Shinjuku Incident : Guerre de Gangs à Tokyo

Catégorie
Cinéma
Titre Original
San Suk Si Gin
Genre
Pays
Chine
Date de sortie
12/07/2010
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Willie Chan, Solon So
Scénaristes
Derek Yee ; Chun Tin-nam.
Compositeur
Peter Kam
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
119
Support
Critique de Simon Bitanga
Zhao Tie, en instance d’être fiancé avec Xiu Xiu, réside dans une région chinoise avoisinant la Russie. La vie y est rurale, rude et difficile mais ils sont amoureux, travailleurs … leur destin commun semble tout écrit.
La Tante de Xiu Xiu, résidant au Japon, propose à sa nièce de passer la voir quelques temps : quelle opportunité extraordinaire y entrevoit le futur couple pour mettre un peu de beurre dans leurs épinards.

Le temps passe et plus aucune news de la jeune femme : un contact annonce qu'elle aurait disparu de la circulation depuis le décès de la tantine. Zhao Tie, inquiet, décide de se mettre à sa recherche en déboulant clandestinement via la baie de Wakasa.

Au-delà de sa quête amoureuse, il y verra de très près les conditions de vie des émigrés et se frottera au Grand Banditisme local.
  

NEW CRIME STORY 


Lu comme ça et connaissant la carrière de l’acteur, tout porte à croire qu’on va assister à une redite de Rumble In the BronxJackie ne rentrera pas au pays avant d’avoir retrouvé sa bien-aimée et corrigé avec ce style, tant populaire, quelque querelleur nihonjin. : ça va être un peu différent car l’icône va ce coup-ci changer de positionnement … du moins se retrouver dans un métrage où il est essentiel que le personnage qu’il incarne n’est pas à priori ce que son public chéri attend de lui.  

La réalisation de Derek Yee propose un sujet percutant et plein de promesses, que l’on peut sans peines scinder en 2 parties, chacune caressant une thématique, méthode et dynamique particulières :     

* La première partie contera, aux côtés d’un Zhao Tie bien accueilli/chapeauté par son jeune compatriote Jié, le quotidien d’étrangers résidant illégalement sur le sol jappe. A la manière d’un docu-fiction, on assistera à leurs conditions de survie si particulières (ils vivent à BEAUCOUP sous un toit exigu, effectuent des jobs ingrats et mal payés (quand tout se passe bien), ...). Pour permettre de s’en tirer un peu mieux : système magouille (les passes des cigarettes, cartes téléphoniques, Pachinkos, …).   

Entre galères angoissantes (quotidien crevant, peur d’être repérés et reconduits par les Forces de l’Ordre hors de la frontière) et petits bonheurs confortants (l’union ça aide), il ne vaut mieux pas chercher le rapprochement avec certains gangs par préférence communautaire (Shanghai, Fujian, …) ou affiliation directe avec les Yakuzas !
Concernant ces derniers, une affaire de successions à la tête des différentes «familles» et La Loi Antigang (de 1992 ?) vont progressivement opposer 2 générations de mafieux ...

C’est une partie motivante, captivante et manifestement bien documentée. C’est «authentique» mais on n’omet pas de faire progresser le scénario, dont une cascade d’évènements prendra ici une tournure dramatique.    

* La seconde partie concerne l’impossibilité de Zhao Tie à s’intégrer légalement dans le système … et sa résignation, sous conditions et appui de ses frères, à faire sa place au (Pays du) soleil (Levant) en passant clairement la barrière underground : resserrer la communauté et s’imposer intelligemment.

Ca devient petit à petit plus violent, plus sombre … Empruntant alors l’autoroute du polar chinois pur jus et prenant des accents de yakuza-eiga (l’honneur ; respect des anciens, traditions & hiérarchies ; prise en marche d’un monde qui bouge ; cupidité dévorante ; «sécheresse» des relations ; conflits silencieux & dissension ; assassinats commandités ; …), on assiste à l’ascension des clandos chinois et un véritable clash avec d’autres gangs. On aborde le très délicat rapport entre les 2 nations asiatiques et toujours cette filiation liée à l’argent (ça achète la loyauté, le silence, les services salissants, … également une manière de dire «Merci» et imposer le respect) !

Les rues japonaises, filmées à la Hongkongaise, sont pleines de surprises : le jour on y deale et la nuit il faut faire très gaffe où on se balade !! Le  réalisme insistant fera des moments d’affrontement une sacrée stupéfaction pour les habitués d’Opération Condor, Niki Larson et autres Royaumes Interdits : Jackie à troqué son niveau surhumain pour un level plus conventionnel (limite beginner) où il trébuchera en livrant des bastons de rue brouillonnes et hésitantes face à des opposants qui ne se débrouilleront pas toujours beaucoup mieux que lui (généralement l’affaire se solde à la batte, la barre à mine ou au bon gros Nakiri bocho) ...  

