Christian, jeune producteur de films ambitieux, est amoureux fou de Tara, une actrice qu’il abrite sous son toit. Obsédé par l’idée qu’elle le trompe, Christian fait suivre Tara et découvre qu’elle entretient effectivement une liaison. Sa jalousie se fait d’autant plus grande que l’amant de Tara n’est autre que Ryan, ex petit-ami de cette dernière qu’elle a imposé sur le futur projet cinématographique de Christian. Le producteur décide alors de les piéger tous les deux, sacrifiant au passage ce qui lui reste d’humanité dans des jeux pervers et violents…
La conjonction de plusieurs éléments faisait de « The Canyons », un film particulièrement intriguant. D’abord la présence à l’écriture de Bret Easton Ellis, déjà auteur des très controversés « American Psycho » et « Les lois de l’attraction », pour un scénario éminemment sombre et sulfureux au possible dans lequel des personnages tentent avec plus ou moins de maladresse d’échapper aux griffes d’un producteur quelque peu psychotique, ensuite la présence au casting de James Deen, ancienne star du porno et Lindsay Lohan (Le retour de la coccinelle) qui fait son retour par une porte finalement très en accord avec les scandales et autres frasques qui ont fait sa réputation depuis plusieurs années maintenant.
Tous ces éléments conjugués font de « The canyon », un film forcément intriguant, et le résultat n’est pas si décevant que cela. D’abord parce qu’effectivement l’ambiance du film baigne dans une atmosphère âpre se sensualité perverse, qui plonge le spectateur au cœur d’une intrigue où le sexe est dominant et la jalousie sous-jacente. De ce côté-là, bien sûr, le film est une réussite, car le spectateur sent un malaise dès les premières scènes d’ouverture, puis se laisse petit à petit entraîner dans cette intrigue perverse, où les personnages principaux s’attirent et se confrontent pour ce qui s’annonce déjà comme un drame inévitable.
En cela la distribution joue un rôle capital, à commencer par Lindsay Lohan, dont on ne peut que regretter la déchéance physique. L’actrice, malgré un tournage compliqué (la comédienne arrivait constamment en retard, faisait des caprices de diva, ou encore piquait des colères soudaines, etc…) tire son épingle du jeu en donnant une composition tout en douleur et en ambiguïté. Mais impossible de ne pas regretter, même si le comédien parvient à donner le meilleur de lui-même, sans beaucoup d’effort semble-t-il, que James Deen, ancien hardeur, ne soit limité qu’à une intrigue en rapport systématiquement avec le sexe. A croire que les transfuges du porno ne savent rien faire d’autre.
Et puisqu’il faut conclure, disons, que « The Canyons » est un film simple, à petit budget qui parvient à capter l’attention du spectateur pour ne plus le lâcher jusqu’au final surprenant qui le laissera sceptique sur les volontés du réalisateur.