George est un ouvrier américain entretenant une relation particulière avec l’au-delà. De l’autre côté de la planète, Marie, journaliste française, frôle la mort et voit son existence bouleversée. En perdant la personne qui lui est la plus chère, Marcus, un jeune garçon londonien plonge dans un abîme de questions. Dans leur quête de vérité, les destins se croisent, transformées à jamais.
Du haut de ses 81 printemps, Clint Eastwood s’interroge depuis un moment déjà sur la fin de l’existence et ce que cela cache, allant même jusqu’à faire un bilan d’une vie menée à porter des idéologies, des certitudes et des combats. Le réalisateur, toujours à la pointe de son art, arrive au bout de son exploration en se penchant cette fois-ci sur ce que cache l’ultime souffle de note existence. Sans pour cela tenter de donner la moindre réponse, Eastwood plonge son regard dans l’image que l’on se fait de la faucheuse, s’interroge sur ces gens qui ont fait l’expérience ultime et dont la vie fut bouleversée. Comme une obsession évidente et justifiée, le réalisateur soigne sa mise en scène, n’hésite que très peu entre le spectaculaire et l’émotion et prend son temps pour mieux dessiner les troubles de ses personnages, toujours très travaillée, sa réalisation ne manque pas d’inventivité et plus qu’un témoignage son film devient une véritable plongée en apnée dans les virages de l’existence.
Pourtant le scénario de Peter Morgan, déjà à l’origine de petit chef-d’œuvres que furent « The Queen » ou « Le dernier Roi d’Ecosse », manque de cohérence dans son propos. Le spectateur suit les trois destins de ces personnages, mais n’arrive pas forcément à comprendre la logique de l’histoire. Et la mise en scène rigoureuse et honnête de Clint Eastwood ne fait que mettre en avant les faiblesses du scénario. Car l’expérience de la mort est un sujet trop abstrait pour être traité de manière aussi cartésienne. Et même si le réalisateur sait comme personne filmer les sentiments, la pureté de ses personnages face à un évènement qui les dépasse, il ne peut empêcher une certaine longueur dans le traitement scénaristique de l’histoire. On peine à comprendre où tout cela nous mène, et même si l’on en a pris l’habitude avec le réalisateur oscarisé, l’ensemble manque de solidité et Eastwood ne parvient pas à masquer un manque d’assurance, principalement dans sa conclusion.
Côté distribution, pourtant le film peut s’enorgueillir d’acteurs particulièrement bien dirigés, à commencer par le quatuor : Matt Damon (Will Hunting), Cecile De France (L’auberge espagnole), et les deux frères jumeaux Franckie et George McLaren, chacun rivalisant de qualité, de justesse et de spontanéité, particulièrement les plus jeunes qui parviennent, avec toute la simplicité de leur jeu, à toucher le spectateur et à justifier à eux seuls l’émotion du film. Matt Damon, se la joue en retrait pour mieux laisser son personnage apparaitre et donner toute la nuance des questions qu’il se pose, autour de ce don qui le torture. Tout cela participe au charme de ce film, y compris dans le jeu impeccable de l’actrice, dont la fraicheur continue à rayonner plan par plan.
D’un commun accord entre amateurs de cinéma, « Mais le moins bon des films réalisés par Clint Eastwood, reste tout ce qu’il ya de mieux aux cinéma », « Au-delà » montre une certaine faiblesse scénaristique qui déroute le spectateur, notamment sur le final, mais les qualités du réalisateur ne cessent de transparaitre à chaque plan. Une mise en scène minutieuse, un regard sensible, et une maitrise subtile, font tout de même de ce film, une œuvre remarquable.
Une image impeccable, à la résolution soignée. Les noirs sont intenses et les couleurs parfaitement dosées pour donner une certaine profondeur, particulièrement lors du tsunami. La lumière de Tom Stern, grand complice du réalisateur, retrouve toute sa valeur dans cette édition. Les contrastes offrent une véritable profondeur à l’ensemble. Une véritable réussite.
Il fallait une véritable subtilité sonore pour faire jaillir toute l’émotion du film de Clint Eastwood. Le support apporte exactement ce qu’il fallait, avec un DTS-HD Master audio tout en subtilité, sur la version Originale . La spatialisation est impeccable et la dynamique forcément brillante avec des basses parfaitement dosées pour donner ce qu’il faut de densité à l’ensemble. On regrettera tout de même un simple 5.1 Dolby Digital pour les autres versions.