Ayant passé son enfance dans la solitude et la peur après un terrible accident, la princesse Elsa d'Arendelle va être couronnée reine. Lors de la cérémonie, Elsa dévoile malgré elle à la foule qu'elle possède un puissant pouvoir : celui de contrôler la neige et la glace. Prenant peur et terrifiée à l'idée d'avoir révélé son secret, elle s'enfuit jusqu'à la Montagne du Nord, transformant le royaume ensoleillé en désert de neige et bâtit son palais de glace. La reine des neiges est née. Sa jeune sœur, la princesse Anna, pleine de vie, d'optimisme et de naïveté, ayant vécu coupée du monde comme son aînée, part à sa recherche, accompagnée de Kristoff, un montagnard, pour libérer le royaume plongé malencontreusement par Elsa dans un hiver glacial et éternel.
Succès incroyable de la fin d’année dernière, « La reine des neiges » est une réussite en bien des points. Mais particulièrement en ce qui concerne l’animation. Rarement, les animateurs de Disney sont allés aussi loin dans la minutie des mouvements, dans la beauté des décors et dans la qualité de l’adaptation de ce conte d’Andersen. En effets, au-delà des chansons qui peuvent rapidement irriter n’importe quel parent, un brin mélomane, l’ensemble est d’une grande maitrise. A commencer donc par l’animation qui se surpasse encore une fois. Comme on le sait, depuis toujours le Studio Disney met un point d’honneur à faire évoluer les techniques, pour que leurs dessins animés soient toujours être à la pointe de la technologie.
Avec « La reine des neiges », les animateurs franchissent donc une étape importante. Jamais la glace et la neige ne furent aussi bien mises en valeurs avec des textures parfaites, un jeu sur les nuances particulièrement bien dosé pour donner à l’ensemble une brillance remarquable, la preuve en est cette magnifique scène dans laquelle Elsa se lance dans la création d’un château de glace aussi magnifique que brillant. Un décors qui permet aux animateurs de jouer sur les couleurs pour donner plus de sens à l’émotion d’une action telle que l’attaque des hommes d’Hans, le prétendant de sa sœur Anna. Incroyablement fluide lorsqu’il s’agit de jeux d’enfant, mais redoutablement tranchant lorsque la glace se fait danger et se meurt dans l’incompréhension de la reine.
Côté scénario, les auteurs ont compris qu’il ne suffisait pas d’une technique d’animation précise pour réussir un film, ni d’une mièvrerie de plus dans l’univers des dessins animés de la firme. Il fallait faire d’un conte assez méconnu par chez nous une histoire universelle poignante et rythmée. Et d’abord on commence par les petites révolutions : Il n’y a pas un prince charmant mais deux, la reine n’est plus un simple personnage asexué, mais au contraire une jeune femme dont la robe souligne magnifiquement les formes. Et puis il y a l’humour, même s’il ne vient principalement que d’un personnage, Olaf le bonhomme de neige, il est rapidement le ticket gagnant du dessin animé, à la fois naïf, décalé et émouvant ce petit personnage sert de trait d’union dans une histoire assez sombre finalement où les parents disparaissent tragiquement, une histoire où deux sœurs fusionnelles sont séparées par leur propres parents. Ici, le scénario livre une histoire sombre, mais de la même manière que dans « Raiponce », les héroïnes n’y sont plus de simples potiches à la recherche du prince charmant, elles sont au contraire maîtresse de leurs destins et comptent bien y rester. Et c’est bien toute la force de ce nouveau long métrage du studio Disney que de signer une histoire moins naïves que les précédentes, avec des personnages plus murs, un peu moins stéréotypés.
En conclusion, « La Reine des Neiges » est un dessin animé remarquable d’inventivité, où les qualités de l’animation sont poussées à l’extrême pour offrir un spectacle grandiose, dans l’esprit des grande comédies musicales de Broadway avec des chansons irritantes mais entêtantes, des couleurs incroyablement belles et des nuances parfaitement dosées. Un nouveau chef d’œuvre dans la sphère des longs métrages d’animation du studio.