L'histoire
En 2070, le temps a remplacé l'argent, et
les êtres humains sont programmés pour une durée de vie qui n'excède pas
25 ans...sauf pour les riches et les puissants qui peuvent acheter du
temps. Will Salas qui appartient au monde des "Pauvres" est accusé du meurtre
et du vol de temps de Henry Hamilton un "Riche", dès lors, il doit à
tout prix vivre assez longtemps pour prouver son innocence...
Critique
Time out est la troisième incursion de Andrew Niccol dans l'univers de la Science-Fiction, après Bienvenue à Gattaca et Simone.
Comme les deux précédents films du réalisateur, Time out
partage le même look futuristique rétro, au niveau des vêtements, des
décors, des voitures...avec une image dominée par des couleurs chaudes, et un
message d'avertissement en fond.
Bienvenu à Gattaca mettait en garde contre la quête de la perfection et la discrimination, avec l'aide de la manipulation génétique. Simone portait sur la manipulation des images, avec l'utilisation des outils numériques pour créer un être 100% virtuel. Avec Time out, le réalisateur est dans l'air du temps puisqu'il
traite du thème des inégalités sociales, de la lutte des classes,
pauvres vs riches...Du divertissement avec un peu de réflexion, tout l'inverse des films de Michael Bay. Ceci dit le message manque de subtilité et certains pourraient le trouver un peu lourd et simpliste.
Niveau rythme, on n'a pas le temps de s'ennuyer car on suit la course du héros qui se bat contre le temps qui s'écoule, passant d'un univers à un autre. On retrouve un peu de James Bond, un soupçon de Bonnie & Clyde, et un zeste de Robin des bois. Un mélange inattendu pour un film de SF, créant ainsi une rupture de ton qui peut dérouter certains et en ravir d'autres.
Autant les références à Bonnie & Clyde et Robin des bois restent subtiles et se fondent bien dans le film, autant les références à l'univers de James Bond sont trop évidentes et jurent avec le reste du film (Justin Timberlake
en Smoking, la scène au Casino, la partie de Poker, la manière dont Will se
présente...). Qu'est ce que le réalisateur a bien voulu faire ? Rendre hommage/clin d'oeil à James Bond ? Ou essaie-t-il de séduire les producteurs de la série afin d' en réaliser le prochain ?
L'autre reproche à faire au film
concerne le casting de ses deux interprètes principaux. Justin
Timberlake ne convainc pas en héros de film d'action, il était plus à
l'aise dans The social network de David Fincher. Et il y a un
réel manque d'alchimie entre lui et sa partenaire Amanda Seyfried, qui
semble également perdue dans ce film.
Côté technique et mise en scène, c'est du grand art comme à son habitude (Andrew Niccol) avec des plans très soignés, qui méritent d'être encadrés et exposés dans une galerie. Rien d'étonnant puisque la photographie du film a été confiée au soin de Roger Deakins qui n'est
autre que l'un des meilleurs, voir le meilleur chef opérateur (Oscarisé) du moment
(No country for old men, True Grit, Les noces rebelles...).
Conclusion
Sous estimé à sa sortie en salle, Time out s'avère être un bon thriller/SF qui divertit aussi bien qu'il fait réfléchir. Le Blu-Ray est l'occasion
de donner au film une seconde chance.
Encodée en AVC au format 2.35:1 respecté, avec un débit flirtant souvent avec les 30 Mbps, l'image de Time out est tout simplement parfaite du début jusqu'à la fin.
Le film a été tourné en numérique avec la caméra Arri Alexa en ProRes 4:4:4, le codec de Apple pour les images en haute résolution allant jusqu'au 4K (pour les connaisseurs). Le Blu-Ray reproduit fidèlement l'image projetée en salle, et restitue de manière splendide la photographie de Roger Deakins, avec des noirs profonds, sans être bouchés, de sublimes contrastes, et une image hyper détaillée à chaque plan. Un top démo !
Contrairement à ce qui est écrit sur la jaquette du film, la piste VF n'est pas en DTS HD MASTER AUDIO 5.1, mais en simple DTS 5.1 standard, la piste HD est réservée uniquement à la VO. Dommage.
En dehors de cette petite erreur, la piste HD de la VO est sensationnelle d'immersion, offrant une bonne dynamique et une spatialisation exemplaire. Les voies Surrounds sont souvent sollicitées et le canal LFE est exploité avec justesse. La qualité d'encodage audio va de paire avec l'encodage vidéo. Parfait !
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Chaque minute compte: les fondements d'une société (16min) : un faux documentaire sur l'origine de la découverte du gêne
Clotho (nom d'une déesse grecque) qui a permis de stopper le vieillissement et d'offrir ainsi la quasi immortalité à ceux qui peuvent se le permettre. Le faux documentaire donne la parole aussi bien aux "Pauvres" qu'aux "Riches", ainsi que le témoignage du scientifique qui est à l'origine de la découverte. Pour des raisons de sécurité, il témoigne à visage caché.
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10 scènes inédites et intégrales (12 min) : de durées variables, certaines sont vraiment dispensables puisqu'elles ne durent que quelques secondes, d'autres auraient méritées d'être intégrées au film car elles nous apprennent plus sur le passé de Will.