L’idée de voir Jackie Chan dans un rôle funeste, en mode martial off, dans une production aux composantes dignes d’un Category III (équivalent du moins de 16 ans) fait penser aux virages analogues de Stallone en 2000 avec son Cet Carter ou Costner en 2007 avec son Mr Brooks ! Mais là où les 2 stars américaines tentaient un comeback, il semble que Jackie accepte le rôle par diversification et continuer à aller dans le sens du virage opéré depuis New Police Story : un défi qui saura se montrer salutaire pour sa carrière si il estime commencer à se faire trop vieux pour ses cascades de malade.  

C’est différent sur la forme car Jackie à rarement dévié de son image indécrottablement positive 
et mettre en péril sa réputation pour incarner un Zhao Tie aux choix irréversibles va faire bizarre à coup sûr ! on puisse dire (les détracteurs trouveront que la palette employée ici manque de nuances), sera acquitté avec un sérieux, recul, intensité et détermination appréciables.  

Ceci dit, Zhao Tie rester un brave quelqu’un de base, avec ses principes (il se bat pour ses amis, il est sensible à son prochain qu’il défendra comme il peut, l’égard d’autrui et ses convictions auront plus de valeur à ses yeux que les sommes les plus indécentes) et est obligé d’agir ainsi car le cadre, la situation, les alentours … ne laissent à sa disposition que très peu d’options : soit se laisser aller, soit aller dans le sens de son environnement.
Il va donc jouer le jeu avec réflexion, sagacité et clairvoyance (toujours dans l’intérêt de la communauté, il s’efforcera d’agir sans violence et, plus tard, dans la légalité : il pensera même à s’organiser pour les nouveaux arrivants).  

C’est uns des paris du film qui devient finalement un sacré problème de fond : tout part ou tourne autour de Zhao Tie auquel il faut mettre de côté l’écrasante popularité de son interprète. Le rescapé commet des actes graves mais ceux-ci ne semblent jamais avoir un impact si secouant tant la figure paternelle/meneur d’hommes/entrepreneur le rend garant d’une certaine morale.
 
Du coup, les alentours ne sont pas mis en avant autant qu’il le faudrait et les protagonistes, malgré leurs compositions et consistances, sont doucement écartés au profit du grand Jackie

* Expatriés (la plupart d’entre eux forment un groupe qui cherche uniquement de quoi vivre. Ils officient en marge d’autres formations pour éviter les ennuis, ne s’expriment que dans leur langue natale et baragouinent du nihongo quand c’est réellement nécessaire … Pour travailler, ils passent par des relations qui les tuyautent moyennant commission)    

* Bien qu’on traite des chinois, les seuls japonais massivement concernés seront les Yakusas. Montrés avec une certaine objectivité (les rapports internes parfois tendus sont maitrisés grâce aux codes et influence des patriarches), il est de bon ton que les conflits se règlent sans incriminer le grand public.

Pour exemple Eguchi Toshinari (Masaya Kato),le bras droit du nouveau boss du Sanwa-kai Koichi Muranichi (Tôru Minegishi), est ambitieux et a une vision du métier en pur businessman. La présence étrangère ne le dérange pas dans la mesure où cela sert ses intérêts. Son fidèle second Nakajima Hiromasa (Kenya Sawada) ne partage pas cette «ouverture d’esprit» …  

* Bien que quelques descentes, investigations et altercations aient lieu, la Police est peu présente du fait que le Sanwa-kai fait preuve de discrétion et laisse derrière lui peu de preuves … ainsi qu’une filiation avec les politiciens et le show-bizz
L’inspecteur Kitano (Naoto Takenaka) à pour particularité de ne pas savoir nager et avoir de solides notions de chinois apprises à la Faculté. Il sera le premier bon contact avec un résident local pour Zhao Tie dans un rapport juste et honorable.  


CONCLUSION :  

Tous les sujets abordés seront soit survolés (monde des mafieux nippons), sous développés (relations entre Zhao Tie et les femmes), esquissés (les autres personnages) ou bien traités (vie des allogènes) et communs (rapport mafieux/gangs), … : Shinjuku Incident a un fort potentiel, un peu gâché par bizarrement moins la présence de Jackie Chan que le traitement, peut-être pas assez définitif du personnage principal, pour que cela marque par sa tentative de se risquer sur d’autres terres !
Naturellement un autre acteur habitué aux rôles ambigus (Andy Lau, Jet Li, Tony Leung, Chow Yun Fat) aurait apporté une autre profondeur mais il sera intéressant de voir comment son orientation dramatique va évoluer dans quelques années. Sa performance est assez convaincante pour se laisser prendre au jeu.    

