Des hommes et des Dieux

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
France
Date de sortie
23/02/2011
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Martine Cassinelli et Frantz Richard
Scénaristes
Xavier Beauvois et Etienne Comar
Compositeur
Divers
Critique cinéma
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
120
Support
Critique de Emmanuel Galais

Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990. Huit moines chrétiens Français vivent en parfaite harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe dans la région. Malgré la menace qui les entourent, les moines décident de rester coûte que coûte.

En ces temps troublés où la religion s’installe au cœur des débats, parfois avec une violence terrifiante, le réalisateur Xavier Beauvois s’est interressé au destin des moines de Tibhirine en Algérie qui furent enlevé en 1996 et retrouvés morts. Une histoire qui va bien au-delà des dogmes, mais qui au contraire plonge au cœur de l’ esprit humain. Ce film est avant tout une reflexion intelligente sur le don de soi, le sacrifice et la fraternité qui unit ces hommes. Le réalisateur explore cette question fascinante qui amena les moines a rester dans leur monastère : Partir pour aller où, quand tout ce qui les guide est entre ces murs ? Quand la terreur s’impose doit-on abandonner ses proches ou au contraire les soutenir dans l’epreuve ? Comment accepter le martyr ?

On pourra effectivement reproché au scénario de Xavier Beauvois et Etienne Comar, une certaine complaisance dans le propos, mais se limiter à cela serait beaucoup trop réducteur et l’on passerait à côté de la plus grande force de la trame, ce combat personnel et intime qui lie les moines, cette dévotion qui, peut-être les aveugles, mais leur offre involontairement une dimension presque prophétique. « Des hommes et de dieux » parvient à créer un monde commun où le spectateur participe à la refléxion des personnages, se laisse hypnotiser par le litturgie toujours présente, presque envahissante pour vivre au plus prêt la dualité permanente qui les petrifie jour après jour. Le scénario n’oppose pas deux religions entre elle, bien au contraire, d’une certaine il confronte deux type d’extrémismes pour mieux s’interroger sur l’un comme sur l’autre. Le premier qui consiste à utiliser la violence pour imposer une doctrine mensongère et l’autre qui consiste à faire don de sa vie par dévotion et par fascination de la charité.

Et Xavier Beauvois choisit une mise en scène pointilleuse qui met l’accent sur les silences du monastère et sur les chants religieux comme unique bande son pour mieux renforcer son propos. Le réalisateur partage sa fascination pour ses personnages atypiques avec des plans soignés, des perspectives travaillées au plus juste pour mieux laisser apparaitre l’oeucuménisme de l’instant, comme lors de cette scène monumentale au lyrisme flamboyant qui annonce l’épilogue tragique. Beauvois filme les visages au plus prets pour mieux laisser poindre l’illumination des protagonistes et donner ainsi à leur spiritualité tout son sens. Les émotions, le désarroi et pour finir l’érrance sont ainsi dépeint avec beaucoup de justesse et une intelligence de ton rarement atteinte.

Mais il serait injuste de ne pas souligner l’exceptionnelle interprétation des acteurs à commencer par Lambert Wilson (Hiver 54), Michael Lonsdale (Agora) et Olivier Rabourdin (Poupoupidou) dont les compositions sont d’une qualité rarement atteinte. Comme possédés par l’esprit divin de leurs personnages respectifs les trois acteurs illuminent littéralement l’écran d’un jeu fascinant de  précision, où les sentiments sont exprimés avec maitrise et presqu’autant de dévotion.  Les comédiens participent avec l’ensemble de la distribution à la fascinante retranscription d’une lutte involontaire contre toute forme de térrorisme.

En conclusion, « Des Hommes et des Dieux » est un film saisissant de maitrise, d’une beauté incroyable dont le discours, est certes, complaisant avec ses personnages mais donne une reflexion juste sur les doutes personnels de ce sacrifice. Un chef d’œuvre à (re)découvrir.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Une image soignée avec des couleurs particulièrement bien tenues. Les  contrastes donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Malgré quelques scintillement lors des scènes arborées, un soin particulier a été apporté à l’image pour mieux mettre en valeur les paysages qui illustrent le film.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste DTS HD 5.1 qui donne la priorité aux ambiances. Les chants liturgiques sont parfaitement mis en valeur par le soin apporté aux  pistes sonores, révélant ainsi de véritables maitrises et de belles trouvailles comme l’opposition entre le vrombissement pesant d’un hélicoptère et le silence imposé pour la reflexion de la prière. Les basses se font imposante avec beaucoup de justesse pour donner un véritable relief à l’ensemble.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 15 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Complément d'enquête
Pour commencer le reportage de l’émission « Complément d’enquête » qui revient sur la véritable histoire des moines de Tibhirine. Certainement le meilleur moyen pour comprendre les choix narratifs du réalisateur. Puis une galerie de projets d’affiches, suivit d’une galerie de photos et de bandes annonces. Même si le reportage de France 2 est passionnant, il n’en demeure pas moins un peu court et un peu seul. Un making of aurait été un minimum. Une véritable déception !