L’Odyssée de Pi

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Life of Pi
Genre
Pays
USA
Date de sortie
24/04/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Ang Lee, Gil Netter, David Womark
Scénaristes
David Magee, d'après l'oeuvre de Yann Martel
Compositeur
Mychael Danna
Edition
Collector
DureeFilm
125
Support
Critique de Bruno Orru

Pi Patel, 17 ans, est le fils du directeur du zoo de Pondichéry. Lorsque son père décide de quitter l'Inde, toute la famille embarque avec ses animaux sur un cargo japonais : direction le Canada. Mais le navire fait naufrage en pleine mer et Pi se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... puisqu’un splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage.

Ang Lee propose avec le récit extraordinaire de Pi (le roman originel Yann Martel est également disponible) un voyage spirituel, avec un traitement visuel totalement inédit. Difficile en effet de ne pas être porté par les images qui jalonnent le film, que ce soit à terre ou une fois embarqué. La grande force du réalisateur et de son équipe, au delà d’une histoire qui balaye un public de 7 à 77 ans, est de ne jamais mettre en avant la technique, c’est toujours l’histoire et rien que l’histoire qui intéresse le spectateur. Pour autant, quasiment aucune image du film n’est réelle et à fait l’objet d’un traitement visuel ou d’une greffe d’effets spéciaux.




Le film enregistre de nombreuses innovations et sera certainement une référence pour bien longtemps.
Ang Lee déporte une vision surréaliste dans des tableaux dont  il sera difficile de se lasser ; le réalisateur est d’ailleurs bien conscient de l’impact qu’il envoi au spectateur et fige à l’écran les moments les oniriques. Nul doute que certains plans (le bateau qui coule, la barque immobile sur une mer d’huile…) peuvent sans reproche se retrouver encadrés sur un mur ou du moins devenir un fond d’écran qui émerveillera les yeux à chaque apparition.

Les innovations sont également du coté de l’animation des animaux. Il est stupéfiant de comprendre que le film ne comporte que de rares plans avec de véritables animaux à l’écran. La plupart du temps ce sont des images virtuelles. C’est du coté de Richard Parker que l’attention se porte et bien malin celui qui peut découvrir à coup sur si le tigre à l’écran est réel ou virtuel. Je vous invite à ce sujet à regarder le reportage dédié à l’animation du tigre dans les bonus. L’occasion de découvrir que la création numérique de la fourrure du tigre a mobilisé quinze personnes qui ont dû concevoir 10 millions de poils.



Ang Lee a su s’entourer de spécialistes qui excellents dans leur spécialités
 ; le réalisateur à par ailleurs commandé de nouveaux outils et ordonné par l’exemple l’utilisation d’une grue Chapman à l'extrémité d'une Technocrane, soit une grue sur une autre grue !

Ce sont les studios Legacy Effects, connus pour leur participation à de nombreux films comme Iron Man, Avengers, 2012 ou encore The Amazing Spiderman qui a relevé les nombreux défis du réalisateur.

Filmé en 3D, L’Odyssée de Pi révèle tout un travail sur les mouvements de caméra, les jeux de lumière, les juxtapositions de plans… tout est d’ailleurs résumé dans un commentaire du réalisateur « La 3D est un nouveau langage cinématographique, et dans L’Odyssée de Pi il est aussi important d’immerger les spectateurs dans l’environnement émotionnel du personnage que de raconter une vaste épopée ».

Mais assez parlé de technique, le film doit aussi son succès à un inconnu…Suraj Sharma un jeune indien choisi parmi 3000 candidats pour interpréter Pi à l’âge de 17 ans. Suraj n’a donc jamais joué devant une caméra, ne sait pas nager et est maigre comme un clou le jour de son embauche. Il va alors subir un entrainement dur et exigeant… et pour le coup tout ce qui est visible à l’écran est sans trucage pour la performance physique. Le personnage de Pi Patel adulte est quant à lui incarné par Irrfan Khan qui l’on a découvert à l’affiche de Slumdog Millionaire, New York I Love You ou encore The Amazing Spider-Man. A ses côtés on trouve Rafe Spall (Prometheus, Anonymous, Un Jour) qui interprète le rôle de Yann Martel tandis que Gérard Depardieu dont on parle tant n’apparaît que quelques minutes en tant que cuisinier à bord du navire qui va faire naufrage.

