulièrement des Chewing-gum en disant avec la bouche de côté des noms se terminant par A (Pasadena, Baranquia,…), qu’il soit flic, ou garde du corps, chef d’entreprise ou simple employé, notre Michael International est toujours en costume.
Quand au sujet de ses films, Michael Douglas aime l’injustice, comme une seconde peau. Qu’il enquête sur des meurtres à l’arme blanche, ou qu’il fricotte dans un ascenseur, cela finit toujours par lui retomber dessus. De la même façon qu’un Mel Gibson particulièrement sado-maso dans ses films, Michael Douglas ne joue que dans des films où il devient la victime volontaire ou infortunée de la vénalité des hommes et des femmes qui l’entourent.
Autant dire alors que « The sentinel » ne sort pas du lot. Dans la peau du fantasme, on retrouve Kim Basinger (8 Mile), dans celui qui veut se venger de notre héros : Kieffer Sutherland (24H Chrono, L’expèrience Interdite), et dans le rôle de la potiche : Eva Longoria (Desperate Housewives). Car si l’intrigue, bien que convenue, ne manque pas d’intérêt, le jeu des acteurs est réduit au minimum syndical et pas plus. Ainsi Kieffer Sutherland semble évadé de "24 heures Chrono", en ayant oublié de retirer son costume de Jack Bauer. Pas une once de nuance dans son jeu, on pourrait même parler de désastre vers la fin du film, pas un soupçon de créativité dans la composition de ce personnage meurtris d’avoir cru sa femme infidèle. Kim Basinger, nous regarde en posant sa tête légèrement de côté de façon à rendre un peu plus fatal son regards azur, mais oublie fortement d’être autre chose qu’un fantasme récurent. Et enfin Eva Longoria, à qui l’on devrait décerner l’oscar de la plus belle potiche de l’année. Son rôle est insipide, inutile et totalement dénué d’intérêt. On se demande d’ailleurs souvent pendant le film, ce qu’elle vient faire dans cette galère, à part toucher un cachet supplémentaire afin d’arrondir ses fins de mois.
L’ensemble pourrait encore être un bon film, si les scènes d’actions n’étaient pas si prévisibles et si les rebondissements ne sentaient pas trop la menthe à l’eau. On pourrait même parler parfois de pitié, particulièrement lors d’une course poursuite entre Michael Douglas et Kiefer Sutherland qui frise le ridicule, que l’on pourrait appeler Michael et Kieffer dans un bateau jouent à cache et cache. Le film n’arrive jamais à vraiment surprendre et se laisse même parfois regarder en faisant des mots croisés, ce qui, il faut bien l’avouer reste le comble de l’ironie pour un film d’action.
ConclusionEn conclusion, une très grande déception, pour une intrigue qui aurait pu être intéressante, si elle n’avait pas été traitée des centaines de fois. Déception d’autant plus grande, que l’on attendait le retour de Kiefer Sutherland au cinéma, et que l’on se retrouve plutôt avec un nouvel épisode de « 24 Heures Chrono », mais en moins passionnant. Quand à Michael Douglas, vivement qu’il enlève son costume, pour que l’on puisse se rappeler qu’il fut un temps ou le comédien savait jouer autre chose.