Lost in translation

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Lost in translation
Genre
Pays
USA
Date de sortie
04/05/2011
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Sofia Coppola
Scénaristes
Sofia Coppola
Compositeur
Phoenix
Critique cinéma
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
96
Support
Critique de José Evrard

Synopsis
Bob est une star du cinéma américain. Bob est venu au Japon pour tourner une publicité pour un whisky. Bob ne dort pas. Il se sent perdu. Charlotte vient d’avoir son diplôme mais ne sait pas encore quoi en faire. Charlotte est au Japon pour accompagner son mari photographe, mais qui est absent toute la journée. Charlotte ne dort pas. Elle se sent perdue. Perdus, ces deux-là vont se trouver, et transformer deux ennuis en moments de bonheur.

Critique Subjective de Sébastien Keromen
S'il n'était pas parfait, Virgin suicides avait de grandes qualités, et on attendait avec impatience le nouveau film de Sofia Coppola. Celui-ci arrive enfin, auréolé d'échos dithyrambiques d'outre-atlantique et d'ailleurs. Et on ne nous a pas trompés : Lost in translation est un petit bijou.
Pourtant, le film part sur des bases un peu limitées : un quinquagénaire et une jeune fille perdus dans Tokyo se trouvent et lient des liens pour quelques jours, et chacun, c'est-à-dire elle, lui, et le spectateur, sait parfaitement que l'histoire tournera court. A partir de cette histoire anémique, Sofia Coppola développe un film d'une sensibilité et d'une tendresse extrêmes. Habituellement, je suis assez réticent aux films qui finissent quasiment dans la même situation que leur début, j'ai l'impression de perdre un peu mon temps. Lost in translation présente cette absence de progression entre le début et la fin, mais le voyage vaut vraiment le coup d'être fait.

Ce voyage est d'abord hautement dépaysant, puisque au Japon. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'occasion d'une immersion (un peu violente) dans la culture japonaise et les goûts des nippons, qui cumulent les trois " ex- " : excès, exubérance, exagération. Bon, c'était un peu facile d'opposer le calme tranquille et un poil blasé des deux héros avec le tourbillon frénétique du Japon, mais ce dernier est représenté de façon assez juste, sans caricature, et permet donc de se faire une idée par soi-même, indépendamment du regard des deux protagonistes. Le film vous laisse donc une chance d'apprécier par vous-même la culture japonaise (sauf leur télé, là je pense que c'est impossible), d'autant que le film présente aussi certains de ses aspects " calmes ", comme temples et jardins zen. Et même si les deux héros passent leur temps à être " agressés " par cette culture, on devine un regard tendre de Sofia Coppola sur le Japon (sinon, pourquoi y aurait-elle fait tout son film ?), et on profite à la fois du côté dépaysant et du côté amusant de la réaction des héros.

Car le film est aussi très drôle. On ne se lasse pas des scènes où divers réalisateurs ou photographes sortent des discours complets en japonais au pauvre Bill Murray qui n'y entrave rien. Ce dernier, servi par des très bons dialogues, nous joue avec talent son rôle habituel de cynique désabusé. En face, Scarlett Johansson joue parfaitement la jeune fille à la fois fragile et sûre d'elle. Le jeu des deux acteurs est bien pour moitié dans le plaisir qu'on prend à regarder ce film. Les quelques seconds rôles, outre une pléiade de japonais parlant plus ou moins (ou pas du tout) bien anglais, notamment Giovanni Ribisi en mari photographe sympathique mais un peu speedé et pris dans le milieu, et Anna Faris en starlette qui veut tellement être dans le vent qu'elle utilise n'importe quel mot japonais (arigatoo, ça veut dire merci, pas au revoir...) apportent aussi leur pierre à ce beau film.

Mais pourquoi est-ce un beau film ? Parce que Sofia Coppola utilise l'approche " impressionniste " pour raconter son histoire, c'est-à-dire par petites scènes qui ont rarement un début et une fin, qui racontent juste un mot, une action, une anecdote. D'ailleurs, chapeau d'avoir trouvé tant de scènes à raconter, parce qu'à force de les faire courtes, il en faut pour remplir un film !

Toutes ces scènes sont parfaitement montées, mises en musique, nous entraînent soit avec Charlotte pour un voyage poétique, soit avec Bob pour un voyage désopilant, soit avec les deux pour un voyage tendre. Leur relation fait également partie des grandes réussites du film, grâce à la fois à l'écriture des personnages et à leur interprétation. Leurs rapports sont à la fois tendres et presque sensuels, tout en restant tout à fait corrects et pudiques. Ce n'était pas évident de les dépeindre, on pouvait tomber dans des tas d'excès, mais Sofia Coppola a réussi à se maintenir sur la fine ligne du vrai pour ces deux personnages.

