L'histoire
Frank White est sorti de prison et les règlements de compte se multiplient. Installé dans une suite du Plaza, il est bien décidé à redevenir le roi de New York. Mais alors que la police s'est jurée de le mettre hors d'état de nuire, White se rêve en businessman. Se rapprochant des élus municipaux et des oeuvres de charité, il conçoit le projet d'ouvrir un hôpital pour enfants, financé par l'argent du trafic de drogue.
Critique
Dans le monde des gangsters, il y a Tony Montana de Scarface et un autre tout aussi dangereux et impitoyable, c'est Frank White de The king of New York. Mais c'est bien Tony Montana le plus connu et le plus admiré par le grand public. Et pour cause, Frank est un gangster plus discret, assagi (par les années de prison ?), plus calculateur et froid, tout l'inverse de Montana qui est plus dans la frime, et l'excès. L'autre différence entre ces deux gangsters réside dans l'endroit où ils règnent en maître, Tony Montana c'est le soleil de Miami, les filles en maillot de bain sur la plage, alors Frank White réside à New York, un endroit plus froid et austère. Son quartier général se trouve dans des rues sales, pas très fréquentables.
Christopher Walken est magistral dans la peau d'un gangster calme mais implacable, imprévisible. Il domine chaque scène rien qu'avec son regard. Le reste du casting est également de qualité, avec des acteurs tels que David Caruso, Larry Fishburne, Wesley Snipes et Steve Buscemi.
Mais le film n'est pas parfait, surtout dans la dernière partie du film qui vire bizarrement vers un enchainement de scènes d'action non stop. La fin surgit trop soudainement, comme si le réalisateur ne savait plus quoi faire de son personnage. Concernant les personnages, en dehors de Frank White, ceux qui gravitent autour de lui sont un peu négligés, trop caricaturaux et clichés.
Enfin, certains aspects de l'histoire qui sont importants pour le film, ont été abandonnés au cours du film, comme l'envie de rédemption de Frank White, son désir d'entrer en politique pour acquérir un statut social plus honorable, à la manière d'un Michael Corleone dans Le parrain 3. On a l'impression que Abel Ferrara s'est tellement concentré sur la forme qu'il en a oublié le fond. Car au niveau de la forme, il n'y a rien à dire, la mise en scène est très stylisée, les plans sont osés. La violence est très graphique et sans concession, comme le Scarface de DePalma. La scène finale de poursuite en voiture est un grand moment de montage et de rythme.
Au final, il manque peut être du temps à Abel Ferrara pour pouvoir développer tout l'univers et tous les thèmes qui sont contenus dans The King of New York. Une trilogie comme Le Parrain de Coppola aurait pu corriger ces lacunes.
Conclusion
Malgré ses faiblesses The King of New York reste un film de gangster incontournable au même titre que les plus connus du grand public tels que Scarface, Le parrain, notamment pour son esthétisme et sa mise en scène en avance sur son temps.
L'image est encodée en AVC au format 1.77:1 avec une image fraichement et superbement restaurée. Le master est propre, l'image garde son aspect cinéma, en conservant le grain naturel de la pellicule. La compression est invisible même en vidéoprojection. Le film d'Abel Ferrara n'avait jamais connu une telle qualité d'image en Homevidéo auparavant.
L'éditeur propose trois formats sonore : VO DTS HD MASTER AUDIO 6.1 et 2.0, ainsi qu'une VF en DTS HD MASTER AUDIO 2.0.
Le mixage de la VO HD 6.1 est décevante, elle parait artificielle, creuse, et de toute manière superflue pour un film dont le mixage d'origine est en Stéréo. Par ailleurs les effets Surrounds ne sont pas nombreux, ce sont les enceintes frontales qui s'occupent du plus gros du travail. La VO HD en 2.0 est à conseiller, tout autant que la VF qui elle aussi est plus convaincante que le mixage 6.1.