Un directeur d’agence en assurance tente de voler un violon très rare à un vieil homme. Mais son larcin va engendrer bien des catastrophes.
Jill Sprecher (Confidences intimes) a décidé de s’attaquer à un style difficile s’il n’est pas maitrisé : Le film à retournement. Entendez par là, une histoire qui n’est en fait pas celle que l’on croit. Alors pour cela elle se repose sur un scénario qu’elle a écrit elle-même avec sa sœur Karen. Une bonne idée, et de ce point de vue-là le challenge est plutôt réussit, puisque l’histoire se déroule sans que le spectateur ne se doute une seule minute de ce qui se trame en fait en dessous. Et c’est bien là tout l’intérêt de « Thin Ice », puisque le film suit une succession de catastrophes que subit le héros, pour au final finir sur un retournement particulièrement réussit. Du moins scénaristiquement !
Car côté réalisation, le film manque cruellement de rythme, et il n’est pas rare de nous voir jeter un œil coupable à notre montre, notamment parce que l’on se demande souvent vers où la réalisatrice nous emmène. Car le principal défaut du film réside dans une mise en scène lente et parfois un peu trop contemplative pour être passionnante. La réalisatrice pose doucement sa caméra et le montage est à la hauteur de son ambition sous « prozac ». Du coup ce qui aurait été une chance pour le film, devient d’un seul coup son principal défaut. Jill Sprecher manque de témérité dans la construction de son film, et sa crainte de tout dévoiler avant la fin du film frein le rythme de son film et provoque l’ennui du spectateur.
Côté distribution, si Greg Kinnear fait le « job » il fut toutefois plus inspiré dans des rôles précédents. Ici le comédien se limite à une expression du visage monosyllabique, qui ne prend que très peu de volume, y compris lors du meurtre qui bouleversera la vie de son personnage. Seul Billy Crudup (Mange Prie Aime) tire son épingle du jeu, en insufflant une véritable folie inquiétante à son personnage.
En conclusion, « Thin Ice » de Jill Sprecher est un film raté par manque de finesse et de courage. Le film se prend les pieds dans le tapis. On s’ennuie ferme malgré toutes les qualités du scénario.