L’Odyssée de Pi est un rêve éveillé que le support Blu-ray, et surtout la version 3D,  permet de découvrir dans les meilleures conditions… sans aucun doute l’un des films de l’année à ne surtout pas rater.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Le choc visuel proposé par Ang Lee est parfaitement transposé sur le support Blu-ray, surtout si vous avez l’occasion de le visionner dans sa version 3D. La palette chromatique est relayée dans tout son spectre et, avantage de la vidéo sur le cinéma, les pauses sur images sont conseillées pour contempler à loisir les fabuleux tableaux du film.

La 3D du film est un exemple, malheureusement peu commun, que le relief peut être totalement mis au service d’une histoire… et pas l’inverse. Une 3D douce et discrètement immersive… on entre dès la première image dans un monde peu réel et la 3D magnifie les effets visuels proposés par le réalisateur.

Superbe et démo de deux heures à prévoir...
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une immersion sonore plus douce que l’expérience visuelle. Aucune expérience n’est au programme de ce coté et bien que l’éditeur affiche un mixage VO 7.1, c’est plutôt du 5.1 qui se disperse dans notre salon. Une dynamique bien appuyée pour les séquences de naufrage ou lorsque le tigre rugit.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 200 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Le film proposant une véritable identité, il n’était pas utile de nous abreuver d’un pseudo making-of qui n’aurait comme but que de nous persuader que toute l’équipe s’adore et que chacun est le meilleur dans son domaine. Les preuves à l’image sont suffisantes pour prouver qu’en effet les artistes recrutés excellent dans leur domaine et la meilleure preuve en est que la myriade d’effets visuels est totalement invisible… mais surtout que le spectateur ne s’y intéresse pas car il est à la fois captivé par cette histoire extraordinaire et bercé par la beauté des variations chromatiques qui longent le film.

Les différents documents proposés relayent assez simplement et sobrement cet état de fait.

Cela débute par un long documentaire d’une heure « Le voyage artistique du réalisateur » ou le réalisateur décrit les principaux enjeux de la production (Plus de trois ans et 170 versions de scénario !) et du tournage de ce film.




L'intérêt d'avoir une prévisualisation 3D du film est détaillée car c'est ce principe qui a permis à l'équipe d'avoir une compréhension fidèle de l'attendu du réalisateur...






Il revient assez longuement sur la performance de Suraj Sharma, adolescent un brin turbulent et peu organisé lorsqu’il arrive au premier jour de tournage et qui va vivre un entrainement difficile avant d’être confronté à une machinerie lourde pour ses journées de tournage dans le méga bassin construit pour l’occasion ; un bassin mesurant 70 mètres de long, 30 mètres de large, 4 mètres de profondeur et avec une capacité de 6,4 millions de litres, c’est le plus grand bassin à vague du monde.

Ang Lee détaille également son approche de la 3D, en rappelant que dès le début il était acquis que le film serait tourné en 3D. Il explique pourquoi le film est né non pas au tournage mais sur le banc de montage et comment il a composé avec les contraintes physiques des caméras 3D. Il nous introduit à ce propos l’extraordinaire travail réalisé sur la photographie du film par Claudio Miranda.



Le second reportage « Des effets spéciaux extraordinaires » d’une durée de 20 minutes s’attache plus à la manière dont le tournage en bassin sur fond bleu à pu se transformer en images surréalistes. L’occasion d’avoir la confirmation que le jeu humain de Suraj Sharma est reproduit sans artifice mais que tout autour de lui, rien n’est réel !

Une virtualité qui est expliquée en détail dans ce troisième reportage « Filmer le tigre » s’attachant à décrire comme un titre peut être modélisé avant autant de réalisme. C’est tout simplement étourdissant à l’image et les explications des responsables ne traduisent finalement que peu le fabuleux travail produit. Là encore, on apprécie un propos principalement descriptif et non pas auto complaisant.

Une galerie d’image est également proposée, alternant entre croquis et captures du film.

Enfin, il est possible de visionner images par images quelques extraits du storyboard original.

La galette 3D propose également une demi-heure de contenu découpé en trois sections.

Les scènes coupées (également visibles en 2D) s’étalent sur une quinzaine de minutes et apporte la petite densité narrative qui manque au film… notamment sur l’amorce de la relation amoureuse du jeune homme avec la danseuse ou la confrontation fils / père face à la décision de quitter l’inde.

Un document technique d’une dizaine de minutes permet de revivre la séquence du naufrage en juxtaposant les plans de travail avec le résultat final… un type de bonus déjà vu mais là c’est en 3D !

Enfin la bande annonce du film est proposées, en 3D ou 2D.

La version testée est une version collector, composée du film sur support Blu-ray, du film sur support Blu-ray 3D, du film sur support DVD. Un code permet également de télécharger version digitale du film (PC, compatible Androïd).