L’histoire de Liesel, une jeune fille envoyée dans sa famille d’adoption allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle apprend à lire avec le soutien de sa nouvelle famille, et de Max, un réfugié Juif qu’ils cachent sous leurs escaliers. Pour Liesel et Max, le pouvoir des mots ainsi que leur propre imagination vont devenir leur seule échappatoire face à la guerre.
Brian Percival qui s’était fait connaitre en réalisant des épisodes de séries telles que « Downtown Abbey », nous parle de la seconde guerre mondiale, sous un angle rarement abordé : le quotidien des Allemands dans un pays rongé par la dictature Hitlérienne. Un sujet rare, qui nous rappelle à quel point les nazis ont également fait régner la terreur au sein même de leur pays. Des habitants terrifiés, une opposition interdite et une jeunesse qui a peur de de son propre avenir. En se basant sur le livre de Markus Zusak, lui-même inspiré de l’histoire de ses grands-parents, Brian Percival nous entraîne dans les rues d’une Allemagne soumise à la dictature hitlérienne avec beaucoup de précision et de rigueur.
Avec une certaine rigueur, le scénario s’intéresse à toutes ces ambiguïtés qui faisaient le quotidien des Allemands de l’époque, entre peur de contredire et humanité résistante. Si certains prônaient la grandeur de l’Allemagne, d’autres souffraient de la faim et de leur honneur bafoué. On chassait autant « les juifs » que les opposants aux régimes. Caque opinion étaient un risque et chaque prise de risque une action résistante silencieuse. Rarement dans l’excès, encore moins dans la caricature, le scénariste Michael Petroni (Le rite), ne signe certainement pas le scénario de l’année, mais assume une vision presque candide puisqu’à hauteur d’enfants. Le point de vue de la jeune fille permet de mieux mettre en lumière cette distorsion qui existait au sein de la société Allemande, que l’horreur des actions nazis ont finit par faire oublier. La jeune fille se rebelle contre ceux qui font de sa vie un enfer, même si elle finit par comprendre que l’enfer c’est également celui de Max son ami, dont elle tombe petit à petit amoureux.
Bien sûr la réussite du film repose notamment sur la prestation impeccable et d’une étonnante maturité des deux jeunes acteurs que sont Nico Liersch et surtout Sophie Nélisse. Deux enfants comédiens, au talent fou, qui portent quasiment tout le film sur leurs épaules. La jeune fille ne se laisse pas impressionner par l’immense Geoffrey Rush (Le discours d’un roi) toujours aussi parfait en vieil homme usé par la des années de guerre et de régime oppressant, dont les idéaux sont chaque fois malmenés par la haine nazis. Les comédiens semblent imprégnés par cette histoire originale qui a le mérite de nous montrer la guerre sous un autre angle.
En conclusion, « La voleuse de livres » n’est certainement pas le chef d’œuvre de l’année, par la faute d’une base, un peu naïve, mais il a le mérite de nous parler d’un sujet rarement abordé au cinéma : Le quotidien des Allemands dans leur pays durant la seconde guerre mondiale. L’interprétation est impeccable, le scénario bien ciselé et la réalisation suffisamment inspirée pour donner à l’histoire toute la nuance nécessaire.