Alors OK, tout ça est rythmé étrangement (tout se met en place et s’imbrique parfois un peu rapidement) ; oui, on dirait réellement moins un doc sur le sujet qu'un drame dont la sacré tournure de histoire peut laisser une impression mitigée et sa morale sur l’appât du gain peut faire dans la naïveté ; oui, l’argument «on veut des papiers, des sous, de l’affection et une vie décente QUELS QU’EN SOIENT LES MOYENS» n’emportera pas fatalement l’adhésion du fan et du profane ; … mais on a affaire à un polar qui se défend bien, globalement enthousiasmant, assumant ses noirceurs, tristesses & tragédies (tout le monde trinque), soignant son propos, permettant même aux personnages d’exister en dépit du temps qui leur est accordé …

A considérer non pas comme un Jackie Chan violent mais un Polar violent avec Jackie Chan atteignant suffisamment ses divers objectifs pour se dire que le finalement c’est plutôt pas mal.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Master HD éclatant et images superbes ! D’un côté les plans en Chine et son visuel particulier (couleurs affadies, contrastes modifiés) s’oppose aux plans, plus pétillants, du Japon (les journées sont lumineuses à souhait et les nuits délivrent un assortiment de lumières/néons qui témoignent d’un goût certain) …
Il peut arriver que certains passages (les séquences de fin et ses lumières rouges) entrainent, volontairement ou non, des tons noirs légèrement verdâtres … mais la compression exemplaire, la définition et la précision offertes ici ne vous feront pas regretter cette heure cinquante de descente dans les bas-fonds !
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Moyenne
Bonne
Mandarin
Non
Non
Non
Bonne
Moyenne
Bonne
2 pistes DTS HD Master Audio 5.1 : riches, amples, elles retranscriront les ambiances de rue avec précision et immersion. Une belle répartition des effets sonores sur les différents canaux (quelques fusillades détonnent, les bruits de pas sur le sol ou tout évènement occasionnant du son seront clairs … si c’est censé être fort, ça ne sature jamais) et une piste musicale enveloppante. Du tout bon pour ce chapitre.  

La VF reste correcte dans l’ensemble et tente de respecter le sens du film sachant que de nombreux aménagements (origines de certains personnages) et autres étrangetés (quand Zhao Tie rencontre Eguchi ou l’inspecteur Kitano) s’additionnent à une légère distance du doublage …
Alors une fois n’est pas coutume : il sera conseillé de regarder le film en VOSTF ou les malentendus liées aux accents/langues trouvent alors tout leur sens.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 95 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Si le film n’a pas encore été vu, prenez garde au menu qui spoile quand même quelques éléments clefs du film … Facile dit comme ça mais essayez de ne pas trop accorder d’importance aux vidéos et concentrez-vous plutôt sur le menu de gauche ou il y a largement de quoi faire :  

* L’accès direct au film
* Les Chapitres
* Les pistes sonores
(VOSTF et VF en DTS HD Master Audio 5.1)
* Les Suppléments :  

- Le Making-of où on mettra en avant les visions et travail du réalisateur. Jackie Chan, Daniel Wu, Naoto Takenaka et Masaya Kato commenteront un peu de tout ce qui concerne l’acting, le scénario, ce qu’ils pensent des autres interprètes, …
Il y a aura quelques mots/anecdotes concernant le choc linguistique mandarin/japonais, une insistance particulière sur l’émotion, les actions chorégraphiées, faire un tel projet au Japon avec une équipe chinoise et les apports mutuels (la débrouillardise des chinois, la discipline des japonais) avant de terminer sur la popularité toujours aussi vivace d’un Jackie souriant et chaleureux.    

- Interview de Jackie Chan : L’acteur va tout d’abord parler de son personnage à la 1e personne sous forme de résumé du film avant d’expliquer le processus de création du métrage via le Derek Yee (recherches importantes attestant que le film démarre avec la mention «histoire inspirée de faits réels»), les pistes sur l’histoire d’origine, la conscience que ce type de rôle est un point marquant dans sa carrière (dans New Police Story il était déprimé, dans Rob-A-Wood il était un voleur, ici il est un criminel) et que des ajustement ont été nécessaires pour que le public ne le rejette pas (on apprend également que son statut de star lui donnait le luxe de choisir son rôle et il aurait pu (du) incarner Jié !).
Il touchera 2 mots sur son implication moindre et l’influence de travailler au Japon.  

- Interview de Daniel Wu : Il résumera le film, décrira le scénario/le personnage de Jié, reviendra sur la marge de manœuvre que lui a accordé le réalisateur pour enrichir Jié, son avis si jamais Jackie avait incarné Jié
 Il n’hésitera pas à commenter le revirement de l’image publique de la star en y voyant une finalité bénéfique, aussi bien pour l’acteur que pour la production cinéma HK en général.  

Naturellement toutes ces confessions intimes, qu’il est évidemment déconseillé de consulter avant d’avoir vu le film, sont reprises, toutes ou parties d’entre elles, dans le Making of ... 

 - 2 Scènes alternatives : Remontage de 2 moments importants du film, en atténuant essentiellement la violence 

- Les Bandes-annonce de Shinjuku Incident : 3 teasers très très courts et la bande annonce officielle en VOSTF qui va pas mal vous résumer le contenu du film  

- Les Bandes-annonce : à pratiquement toutes consulter au choix soit en VF, soit en VOSTF : Les 3 Royaumes ; L’assassinat d'un Président ; Hors de Contrôle ; Il était une fois dans le Bronx ; The Myth ; (la vidéo crapoteuse de) Slevin ; Solomon Kane et Steets of Blood.