Dans le sud de la France, Marc, marié et père de famille, mène une vie confortable d’agent immobilier. Au hasard d’une vente, il rencontre une jeune femme au charme envoutant dont le visage lui est familier. Il pense reconnaitre, Cathy, l’amour de ses 12 ans dans une Algérie violente., à la fin de la guerre d’indépendance. Après une nuit d’amour, elle disparait. Au fil des jours un doute s’empare de Marc.
Un nouveau film de Nicole Garcia cela sonne toujours un peu comme un évènement, lorsqu’en plus le rôle principal est tenu par Jean Dujardin, on frise presque l’hystérie. « Un balcon sur la mer » est une nouvelle occasion pour l’acteur de faire preuve de son talent. Et de ce côté-là c’est une réussite totale, car l’acteur n’en finit plus de briller dans des rôles sombres. D’une inspiration permanente, Dujardin impose un charisme digne d’un Delon de la grande époque, à la fois inquiétant et torturé, en proie à ses propres démons. L’acteur sait se montrer sensible et parvient sans beaucoup de difficultés à imposer son style et donner à son personnage toute la force qui lui est nécessaire. Comme Jean-Pierre Bacri dans les précédent film de la réalisatrice, Jean Dujardin s’approprie l’atmosphère de Nicole Garcia et en devient son principal ambassadeur.
Et c’est peut-être cela le problème de « Un balcon sur la mer », la réalisatrice puise dans ses souvenirs et les intègre dans sa trame, mais l’atmosphère sombre et parfois opaque de Nicole Garcia ne parvient pas à masquer un manque d’originalité et une inspiration qui commence à défaillir. Comme cela était déjà le cas de « Selon Charlie », le film s’enferme dans une succéssion de scènes aux travelings lentement assumés, de plans immobiles, larges et d’autre sérrés plus silencieux. La réalisatrice se perd petit à petit dans un obscurentisme pesant et n’arrive plus à donner de la force à son propos, au point que lorsque le générique de fin apparait, le spectateur ne parvient pas à refreiner une certaine frustration de ne pas avoir pu s’impliquer totalement dans l’histoire.
Car si l’histoire pouvait être particulièrement accrocheuse, elle finit par se perdre dans une sorte d’apathie pesante qui laisse le spectateur sur le carreaux. Les plans sont soignés, l’eclairage minutieux et la direction de comédiens à la hauteur de la réputation de la réalisatrice, mais l’ensemble ne parvient jamais à totalement impliquer l’auditoire. Les personnages sont froids et même les scènes corporelles dégagent un peu trop de frigidité pour être totalement cohérente.
En conclusion, « Un balcon sur la mer », prouve une fois de plus le savoir faire de la réalisatrice en bien des points, le travail de lumière, la beauté des plans, les charmes des souvenirs de la réalisatrice qui ont permis de pouvoir donner une atmosphère particulière à son histoire. Mais Nicole Garcia semble avoir beaucoup de mal à se défaire d’une certaine froideur dans sa réalisation, et le public ne parvient jamais à totalement s’impliquer dans la trame de son histoire. De la même manière qu’avec « Selon Charlie », la réalisatrice s’enferme dans une atmosphère sombre et une apathie parfois pesante.
Une image soignée vient donner au film un éclat bienvenu. Les contrastes mettent en valeur la qualité des soins visuels apportés à la photo, et les contrastes donnent suffisamment de relief. Les couleurs sont parfaitement bien pesées pour jouer sur les nuances de tons qu‘offrent les paysage. Le spectacle bénéficie d’un beau transfert.
Une bande son 5.1, forcément efficace qui se met totalement au service de ce film, dont la bande originale est d’une grande inspiration. Les basses sont particulièrement mises à contributions, et la dynamique se fait immédiatement entendre dès que les besoins s’en font sentir. La spatialisation est en phase totale avec le film.