Synopsis
Jamal Malik, 18 ans, orphelin vivant dans les taudis de Mumbai, est sur le point de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies lors de la version indienne de l'émission Qui veut gagner des millions ? Il n'est plus qu'à une question de la victoire lorsque la police l'arrête sur un soupçon de tricherie.
Sommé de justifier ses bonnes réponses, Jamal explique d'où lui viennent ses connaissances et raconte sa vie dans la rue, ses histoires de famille et même celle de cette fille dont il est tombé amoureux et qu'il a perdue.
Mais comment ce jeune homme est-il parvenu en finale d'une émission de télévision ? La réponse ne fait pas partie du jeu, mais elle est passionnante.
Critique artistique
Après avoir vidé Londres de ses autochtones et fait renaître le soleil, Boyle s’attaque au premier pays producteur de films au Monde à savoir l’Inde et son Bollywood. En choisissant de suivre l’itinéraire de Jamal Malik, un orphelin comme beaucoup dans ce Pays, le réalisateur va nous plonger au plus profond de ce pays atypique qui est en passe de devenir une future grande puissance mondiale. Portée par des acteurs inconnus chez nous, l’histoire dépeint les maux d’un pays touché par la pauvreté, la famine ou encore la dualité des fameuses castes ce qui engendre de la violence. Boyle aurait pu nous montrer les merveilleux paysages ornant le pays mais il a préféré rendre hommage à l’ascension fulgurante de ce pays. Il y met en exergue toutes les facettes extrêmes du pays : des merveilleux monuments comme le Taj Mahal à la violence accrue dans les bidonvilles, en passant par les danses de Bollywood car l’Inde c’est tout cela à la fois.
Du PVD au NPI
Au travers de la jeunesse de Jamal Malik, c’est véritablement l’Histoire contemporaine de l’Inde qui est balayée. Des bidonvilles aux buildings, des organisations criminelles utilisant des enfants à « Qui veut Gagner des millions ? », c’est une véritable modernisation d’un pays vue au travers d’un enfant devenant adolescent. Dans un manichéisme que l’on pourrait décrier, Boyle confronte deux destins : celui de Malik le gentil et de son frère le méchant. Meurtris par les mêmes événements, ils vont pourtant emprunter deux chemins différents : l’un choisira la facilité criminelle pour l’argent, l’autre la vie normale pour l’amour de sa vie car c’est en fait le fil conducteur de son histoire à lui, sa très chère La Tika.
28 minutes plus tard
La touche Boyle est bien là. Sa mise en scène usant d’intelligent s flashback, il sait parfaitement porter son scénario sans nous perdre dans l’évolution de son personnage noyé dans la révolution indienne. Il arrive donc à parfaitement simplifier un scénario au demeurant complexe tout en assurant son désir de nous cultiver et de nous faire découvrir ce grand pays qu’est l’Inde. C’est en fait un véritable hommage qu’il rend à ce monstre géographique asiatique.
Conclusion
Boyle n’a donc pas volé ses oscars. Non content de nous proposer un scénario alliant originalité, intelligence et Histoire, il assure le niveau mise en scène pour dérouler avec empathie sa galerie de personnages atypiques dans l’évolution moderne de l’Inde. Au diapason de ce qu’il a su arborer auparavant, à savoir un solide survival et un huit-clos psychologique à la sauce science fiction, il vient d’ajouter une nouvelle pierre à son édifice cinématographique. Assurément un grand film signé par un déjà grand réalisateur.