Les héritiers de Downton Abbey ayant péri lors du naufrage du Titanic, la famille Crawley se retrouve dans une position délicate, les trois descendantes ne pouvant prétendre au titre de Lord Grantham. Or, le titre, le domaine et la fortune de la famille sont indissociables. Matthew Crawley, nouveau successeur et lointain cousin, arrive à Downton Abbey. Il y découvre un style de vie nouveau, avec des règles très strictes qui régissent la vie entre aristocrates et serviteurs.
Comme le disait à juste titre mon confrère dans sa critique de la première saison de « Downton Abbey », cette série est d’une très grande qualité malgré une intrigue assez discrète au final. Et cette troisième saison ne change pas la donne, nos aristocrates évoluent toujours dans un monde utopique où chacun d’entre eux se congratulent, se félicitent d’une richesse dont ils ont hérités, d’un pouvoir acquis à la naissance, quant aux domestiques, la vie continuent de s’articuler autour de l’agenda du comte et de la comtesse, les angoisses divergent, les ambitions aussi, mais tout le monde se cale sur l’existence des propriétaires illustres.
Côté intrigue, tout de même, Lord Grantham apprend que sa fortune vient de plonger à cause d’un mauvais placement, qu’il risque d’être obligé de vendre Downton Abbey. Tout le monde cherche alors une solution pour sauver le domaine, les plus jeunes vont devenir les espoirs, chacun devra affronter ses démons, l’aristocratie sera forcé d’abandonner l’insouciance et l’enfermement dans les coutumes et les protocoles. De la même manière les domestiques accueillent un nouveau venu, Bates se bat pour faire éclater la vérité et les scandales ne sont jamais très loin, tout cela dans l’ombre permanente des habitants de Downton Abbey.
La grande force de cette troisième saison est sans contexte la capacité de nous dévoiler en toute simplicité, sans grands renforts d’effets spéciaux ou de scènes d’actions remarquables, le quotidien des aristocrates britanniques dans les années 20, et de leurs domestiques. Chacun évoluant dans une rigidité protocolaire souvent handicapante, et devant affronter avec plus ou moins de facilité l’évolution d’un monde en pleine insouciance qui voit poindre au loin les prémices de crises économiques majeures, et un peu plus loin encore une seconde guerre mondiale qui fera des ravages.
En conclusion, cette troisième saison de « Downton Abbey » amène un petit lot d’intrigues intelligentes, mais distillées avec soins pour ne pas sombrer dans les pièges de la série Soap basique. Ici on suit en parallèle le quotidien des aristocrates et des domestiques dans une mise en scène soignée et subtile.