Steve Jobs

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
21/06/2016
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Mark Gordon, Scott Rudin, Guymon Casady, Christian Colson et Danny Boyle
Scénaristes
Aaron Sorkin
Compositeur
Daniel Pemberton
Critique cinéma
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
122
Support
Critique de Emmanuel Galais
Dans les coulisses, quelques instants avant le lancement de trois produits emblématiques ayant ponctué la carrière de Steve Jobs, du Macintosh en 1984 à l’iMac en 1998, le film nous entraîne dans les rouages de la révolution numérique pour dresser un portrait intime de l’homme de génie qui y a tenu une place centrale.  

Seconde biographie de Steve Jobs à naître sur grand écran, « Steve Jobs » de Danny Boyle est certainement la plus remarquable, en bien des points. D’abord parce que le scénario signé Aaron Sorkin, déjà auteur de « The social Network » qui s’intéressait également à l’un des innovateurs de notre nouveau siècle les plus marquants : Mark Zuckerberg. Et si sa création (Facebook) est discutable en matière d’innovation, celles de Steve Jobs sont indéniables. A commencer par sa propre marque Apple qu’il a su porter dans toutes les tempêtes avec une détermination et une confiance qui force le respect. Car outre le fait d’avoir fait entrer dans le quotidien des produits qu’il nous a rendu indispensable, alors que l’on s’en passait parfaitement avant Steve Jobs a toujours voulu regarder au loin et s’est totalement isolé pour mieux porter à bout de bras ce en quoi il croyait. 

Mais un tel génie de la communication ne pouvait logiquement pas être un homme de rapports humains. Très loin de là !  Et il suffit de visionner le dernier documentaire sur Walt Disney, autre homme idéalisé, pour y entendre une phrase qui résume à elle seule tout ces génies : « Pour construire un tel empire, on ne peut pas être gentil » (http://www.dvdcritiques.com/Dvd/8640). Et c’est toute la subtilité de Sorkin que de chercher l’homme derrière le mythe pour mieux le servir et surtout pour mieux en comprendre les obsessions et les subtilités. Ainsi, on découvre un Steve Jobs moins lisse, moins reluisant, quelqu’un qui ne veut pas reconnaître sa fille et entretient avec elle autant qu’avec sa mère des rapports compliqués presque fermés comme si un handicap sentimental l’empêchait de s’ouvrir aux siens. De la même manière, le fondateur de la marque à la pomme, apparaît tyrannique, assoiffé de revanche sur ceux qu’il estime l’avoir trahi (à juste titre ou non), autant mégalo que génial dans une vision qu’il est déterminé à mener à son terme.

Et bien sûr Danny Boyle (Trainspotting) n’est pas un homme à choisir le basique, la simplicité ou à signer une mise en scène flemmarde, le réalisateur de « Slumdog Millionaire », joue sur les symboles, sur les environnements pour mieux servir son propos et ainsi mieux percer à jour ce personnage complexe et ne pas sombrer dans une biographie insipide et ratée. Alors, Boyle et Sorkin ont donc choisit de s'intéresser à trois dates clés dans l’histoire de Steve Jobs : Le lancement du Macintosh en 1984, puis le NextCube en 1986 et enfin l’Imac en 1998. Trois dates charnières qui illustrent le parcours de Steve Jobs, la première correspondant à son premier coup de génie, même si le succès commercial ne fut pas immédiatement au rendez-vous, la deuxième correspondant à la supposée vengeance de Jobs envers celui qu’il considérait comme son père et qui fut le premier à se retourner contre lui, puis la troisième qui illustre le lancement en orbite de la success story Apple. Et bien sûr pour illustrer tout cela Danny Boyle choisit une mise en scène théâtrale avec trois lieux pour trois moments clés : L’auditorium du De Anza Collège en Californie (Avec une mise en scène décousue pour mieux appuyé l’aspect débutant, presque amateur du lancement du produit), là où Jobs lança le macintosh, puis L’opéra de San Francisco, qui, avec ses rideaux rouges et ses dorures, crée une rupture évidente avec la première partie. C’est aussi dans ce deuxième acte qu’apparait l’une des plus belles scènes du film, la rencontre entre Jobs et John Sculley, son mentor, qui fut l’un des premiers à demander son renvoie d’Apple. Dans une salle blanche avec des tables et des chaises renversées, la scène transpire toute la violence de la rencontre, on y ressent toute la tension et toute la dureté du rapport. Puis pour finir et illustrer le succès, Danny Boyle a choisi le Davies Symphony Hall à San Francisco dont l’aspect futuriste vient parfaitement illustrer le lancement en orbite de l’aventure Apple et toutes les innovations qui vont suivre.

Et pour donner corps à son personnage, Danny Boyle a fini, après une longue réflexion par confier le rôle à Michael Fassbinder (X-Men Origins). Un choix judicieux, puisque l’acteur se laisse transporter par le personnage, il le laisse le guider et lui apporte toute la nuance qu’Ashton Kutcher (Jobs) n’avait pas su lui donner dans le précédent Biopic. A la fois déterminé, violent dans ses propos, intransigeant dans ses rapports humains, Michael Fassbinder s’impose, une nouvelle fois, comme un acteur instinctif et précis qui sait sortir toutes les ambiguïtés d’un personnage.

En conclusion, L’association Danny Boyle/Aaron Sorkin/Michael Fassbinder signe un « Steve Jobs » tout en nuance, en précision et en inventivité. La mise en scène offre au personnage le meilleur hommage et faisant ressortir toutes les facettes d’un visionnaire déterminé, un brin mégalo et très asocial. Il en ressort un hommage puissant et inventif.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.40:1
Le réalisateur utilise différents environnements pour illustrer les étapes clés du parcours de Steve Jobs. Ainsi dans le premier acte les couleurs sont un peu délavés pour coller à l’aspect un peu amateur et vintage du lancement du Macintosh. Puis dans le deuxième acte, les dorures et les rideaux rouges de l’opéra bénéficient d’une lumière volontairement en contraste pour appuyer l’esprit en clair-obscur de cette partie qui illustre d’une certaine manière la vengeance. Enfin en dernière partie l’aspect futuriste de l’ensemble est appuyé par une lumière forcée sur les gris et les blancs. Le support se révèle alors d’une grande efficacité pour mettre en lumière le travail précis de la photo.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle d’une grande précision et permet au film d’appuyer encore un peu plus sur ses ambiances, en mettant en valeur les voix pour mieux laisser transparaitre toutes les nuances apportées par les acteurs à leur personnages. Bien sûr dans un film de Danny Boyle, la musique a une part importante dans l’illustration sonore de son film. Le support et sa répartition permettent justement, de ne pas trop se laisser déborder et d’ainsi affaiblir les dialogues.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 15 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Alors de ce côté-là, c’est carrément la déception, car même si le making of permet de bien comprendre le cheminement voulut par les auteurs du film, notamment grâce à leurs interventions, il n’en demeure pas moins assez  faible et assez frustrant par sa durée (moins de 15 minutes) et par son continu qui ne va pas très loin dans la construction du film et dans son approche par Aaron Sorkin et Danny Boyle.