L'amant

L'histoire
Une jeune fille française de 15 ans découvre la passion et l'amour avec un riche chinois de dix ans son ainé, à la fin des années vingt à Saïgon.

Critique
L'amant est l'adaptation du roman semi autobiographique de Marguerite Duras, qui raconte l'histoire d'amour impossible, entre une jeune française de 15 ans et un riche chinois de 32 ans, à Saïgon à la fin des années 20.... 
Ce qui a fait le succès du roman et du film, c'est bien évidemment les scènes érotiques et torrides entre ses deux personnages principaux. Aidé par les rumeurs de la presse anglaise d'époque qui insinuait que  les scènes d'amour entre Jane March et Tony Leung n'étaient pas simulées. Le réalisateur et producteur n'avaient alors pas démenti ces rumeurs dans le but de promouvoir le film. Mais le film n'est pas que cela, derrière la forme, se cache une belle histoire d'amour impossible car interdite, dû aux origines et à la classe sociale qui séparent nos protagonistes. Ces deux aspects du film ont été dosés de manière équilibrée, afin qu'aucun ne l'emporte sur l'autre, évitant ainsi de tomber, soit dans un film érotique vulgaire, ou dans une histoire d'amour rempli de niaiseries. 

La réalisation de Jean Jacques Annaud est parfaitement maitrisée, et subtile, l'éloignant d'une quelconque ressemblance avec n'importe quel film érotique qui passe sur nos chaines télé. Ce n'était pas évident, mais Annaud l'a fait. Il est bien aidé dans sa tâche par le chef opérateur, Robert Fraisse. La reconstitution du Saïgon des années 20 est simplement magnifique, bien qu'éloigné de la réalité, mais qui correspond bien à l'atmosphère "rêvé" et aux souvenirs nostalgiques de son personnage principal. Le rythme du film est volontairement lent, la caméra prend son temps pour se balader le long des corps, des draps... On est dans un autre monde : la réalité tout à fait subjective des deux amants.

La musique de Grabriel Yared joue aussi un rôle important dans le film, pour accompagner les images et entrainer le spectateur dans ce monde où le temps a été suspendu, pour suivre les ébats de nos deux amants. La voix-off de la narratrice,  Jeanne Moreau, est elle-même une sorte de musique, à la fois langoureuse et nostalgique, en adéquation parfaite avec les ingrédients pré-cités.

Outre la voix de Jeanne Moreau, le casting des amants sont interprétés par Jane March, et Tony Leung. Chacun incarne avec justesse leur personnage respectif, aussi bien physiquement qu'au niveau du jeu. L'alchimie entre eux est présente, incontestablement.

Conclusion
Un film beau plastiquement, avec une belle histoire d'amour. Tous les ingrédients de la réussite sont présents, mais c'est pour les scènes torrides que le spectateur se souvient de L'amant.

Le nouveau disque provenant d'un master 4K tient toutes ses promesses, comparé aux précédentes éditions Blu-ray, DVD, c'est le jour et la nuit. L'image retrouve sa texture filmique d'origine (sans retouches numériques de la part de l'éditeur comme l'utilisation du DNR ou EE - ce temps des débuts du Blu-ray semble révolue, les éditeurs ont enfin compris qu'il faut respecter le support d'origine du film).  Les détails sont impressionnants, les couleurs sont indéniablement plus intenses, riches, les noirs sont profonds... là où les précédentes éditions étaient ternes, floues, avec une image "vidéo". La qualité de la compression est également au rendez-vous. Aucun artéfact n'est à déplorer. La note maximale est méritée.

La VO et la VF sont en DTS HD MASTER AUDIO 5.1. Le mixage du film ne mise pas sur le spectaculaire comme pour un film d'action. Au contraire, c'est la subtilité qui prime, avec une mise en valeur de la musique de Gabriel Yared. L'environnement sonore composé de la pluie, des marchands de rues de Saïgon, le calme de la garçonnière des deux amants...est savamment dosé et réparti à travers les enceintes pour nous plonger dans l'ambiance du film. Les voix sont limpides et l'ensemble des pistes ne présentent aucun artéfact.