Mike est entrepreneur dans le bâtiment le jour. Mais la nuit, il devient « Magic Mike », un strip teaser qui fait chavirer le cœur des femmes venues assister à son spectacle. Quand il rencontre Adam, un jeune homme un peu paumé, Mike va le prendre sous son aile, et lui faire découvrir l’envers du décors, sans oublier au passage de craquer pour la sœur du jeune homme.
Comme d’habitude avec Steven Soderbergh, un sujet en cache souvent un autre, plus profond, que la trame, mise en avant, sert simplement de passerelle. Ici le réalisateur ne fait pas un film de filles, où des garçons se mettent tout nu, non, il traite de l’obsession du rêve, de ce rêve américain, qui pousse à utiliser toutes ses ressources pour arriver à ses fins. Un rêve qui oblige à ravaler sa fierté parfois pour ne jamais perdre de vue son but ultime, celui de réussir. Mike s’obstine, suit sa voie, positive, se met des œillères pour ne pas voir le temps qui passe.
Inspiré de l’histoire de son acteur principal : Channing Tatum, le scénario ne se limite pas à l’aspect parfois superficiel des personnages qui entoure le spectacle de strip-tease, mais plutôt à ce qui les amène à participer à ce show sexy, aux mouvements lascifs. Le scénario ne se repose pas sur ses lauriers, il cisaille des personnages en leur rendant une humanité qu’ils peuvent aisément perdre pendant que la lumière des projecteurs est encore allumée. Loin des stéréotypes, le film montre la fausse insouciance du héros qui ne cesse de vouloir séparer « Mike » de « Magic Mike ».
La mise en scène de Steven Soderbergh est d’ailleurs à l’image de son héros, dynamique lorsque l’on rentre dans l’antre du show, électrique lorsque l’incroyable Matthew Mc Conaghey démarre l’introduction et plus en retenue quand on entre dans la véritable existence du héros, avec des ambiances soignées, des couleurs chaudes presque à l’étouffée.
Et effectivement la distribution y est pour beaucoup, et particulièrement Channing Tatum (L’aigle de la neuvième légion) qui explose littéralement dans le rôle de « Magic Mike » avec des numéros de danses ahurissant et une fragilité remarquable qui en font l’un des espoirs solides du cinéma américain. A plus de 30 ans, l’acteur s’impose dans un rôle tout en nuance, une sorte de docteur Jeckyll et mister Hyde du strip tease. Bien sûr le film rayonne avec les interventions de Matthew McConaghey incroyablement physique et drôle dans ce personnage de maitre de cérémonie outrancier et intraitable.
En conclusion « Magic Mike » est un film renversant parce qu’il parvient à sortir dès le départ d’une ornière qui aurait pu le prendre en otage. Steven Soderbergh ne s’intéresse pas à l’image superficiel du métier de Strip teaser, mais lui donne une dimension plus nuancée en le rendant éphémère, avec un héros qui veut à tout prix son rêve américain. Le réalisateur nous évite avec brio tous les clichés du genre et parvient à réunir tout le monde autour d’une histoire incroyablement sobre.
Comme à son habitude, Steven Soderbergh créé des ambiances particulières, pour mieux différencier les différentes étapes de sa narration, avec notamment l’utilisation de filtres, comme le jaune par exemple lors des extérieurs. L’image souligne parfaitement le travail soigné des ambiances avec des couleurs plutôt bien tenues et des contrastes qui savent marquer le volume de l’ensemble. On regrettera tout de même quelques flous dans les arrières plans, dommage !
La piste DTS HD Master Audio 5.1 déçoit par un manque de dynamisme évident. La répartition est très en avant et manque de mise en ambiance, notamment lors des numéros musicaux, qui sont pourtant des éléments clés du film. Pour le reste la spatialisation reste assez correcte et les dialogues sont assez bien équilibrés.