Au final, la réussite principale de ce film est de toucher le spectateur, de l'impliquer dans l'histoire, aux côtés des personnages, de lui faire visiter le Japon avec ses merveilles et ses goûts, hum, spéciaux. Tour à tour très drôle, poétique, émouvant, bruyant, calme, touchant, dépaysant, le film nous abreuve d'images et de sons, de dialogues en anglais et en japonais, de gags et d'émotion.

Même si le sujet reste très léger et manque peut-être un peu d'ampleur, le film est un petit bijou, charmant et attachant. Pas évident d'intéresser le spectateur à deux paumés dans une ville de fous, et pourtant le défi est relevé haut la main. On attend déjà avec encore plus d'impatience le prochain film de Sofia Coppola.

Un dernier mot
A voir : sans faute
Le score presque objectif : 8,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, ne le manquez pas

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
L’image n’est pas si nette que ça , alors volonté de suivre le grain cinéma, le flou artistique ou soucis de transfert, ici deux écoles s’opposent mais on peut s’apercevoir assez rapidement que les scènes de nuit avec des néons posent quelques soucis, et que les plans larges ne sont pas si nets que ça. Les gros plans, les visages, et les contrastes nous éblouissent de leur beauté par contre.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Très belle répartition sonore d’une belle densité et qui taquine toutes les enceintes avec douceur et précision. Le seul reproche que l’on puisse faire à la bande son est d’être un peu trop chargée en basse ce qui gâche un peu le reste du message. Très nette supériorité de la Vo en terme d’intégration des voix dans le mixage général même si la Vf tient parfaitement la route due au très bon choix du casting sonore et de la qualité de la piste DTS Hd master audio 5.1.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 75 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Les Bonus sont strictement les mêmes que sur le DVD , je me réfère donc à l’excellente critique faite par Fabrice Navarro.

Menus : Beaux, aériens, zen, design, subtils, animés et en plus avec le planant Girls en arriere plan.

Bonus : Assez sérieux et pointus dans l'ensemble.

Making of (29m44s VOST) : Filmé au camescope comme un film de vacances amateur, il permet de découvrir l'avant tournage, avec le planning, le choix des extérieurs, l'arrivée des acteurs, la cérémonie "coppola-esque" avant le tournage de la  1ere scène. On découvre aussi que Sofia a filmé sans autorisation par moments dans Tokyo, à la sauvage, ce qui donne un côté aventurier à ce reportage trés riche qui retranscrit trés bien le tournage d'un film et de la vie de l'équipe au jour le jour.

Clip vidéo (3mm00s)  "City Girls" : avec des extraits du film où l'on voit Charlotte errer dasn Tokyo.

5 Scènes coupées (10m00s VOST) :

Scènes assez intéressantes dans l'ensemble et qui sont soit des inédites soit des versions longues de celle vues dans le film.

Bill Murray fait l'andouille pendant la scéance d'aquagym - Charlotte et les robots - Conférence de presse intégrale de l'inénarrable Kelly Strong (arf.... blondasse effect à souhait ;) ) - Matin après le karaoké - Bob à l'hôpital (version longue).

Mattiew's best Hit TV (4m40s - VOST) : Version intégrale de l'émission kitsch destroy auquel participe le pauvre Bob et dont on ne devine que quelques secondes dans le film. Suffisament toutefois pour deviner la galère dans laquelle il s'est engagé.  Cette version longue confirme la crétinité de l'émission... ils sont fous ces japonais... ;)



Conversation avec Bill Murray et Sofia Coppola (9m30s VOST) : Les 2 personnages reviennent sur le tournage du film et se rémemorent des souvenirs, des impressions  et parlent des scènes clés du film dans un entretien trés convenu.



Bandes annonces (4m09s VOST - VF ) : bandes annonces en version française et originale

Conclusion : Un trés bel exercice de style, mais attention qui risque d'en rebuter plus d'un car il ne se passe quasi rien dans ce film...Alors si déja vous avez du mal avec les comédies romantiques plus animées cela risque d'être dur... Mais qui sait ? Tentez le coup quand même, Scarlett Johansson est quand même trés mignone, on découvre Tokyo et le DVD est trés bien fait à tous les points de vue.