La La Land

L'histoire
Los Angeles. Mia et Sebastien, se croisent et se recroisent, et enfin font connaissance. Chacun à son propre rêve de célébrité et sa propre conception de la réussite. Elle veut devenir une grande actrice, lui vivre de sa musique et maintenir le jazz en vie. Ils entament une relation où la réussite de l'un alimentera les frustrations de l'autre. Entre le succès, les rêves et l'amour, ils devront bientôt faire un choix.

Critique subjective
Damien Chazelle, le réalisateur déjà fort remarqué du sympathique Whiplash nous reviens ici avec ce La La Land, film overhypé de l'année 2016. Multi-récompensé (même s'il a raté l'oscar du meilleur film dans les conditions cocasses que l'on sait), adulé par la critique et fort bien reçu par le public (à un cheveu des 450 millions de dollars... pas mal pour un budget de 30), La La Land mérite amplement cette reconnaissance assez inespérée pour un film à l’esprit retro et rendant hommage aux comédies musicales d’antan.

Les raisons de ce succès sont plutôt évidentes. La qualité est au rendez-vous. Le duo d'acteur est tout simplement parfait. Habitués à travailler ensemble, Ryan Gosling et Emma Stone (qui explose ici de manière inattendue après s'être perdue dans des Amazing Spider-man de sinistre mémoire) sont tout simplement parfait. Le premier combinant force et fragilité et la seconde rendant crédible ce personnage à la fois ambitieux et peu sûre d'elle. C'est bien simple, à eux deux ils vampirisent le film, étant de toutes les scènes, ne laissant que quelques miettes à des rôles secondaires purement fonctionnels (le pote, les copines, le patron...). La réalisation de Damien Chazelle, elle, impressionne. Que de chemin depuis le déjà plutôt maitrisé Whiplash ! Les mouvements de caméra, vifs, boostant le rythme, ou les plans séquences accompagnant les scènes chantées donnent un véritable cachet et un style au film. Sans compter un travail considérable sur les couleurs. Les musiques, enfin, sont au diapason de cette réussite générale, et bon nombre d'entre elles resteront en tête pendant un petit moment.

Mais un tel film ne serait qu'une belle coquille vide sans une bonne histoire, et Damien Chazelle a eu l'intelligence de prendre ici quelques risques qui s'avèrent payant en faisant de La La Land un bonbon sucré à l'arrière goût amer plutôt qu'un feel good movie inoffensif d'un bout à l'autre du métrage. On ressent une certaine critique de la machinerie Hollywoodienne, prête à vous happer et vous mâcher avant de vous jeter, mais il nous parle également du prix à payer pour la réussite, pour réaliser ses rêves. Les regards que se jettent les personnages dans le final ne trompent pas et renvoient cette question "Cela en valait-il vraiment la peine ?". A chacun d'y trouver sa réponse.

En conclusion
La La Land mérite amplement son excellente réputation. Un film aussi entrainant et grisant qu'émouvant et mélancolique. Définitivement, Damien Chazelle est un cinéaste à suivre.

Flamboyante ! Le film rend hommage aux comédies musicales des années 50 et cela se ressent pleinement au niveau du traitement de l'image, notamment au niveau de la chaleur des couleurs, éclatantes. La netteté et la définition, elles, sont belle et bien contemporaines terminant de faire de l'image de La La Land une réussite presque totale.

Partie cruciale vue le genre du film, les pistes sonores s'en tirent heureusement à merveille, tirant le meilleur partie de l'installation durant les parties musicales. Quelques (très) légers soucis d'équilibrages sont à déplorer mais, mis à part ce désagrément des plus oubliables, on est ici sur des pistes (VO à préférer !) de très bonnes qualité.