Critique subjective de Emmanuel Galais et Critique Technique de José Evrard
Synopsis
Agent immobilier accro au boulot, Jim Evers entraîne sa famille jusqu'à une grande et glaciale demeure qu'il rêve de transformer en un somptueux immeuble en copropriété. Mais à leur arrivée, les Evers découvrent très vite qu'ils ne sont pas les seuls dans la bâtisse. 999 sinistres fantômes se manifestent pour venir faire connaissance ! Et ils ne partiront pas tant qu'ils n'auront pas terminé ce qui les retient dans la maison. C'est donc à Jim que revient la tache de briser la malédiction, et cela, avant que la pendule ne sonne un 13ème coup...
Critique Subjective
Mais au fait qui est Rob Minkoff ? Et bien ce monsieur est né à Palo Alto en Californie, où il a passé sa jeunesse, il est diplomé de la section animation de personnages de la célèbre université Calarts. Rob Minkoff a entamé sa carrière chez disney comme animateur, travaillant sur la création de personnages et le développement de l'histoire de films comme LA PETITE SIRENE de J. Musker et R.Clements et LA BELLE ET LA BETE de G. Trousdale et K. Wise. Il est passé réalisateur sur les courts métrages animés avec Roger Rabbit, "Bobo Bidon" et " Lapin Looping". Il a co-produit le troisième Court métrage Roger Rabbit, " Panique au pique nique". Il est le coréalisateur, avec Roger Allers, du film d'animation LE ROI LION. Il a ensuite mêlé images de synthèse et prises de vues réelles pour créer Stuart Little. Il fut entre réalisateur de Stuart Little 2.
Suite à ses collaborations sur les personnages et le développement des histoires de dessins animés comme " La petite sirène" et " La belle et la bête", ainsi que la réalisation avec Roger Allers du plus grand succès des studios Disney, à savoir Le Roi Lion, on pouvait attendre de Rob Minkoff, un film d'une très grande qualité. Mais à l'inverse de "Pirates des Caraïbes", " Le manoir Hanté" , s'il est une réussite visuellement, n'en demeure pas moins un film complètement raté à l'ennui désastreux.
Pour mieux comprendre cette Bérézina, il faut faire un comparatif avec le film de Gore Verbinski. En effet, ce qui faisait le succés du premier est exactement ce qu'il manque au deuxième. Par exemple la force de "Pirates..."reposait essentiellement sur le scénario qui mélangeait ingénieusement l'histoire de l'attraction avec une histoire d'amour et le mythe des pirates. Dans "le Manoir..." l'équipe semble s'être tellement fixé sur les effets spéciaux et la qualité visuelle du film, qu'ils en ont oublié le scénario. On se retrouve alors avec une histoire frôlant la limite syndicale. Aucune ingéniosité, aucun sens du rythme, aucun sens de l'humour. On s'ennuie presque à chaque plan. Dans "Pirates...", les acteurs, à commencer par Johnny Depp, étaient passionné par ce qu'ils faisaient et s'en amusaient, cela se voyaient à l'écran, au point de nous surprendre à chaque fois. Dans le "Manoir..."Eddie Murphy nous resserre le strict minimum de ce qu'il sait faire, en nous faisant un mixte de "48 heures" et du "Flic de Beverly Hills". Il avait été plus inspiré dans "Un prince à New York" ou voir même dans "La famille Foldingue"(le premier uniquement). Chacun des comédiens semble s'ennuyer et ne pas bien savoir ce qu'il fait là. Résultat, on s'ennuie autant qu'eux.
Par contre les effets spéciaux et l'aspect visuel du film sont d'une très grande qualité, ce qui relève un peu la sauce de ce désastre. Rick Baker, que l'on connaissait grâce à son King Kong de 1975, et aussi aux créatures qui peuplaient la Cantina dans Star Wars et à bien d'autres créatures Hollywoodiennes, nous offre des morts vivants plus vrai que nature et des fantômes d'une impressionnante qualité esthétique.
En conclusion, un film raté pour cause d'obsession technique. A vouloir faire un film exceptionnel visuellement, le réalisateur et les scénaristes en ont oublié l'histoire. Un scénario vide d'intérêt, des acteurs absents, il ne reste que les effets spéciaux, c'est un peu juste.