L’histoire de « Revolver » est difficile à comprendre, donc à résumer. Mais en gros, c’est l’histoire de Jake Green (Jason Statham) joueur et arnaqueur professionnel, qui sort de prison après avoir purger une peine de sept ans. Le responsable de son incarcération : Dorothy Macha (Ray Liotta), le patron d’un casino de Las Vegas et accessoirement truand. Par conséquence, une fois libéré, Jake n’a qu’une seule obsession, celle de se venger. Mais dans l’ombre un ennemi plus redoutable rode, il s’agit de Sam Gold, personnage énigmatique.
Le synopsis officiel de « Revolver » parait simple, et promet un film de gangster British dans la veine de « Arnaque crime et botanique » et autres films de gangsters comme les anglais savent si bien réaliser. Mais en réalité, il n’en est rien. Le scénario, au départ limpide, se transforme au fil du film en une histoire compliquée sans queue ni tête que même David Lynch ou David Cronenberg n’y comprendraient pas.
Pour ne rien arranger, « Revolver » est extrêmement prétentieux, bombardant tout le film de citations de philosophes et d’autres grands intellectuels. Le tout est servi avec des séquences de dialogues tout aussi prétentieuses, longues et lourdes. Pour rendre encore son film plus compliqué, (donc forcément plus intelligent ?), Guy Ritchie marche sur le terrain de David Lynch en abordant des thèmes tels que les troubles de la personnalité et du dédoublement. Mais n’est pas David Lynch qui veut.
La réalisation et le montage sont à l’image du scénario, un mélange de tout et n’importe quoi, plagiant les films tels que « Cours Lola Cours » ou encore « Kill Bill » avec une séquence en animation qui parait totalement hors de propos. La lumière est esthétiquement inesthétique, surtout pendant la séquence où Macha (Ray Liotta) se retrouve noyé dans une lumière bleue piscine hideuse.
Que dire du jeu des comédiens qui est totalement risible. A commencer par Jason Statham qui a changé de look, il a les cheveux longs, ce qui change de ses autres films où il est chauve. Il veut démontrer qu’il est capable de jouer des rôles torturés en lieu et place des héros de films d’actions. Du coup, il sort toutes les grimaces faciales dont il est capable, notamment dans une scène mémorable dans un ascenseur. Et Guy Ritchie de le laisser faire…
Ray Liotta suit le même chemin, et s’investie à fond dans son personnage sans peur du ridicule, dans une scène où il se retrouve en slip de bain, pleurant de toutes les larmes de son corps, tout en menaçant une petite fille avec son revolver. Du grand jeu d’acteur.
Pour conclure, « Revolver » est un film prétentieux, soporifique. La fin (douteuse) arrive comme une délivrance.