Un petit génie de la robotique nommé Hiro Hamada découvre qu’un complot criminel menace de détruire la ville de San Fransokyo. Avec l’aide de son plus proche ami, Baymax le robot infirmier, et de ses compagnons qu’il va transformer en une bande de superhéros high-tech, Hiro va tout faire pour sauver la ville et sa population de l’infâme Yokai…
Il fallait bien s’y attendre avec le rachat de Marvel par Disney, le secteur animation du studio, ne pouvait pas échapper bien longtemps aux envies de s’occuper également des super-héros. Pourtant les deux univers paraissent particulièrement éloignés les uns des autres et un tel projet ne peut que laisser un peu dubitatif, surtout lorsque l’on sait que les réalisateurs chargés de cette incursion sont ceux à l’origine de « La princesse et le Grenouille » et « Volt ».
Et le résultat est mitigé, si l’animation est toujours d’une très grande qualité, c’est peut-être du côté de l’adaptation que l’ensemble manque de corps. Pour correspondre aux cahiers des charges imposés par le studio Disney et pour sortir d’une guerre liées aux droits d’auteurs, les concepteurs ont évincés certains personnages, ont recréé une ville autre que Tokyo, qui se veut un mélange entre San-Francisco et la capitale japonaise. Enfin pour offrir une narration moins sombre et plus en accord avec ce que fait le studio par habitude, les scénaristes ont aussi pris quelques distances avec le comics d’origine.
Toutefois le résultat n’est pas si à plaindre que cela, car, au final, « Les nouveaux héros » est un long métrage qui aborde des thèmes sombres et proches des interrogations des jeunes adolescents et même plus jeunes : Le deuil (ici le frère du héros), l’amitié, la confiance, et beine évidemment l’amour. Tout ces thèmes sont abordés avec beaucoup d’intelligence et de simplicité pour ne pas être trop pesant pour les plus jeunes qui plongeront avec beaucoup de facilité dans les aventures futuristes du héros et de son robot Baymax.
Et c’est d’ailleurs du côté de l’animation que le film gagne en valeur. Grâce à leur nouveau système de rendu « Hyperion », les graphistes ont pu créer un environnement urbain incroyable de précision comme jamais atteint dans un dessin animé. Ca brille de précision dans tous les coins du film. On en prend plein les mirettes ! que ce soit en avant ou en arrière-plan, chaque élément du décor est autonome et apporte son lot de crédibilité au film. Même les chorégraphies aériennes de Baymax sont travaillées avec un soin rarement atteint dans l’animation américaine. Ici la réalisation a clairement joué la carte de la précision et de la technicité, sans pour autant en délaissé la narration.
Du coup on se retrouve face à un film remarquablement réalisé, avec un sens du rythme évident et une volonté d’aborder des thèmes de manière frontale sans pour autant faire fuir les enfants ou indisposer les parents, mais avec une telle subtilité que le spectacle garde son rôle principale divertir et émerveiller les parents. Ajoutez à cela une animation qui atteint des sommets de précision, de technicité assumée et surtout d’inventivité (même si le film est inspiré d’un comics) qui en feront rougir plus d’un. Encore une fois les équipes Disney ont su mettre les moyens à disposition d’une film d’animation pour que le spectacle soit à nouveau à la hauteur de l’attente.