La planète des singes : Les origines

Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leur sujet. César est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’homme dans un combat spectaculaire.

Le mythe de « La planète des singes », sur laquelle l’homme et le primate ont inversé leur rôle, un monde où la société est dominée par des gorilles et non par des humains bedonnants et arrogants, voilà ce qu’avait écrit Pierre Boulle en 1963, esquissant une fin du monde apocalyptique dans une société pétrie de peur d’une arme atomique etc…En imaginer les origines pouvait être tentant dans les couloirs du studio Hollywoodien mais trouver un scénario suffisamment crédible et intéressant n’était certainement pas chose aisée. Le scénario de Rick Jaffa (Relic) et de Ruppert Wyatt (Birdsong) parvient pourtant avec beaucoup d’intelligence à reprendre les codes du premier opus, et ainsi faire un trait d’union remarquable emplie d’une multitude de clins d’œil au film de Franklin J. Schaffner.

La réalisation de Rupert Wyatt (Ultime évasion) tient compte d’ailleurs de ce partie pris qui consiste à se référer de manière systématique à ce premier opus inspiré du livre de Pierre Boulle. Le réalisateur accumule les références en inversant les scènes cultes, telle que la brimade au jet d’eau subit par Charlton Heston dans l’original qui trouve son origine dans les sévices subit par César.

« La planète des Singes : Les origines » est une bonne surprise car il offre une nouvelle vision de l’histoire, sans toutefois chercher à tout prix à la réinventer. Une bonne décision payante, car le public se retrouve dans cette histoire qu’il la prenne avec un regard humain ou un autre plus compatissant envers Césars et ses amis. Le réalisateur d’ailleurs multiplie les bonnes idées, à l’image de la scène des arbres, impressionnante et simple en même temps. Il trouve là une force de narration saisissante particulièrement lorsque les singes prennent le pouvoir.

La distribution n’est pas étrangère au succès de ce film, notamment Andy Serkis, LE Gollum du Seigneur des anneaux, qui confirme un talent indéniable et une maitrise remarquable dans l’art d’interpréter des créatures en tout genre.. Après avoir donné toute l’humanité nécessaire au personnage de King Kong, il offre ici un nouveau visage au « premier singe qui a dit NON ! ». L’acteur maitrise à la perfection le mécanisme des primates, et même si certains pointent du doigt l’utilisation du motion capture pour les singes, la production et le réalisateur l’assument avec brio et la seule performance de Serkis lui donne raison.

En conclusion, « La planète des singes : Les origines » est une réussite surprise tant sur le plan artistique que public. Les scénaristes ont pris le risque de raconter une nouvelle histoire tout en respectant les fondations du premier volume réalisé dans les années 60. Le réalisateur assume ses choix avec brio et livre un spectacle énergique et honnête brillamment interprété par Andy Serkis, une fois de plus remarquable dans son art.

Une image soignée avec des couleurs particulièrement bien tenues. Les contrastes donnent une véritable profondeur à l’ensemble Le support est d’une grande efficacité pour donner un véritable volume aux ambiances, et tout son sens au film. La scène d’ouverture profite magnifiquement du soins apporté à l’image et l’utilisation des perspectives trouve ici tout son sens. Un véritable travail d’orfèvre notamment lors de l’utilisation des effets spéciaux.

Une piste DTS-HD Master Audio 5.1, qui tient ses promesses, mais qui souffre d’un léger surgonflage en basse, particulièrement dans la scène de guerres urbaines. Pour le reste la spatialisation reste cohérente, et les dialogues trouvent une place remarquable au milieu des effets sonores. La dynamique reste brillante et l’on prend beaucoup de plaisir à suivre cette renaissance du mythe de la planète des singes.